LE CHEIK ET SA PULPEUSE SECRÉTAIRE 1-3

Le Cheik et sa pulpeuse secrétaire

 

Chapitre 1

(Le Cheik)

 

Vous savez ce que j’adore aux Etats Unis ? Les samedis soirs d’été, aux alentours de 8 heure. L’heure à laquelle tout le monde s’empile dans sa voiture, se précipite vers les bars ou les boites de nuits et que l’autoroute 10 est pleine à craquer. C’est à ce moment là que les lumières orangées des immeubles détonnent face aux jaunes pâles  des phares avants ou aux nuances de rouges des clignotants arrières des voitures.  Vous n’aurez probablement jamais la chance de voir ça de mon point de vue. Mais depuis un penthouse sur le toit d’un immeuble de 20 étages à Westwood, il n’y a rien de mieux. Et alors que je me tenais debout sur ce balcon, à admirer la vue, enfoncé jusqu’aux couilles dans une pseudo- actrice en devenir, je repensais à quel point je suis chanceux d’être ici.

Les américains ne rendent pas compte à quel point ils ont la belle vie. Plus jeune, j’ai fait ma scolarité dans une école de garçons du Londres puritain. Vous vous rendez compte quel effet répressif cela peut avoir sur la curiosité d’un jeune garçon ?  Il y a quelque chose dans la présence de filles dans la jeunesse d’un garçon qui lui donne immédiatement plus  d’intérêt. Et pendant que je passais des heures sous la douche à me masturber en pensant à des nonnes à moitié nues, les garçons aux Etats Unis se faisaient sucer par des filles appelées Britney. Que Dieu bénisse l’Amérique. Voilà ce que j’en pense.

J’avais failli ne pas me retrouver ici. D’ailleurs si j’avais eu mon mot à dire je ne me serais pas retrouvé ici. Mais le destin, ce fameux destin, en avait décidé autrement. C’est une salope de première classe mais il a aussi ses bons côtés.

Je suis un Cheik, autant vous le dire franchement. Ce qui veut dire que oui, je suis Arabe, aussi peu populaire que ce soit de l’avouer. Mais j’en tire mon parti. A mon apogée, j’étais ce mec odieux qui conduisait une Lamborghini pour aller en boite à Dubaï. J’étais celui qui payait une tournée générale et qui ensuite attendait que les femmes s’amassent autour de moi. J’aime me voir comme un humanitaire. Après tout, si je déflorais toutes les vierges du Moyen Orient, qui resterait-il pour les fanatiques dans l’après-vie ? De rien.

A ce moment-là, je pensais que ma vie ne pourrait jamais être meilleure. Les femmes faisaient la queue pour moi. Les gens détournaient le regard quand ils me croisaient. Je pouvais utiliser le jet privé familial et ne m’en privait pas. Et tous ceux qui étaient jeunes, beaux et qui avait un statut social savaient qui j’étais. Je ne sais pas si Cheik était le bon terme pour ce que j’étais.

Mais bon, se surnommer un Dieu Arabe pouvait parfois vous faire décapiter donc je tenais à respecter les règles.

Je pense que, comme beaucoup de personnes à travers l’histoire, ma vie a été ruinée par la royauté britannique. Je n’en reviens toujours pas de voir le nombre de personnes qui perdent la tête pour ces deux princes anglais. Le plus vieux est vraiment ennuyeux à mourir. Mais le rouquin, voilà quelqu’un qui sait profiter de son statut de Prince.

Les orgies qui ont pu avoir lieu dans LE château… Si seulement vous saviez… Et ce n’est pas comme s’il en organisait ailleurs. Non, cela devait se passer au château. Les seuls à être invités étaient de sang royal, et entre nous il n’y avait aucune règle.

Vous seriez choqués si vous saviez le nombre de fois où une duchesse Britannique avait passé la soirée le visage enfoncé jusqu’au nez dans des poils pubiens royaux avant de se coiffer d’un de ces chapeau en tissu ridicule pour siroter du thé devant un match de polo le lendemain. Duchesse, princesse, famille royale ? Personne ne peut être aussi guindé et si propre sur soi tout le temps. Je dirais même que mon expérience m’a apprise que plus une personne est polie en public plus elle est cochonne en privé.

Voilà pourquoi je me considérais comme un roi plus authentique. Ma personne publique était le même que ma personne privée. Je collectionnais les trainées en privé mais on pouvait me retrouver nu avec le même genre de fille sur le toit de l’hôtel Asteria à 4H un mardi après-midi. Qu’est-ce que vous voulez ? Je suis quelqu’un d’authentique.

Mais revenons-en à notre prince roux. Plus jeune, il était plus prudent. La liste d’invités de ces orgies royales était soigneusement établie. Mais ce petit crétin lubrique est devenu négligent. Et merde, autant l’idée d’ajouter la royauté japonaise me plaisait, Dieu sait qu’il était temps d’épicer le mélange, mais était-il vraiment indispensable d’inviter absolument tout le monde ?

Certains de ces enculés étaient à fond dans des trucs de cinglés. Comment est-ce qu’ils appelaient ça ? Du Voodoo? Je sais que ca n’est pas ça, mais peu importe ce qu’ils faisaient avec leur tours de passe-passe et leurs faces enfarinées de théâtre japonais, ca abimait sérieusement certaines personnes.

Tout ce que je sais, ce que je prenais du bon temps, comme d’habitude, quand quelqu’un m’a agrippé le cul. Je l’ai repoussé, rien de nouveau, quand j’ai senti une morsure sur mon cou. Et pas simplement un mordillement comme faisait parfois certains de ces tarés. C’était une vraie morsure, jusqu’au sang. Qui me fit hurler de douleur. Cette merde m’avait vraiment fait mal. Mais, nom de Dieu après ça, dès le matin suivant je me sentais différent.

 

Les jours qui suivirent, j’étais insatiable. Je pouvais avoir une file de femme nue devant moi, toutes les faire jouir et continuer. C’était absolument démentiel.

Il ne m’a pas fallu très longtemps pour comprendre pourquoi. J’étais devenu un loup. Et je ne parle pas au sens métaphorique d’un prédateur qui chasserait les femmes. Ce que je veux dire c’est que quelqu’un m’avait mordu et que depuis, je pouvais me transformer en loup. Et cela s’accompagnait d’une libido inimaginable.

Je suis passé par différentes lors de la découverte de ce nouvel aspect de ma personne. Au début je n’ai rien remarqué. Certains pourraient se demander comment j’avais pu passer à côté du fait que je ne m’habillais presque plus. Je répondrais que j’étais occupé. Mais après quelques semaines du même genre, je remarquais que j’avais perdu du poids, je m’assis et repensais à combien de repas j’avais manqué à cause de mes autres appétits. Il y en avait eu quelques uns. Mais l’avantage était qu’à force de me déhancher mes muscles avaient gagnés en définition.

La deuxième étape fut lors de la proximité de de la pleine lune. Je devenais de plus en plus agressif. Disons que je me suis retrouvé à me battre en boite de nuit. Je n’étais pourtant pas du genre à me battre. J’avais des gardes du corps pour ça. Donc quand je me suis retrouvé en train d’agripper le col d’un pauvre type tout en lui éclatant le visage sans discontinuer avec mes poings, j’ai compris que quelque chose d’normal se passait.

Mais c’est quand la lune a changé que j’ai réalisé qui j’étais. J’étais un loup. A ce propos, j’étais en train de baiser deux pseudos vierges quand je me suis soudainement transformé.

Le nettoyage fut glauque. Et nous avons pu savoir exactement tout ce qui s’était passé car, ne vous y trompez pas mesdames, il y a une caméra de surveillance dans les chambres de tous les Cheiks. Nous sommes très prudents à ce sujet. Si jamais nous devons faire disparaitre quelque chose, nous devons savoir exactement à quoi nous avons à faire. Et dans le monde, personne ne sait faire disparaitre un problème comme la famille royale d’Arabie Saoudite.

Donc voilà où nous en étions arrivés. J’étais un loup. Tout avait été enregistré. Mes parents eurent la nouvelle dans les heures qui suivirent.

Génial ! Exactement ce dont j’avais besoin ! Mon père en train de me regarder m’envoyant en l’air puis massacrant des mondaines. D’abord Il commencerait par critiquer ma virilité puis il enchainerait avec un discours sur la façon dont la royauté ne se transforme pas en loup pour déchiqueter les gens. J’ai compris père. Je ne suis pas digne de vous. C’était clairement quelque chose que je n’avais pas envie d’entendre.

 

La réaction familiale fut cependant rapide et radicale. L’exil pur et simple. En quelques jours, tout ce qu’ils pensaient pouvoir m’être utile fut emballé et je me retrouvais, à ma propre surprise, à bord d’un avion. J’utilise l’expression “ma propre surprise” car je n’étais pas vraiment conscient à cet instant. J’étais devenu une de ces choses dont la famille royale devait se débarrasser.

Je me réveillais alors que nous survolions l’océan atlantique. Peut être que ma première pensée n’aurait pas dû être sexuelle mais vous m’excuserez, je suis malade. Voulais-je vraiment m’envoyer autant en l’air ? Certainement pas. Probablement pas. Mais je ne pouvais pas me contrôler.

Au final, j’étais une victime de mon environnement. Comme un des jeunes qui grandit dans le ghetto et qui n’a pas le choix à part braquer un magasin d’alcool. Je veux dire, si toutes les pensés que m’envoyait mon cerveau étaient sexuelles comment voulez-vous que je m’envoie pas encore plus en l’air ?

Donc voilà ou j’en étais. Dans un avion survolant l’océan atlantique en direction des Etats Unis, pas sûr de savoir qui j’étais désormais et ce qui allait m’arriver. Vous voyez, si vous étiez à ma place, vous seriez en panique aussi. Ce fut une période terrifiante pour moi. J’étais de sang royal ! Je n’étais pas censé devoir gérer un bordel pareil.

Mais comme je vous l’ai dit, tout est bien qui fini bien. J’ai fini à Los Angeles. Ma cellule se compose de 3 étages dans le complexe d’appartements le plus luxueux du sud de la Californie et peut être même du monde. Et j’ai même trouvé un moyen de m’assurer une réserve illimité de jeunes actrices désespérées afin de gérer ma malheureuse maladie. Vous voyez, je suis le héros de cette histoire. Je suis celui que vous devez soutenir.

Et alors que je me retirais de Britney… Je supposais que son nom était Britney… Toutes les actrices en devenir de vingt ans s’appellent Britney… Et que j’éjaculais sur son dos, je reculais et prenais un instant pour réellement admirer la vue. Parce que aussi spectaculaire que fut Britney… Ou a-t-elle dit que son nom était Jennifer… Bref, aussi spectaculaire qu’ai pu être Britney, la vue de Los Angeles un samedi soir à 8H était sans égal. Il n’existait rien de plus beau.

« Rhabille-toi, » lui dis-je tout en savourant le frisson suivant l’orgasme. « Attends. » Je plantais ma main entre ses jambes et m’agrippai à sa chair enflée. J’étais celui qui avait causé ça.

Quand la partie de jambe en l’air se passait dans un lit, un de mes gestes préféré était de m’accrocher à sa chatte nue et rasée et de lui chuchoter dans l’oreille « tu sais que tu m’appartiens n’est-ce-pas ? » Et je continuais jusqu’à ce qu’elle finisse par dire « oui, je sais ». Je ne savais pas trop pourquoi j’aimais tellement ça. Peut-être le sentiment de pouvoir. Qui sait ? Mais je pense que c’était plus la sensation de son corps dans ma main. Je me sentais en contrôle de sa personne.

Et avant que vous ne commenciez à avoir des pensées folles. Je ne suis pas un de ces tarés obsédé du contrôle. Je ne pense pas vraiment être le propriétaire de leur chatte. C’était simplement quelque chose que je disais lors de fantasmes de “cheik possessif”. Au contraire, il s’agissait plutôt d’un fantasme que les femmes avec lesquelles je couchais me forçaient à assouvir.

 

Oh, et ne croyez pas que je ne connais pas vos stéréotypes sur les cheiks. Nous serions des hommes ultra agressifs et possessifs qui enchainerions des femmes dans leurs harems. Je sais que c’est ce que vous pensez tous. Qui est le salaud maintenant hein ? Je vous ferais savoir que je n’ai jamais enchainé qui que ce soit. Est ce que des membres de ma famille l’ont déjà fait ?  Peut être quelques uns. Mais croire que je le fais simplement parce que je descends d’une longue lignée de personne l’ayant fait, ne serait-ce pas la  définition d’un stéréotype ? Donc à ça, je vous réponds, honte sur vous.

 

Je me contente de profiter des femmes. Elles sentent bon. Et vous font vous sentir bien. Et tant qu’elles ne parlent pas ce sont les meilleures choses au monde. Vous voyez, je suis pratiquement un féministe.

Alors que Britney s’habillait, je regardais son corps, pâle et allongé, bouger dans les lumières de la nuit. Mon dieu qu’elle était belle. « Arrête-toi un moment, » lui dis-je, voulant l’admirer encore un peu. « Ok, ça suffit. Habille-toi. »

Bien que Britney ai satisfait mes besoins nocturnes, il me restait beaucoup à faire cette nuit. Je n’avais pas vraiment un accès complet à Los Angeles. Je dépendais beaucoup des personnes travaillant pour moi. C’était eux qui me préparaient mes repas, faisaient mes courses, organisaient mes soirées et faisait en sorte que je sois à l’aise.

La seule chose que je contrôlais était l’identité de la personne que je ramenais à la fin des mes soirées du samedi soir. Comme je vous l’ai dit. J’étais malade. Certains de mes besoins devaient être assouvis. Et au deuxième des trois étages de ma demeure se trouvaient toutes les femmes avec lesquelles j’aurais ma chance en attendant la prochaine fête six jours plus tard. Vous avez dit pression ?

 

« Pourquoi n’irais-tu pas t’acheter quelque chose de beau, » dis-je, alors que je lui laissais un peu d’argent liquide. Et, à nouveau, ne croyez pas que je la traite comme une prostituée. Les femmes aiment les belles choses. Je peux soit lui acheter quelque chose qu’elle n’aimera pas, soit elle peut s’acheter exactement ce qui lui plaira. A vous de voir, mais si vous aviez le choix entre un cadeau pourri ou l’argent pour acheter un cadeau génial, que choisiriez-vous ? Vous voyez, c’est ce que je pensais. C’est pour ça que je lui laissais de l’argent.

 

Quittant la chambre, je me dirigeais vers l’escalier principal. La soirée battait son plein. Ce que je préférais dans ces fêtes, c’était à quel point elles ressemblaient aux publicités dans les magazines. Vous voyez ce que je veux dire. Les soirées où des personnes séduisantes boivent des boissons de toutes les couleurs dans des verres à cocktails.

En général, la photo est en noir et blanc et est utilisée pour faire en sorte que ceux qui ne peuvent pas avoir ce genre de vie se sentent mal. Voilà à quoi ressemblent mes fêtes. Et il n’y a aucune raison de vous sentir mal puisque pratiquement toutes les personnes présentes étaient des acteurs. Les femmes étaient des actrices qui cherchaient à percer et les hommes étaient des acteurs rémunérés afin de s’assurer que les femmes passent un bon moment. Il n’y avait aucune chance que l’un d’entre eux ne me fasse de la concurrence.

 

Alors que j’étais là, à choisir les femmes dont mes gardes du corps iraient chercher le numéro, je remarquais une personne n’ayant rien à faire ici. Laissez-moi-vous faire un dessin. Jolie blonde, jolie blonde, jolie brune, fille enrobée. A votre avis, laquelle n’avait rien à faire là ? Et, deuxième question, à quel point allais-je engueuler celui qui l’avait laissé rentrer.

 

Avant que je vous dise ce que j’allais faire, laissez moi d’abord reconnaitre que je ne suis pas parfait. Comme tout le monde, j’ai mes moments de faiblesse. Peut être que c’était un de ces moments. Peut être que j’aurai pu mieux gérer la situation. Mais lâchez moi un peu la grappe. Tout ce que j’ai dans la vie, ce sont ces trois étages. Si je ne peux pas m’y amuser comment puis-je le faire ?

 

Donc oui, me diriger vers elle et me comporter volontairement comme si elle était une serveuse n’était pas la chose la plus gentille que j’aurais pu faire. Mais je ne pouvais pas passer chaque seconde de ma vie à être gentil n’est ce pas ?

« Allez me chercher un verre, » lui dis-je sans jamais la regarder dans les yeux.

« Pourquoi me demandez-vous à moi ? » me demanda-t-elle innocemment.

« Vous faites bien partie du personnel non ? »

« Ai-je l’air d’en faire partie » me demanda-t-elle sans savoir ce qui l’attendait

« Eh bien, regardez autour de vous. Qu’en pensez-vous ? »

C’est lorsque qu’elle se tourna que je pris le temps de la regarder. Elle s’était vraiment donné du mal pour enfiler cette robe. Ce n’était pas qu’elle était repoussante. Elle était même plutôt mignonne malgré son embonpoint. Mais cela ne signifiait-il que je devais transformer mes soirées en « ce genre »  de soirée ? Je ne crois pas.

C’est une question de standards. Mes soirées ont un standing à respecter. Elles ressemblent à des soirées d’un magazine. Si je perdais ça que me restait-il ?

« Etes-vous toujours un tel crétin ? » me demanda-t-elle d’un ton bien plus assuré que ce à quoi je m’attendais. Ca ne lui allait pas. Elle aurait dû être beaucoup moins sûre d’elle.

« Etes-vous toujours aussi grosse ? » lui demandai-je en retour. Etes-vous à nouveau sur le point de me juger ? Gardez à l’esprit que je suis malade et en prison. Aussi dorée soit-elle, une cage reste une cage. Et ma seule interaction sociale de la semaine était cette soirée. Ne puis-je pas au moins avoir ça ?

« Donc en effet, vous êtes un crétin en permanence. » dit-elle avec plus de confiance qu’elle ne méritait.

« Excusez-moi, mais qui êtes-vous ? » Demandai-je, cherchant à connaitre le fin mot de l’histoire.

« Donc maintenant vous cherchez connaître mon nom ? »

« Eh bien, cette soirée est la mienne. Donc je crois que, tant qu’à me faire insulter, j’ai au moins le droit de connaitre le nom de la personne qui m’insulte. »

« Et vous obtenez toujours ce que vous voulez ?”

En voilà une question intéressante. Est ce que j’obtenais toujours ce que je voulais ? Je répondrais plutôt que je n’obtenais jamais ce que je voulais. L’école privée de garçons n’était pas ce que je voulais. Etre exilé n’était pas ce que je voulais. La parade sans fin de femmes magnifiques… D’accord, ça c’était ce que je voulais. Mais soyez honnêtes, il n’y a pas que les femmes dans la vie.  Je ne sais pas vraiment quoi d’autre, mais je suis sûr que quelqu’un m’en a déjà parlé.

« Eh bien oui, en effet » me décidais-je à répondre.

« Alors je crois que ce soir ne sera pas votre soir » dit-elle avec un sourire… Un sourire suffisant.

D’accord, les évènements prenaient une tournure intéressante. Tout d’abord c’était la plus longue conversation que j’avais eu avec une femme de la soirée. Ensuite, elle commençait à m’apparaitre comme la femme la moins perspicace que j’avais jamais rencontré.

Regardons les choses en face. Petit un, elle ne se rendait pas compte qu’elle n’avait rien à faire ici ? Pourquoi resterait-elle ? Petit deux. J’étais le cheik. Ce qui ne signifie pas grand chose pour moi, mais beaucoup plus pour les jeunes femmes en général. Alors pourquoi ne tremblait-elle pas ? Et petit trois, personne ne me traite de crétin. Je ne veux pas sous-entendre qu’il s’agit d’une Loi saoudienne mais si, c’est une Loi saoudienne.

« Excusez-moi, pourquoi êtes-vous là ? » lui redemandai-je.

« Je suis avec elle, » dit-elle en montrant du doigt l’autre côté de la pièce.

Je me retournai et, surprise, elle désignait Britney.

« Vous êtes venue avec Britney? » demandais-je en me retournant.

« Qui ? Non. Avec Samantha. »

Oh, alors c’était ça donc le nom qu’elle m’avait donné.

« Et qui êtes-vous ? Sa garde du corps ? »

« Sa colocataire »

« Oh, vous êtes l’une de ces fille qui est chargé de garder les sacs à main pendant que je jolies filles vont danser non ? »

« Non, je suis celle qui dit aux types énervants de partir une fois que nous avons obtenu ce que nous voulions d’eux »

Une minute, sous entendait-elle quelque chose à mon propos ? Non, ca ne collait pas. « Et que faites-vous dans la vie ? Vous êtes une actrice aussi ? »

« Je suis étudiante en droit »

« Oh, alors vous êtes le type intelligente et aigrie »

« J’imagine que votre définition d’intelligente n’est pas si élevée, donc comparativement parlant, oui c’est moi. »

D’accord, je ne suis peut être pas l’homme le plus intelligent de la pièce… bon d’accord peut être que si dans cette pièce en particulier, mais pas en général… Mais j’avais l’impression qu’elle me traitait d’idiot. Je commençais à détester cette fille.

« Donc, je crois que vous allez toutes les deux partir »

« Non, pourquoi  croyez-vous ça? » dit-elle avec arrogance.

« Eh bien, vous avec eu à boire, votre amie a couché avec un cheik. Elle a même gagné un petit peu d’argent. Que pourriez-vous vouloir de plus ? »

« Oh, vous avez cru que mon amie et moi étions venues pour vous. Non, non. Mon amie a un copain. Il est intelligent, attirant… vous savez, tout le contraire de vous. Un homme de qualité. Mais il l’a énervé. Et elle s’est demandée : avec qui pourrait-elle coucher pour l’énerver le plus possible ? Je lui ai répondu qu’elle devrait coucher avec quelqu’un qui soit si nul et affreux que son copain culpabiliserait pour la façon dont il l’avait traité. Et nous avons reçu une invitation pour venir à cet événement et vous rencontrer. Nous avons toutes les deux pensé : qui pourrait être pire qu’un cheik ? Et nous voilà. Et une fois que nous aurons eu quelques verres supplémentaires nous aurons eu tout ce que nous voulions. »

Pour commencer, qui était cette fille ? Deuxièmement venait-elle de dire que j’étais nul et affreux ? Je ne suis pas vraiment ce que l’on appellerait une âme sensible mais ouille. Cela m’avait blessé de façon inattendue. Je ne parvenais même pas à trouver une réponse pleine d’esprit.

Cette femme, cette fille, était exactement comme les méchantes filles avec lesquelles j’avais grandi. Je n’ai pas toujours été le bon vivant enjôleur que je suis aujourd’hui. Croyez-le ou pas, j’étais, à une époque, un fils unique maladroit martyrisé par ses cousines plus âgées. Il n’existe rien de plus méchant qu’une princesse saoudienne pré-pubère. Ce n’était un bon souvenir pour personne et encore moins moi. Et cette fille avec ses mauvaises manières et sa langue acerbe me rappelait cet enfant que j’essayais d’oublier. Je n’appréciais que très peu cette expérience.

« Je crois qu’il est temps pour vous de partir, » lui dis-je de façon peu subtile.

« Vous nous jetez dehors ? » demanda-t-elle avec surprise. « Vous ai-je blessé? »

A cet instant précis, rien n’aurait pu me faire plus de mal qu’elle me demandant si elle m’avait blessé. Tout ça c’était des conneries. Je n’avais qu’une nuit par semaine ou je pouvais être moi-même à nouveau et cette femme était en train de la gâcher. Je ne l’avais pas invité. Et pourtant elle était là et ruinait ma soirée. J’étais tellement en colère que je ne pouvais même plus parler. J’aurai pu demander à mes gardes du corps de les jeter dehors immédiatement. J’aurai pu faire beaucoup de choses. J’étais toujours un cheik, quel que soit le lieu. Ma bonne nature fut la seule chose qui me permit de partir en premier. Je devais partir. Je commençais à perdre le contrôle. Et si je perdais le contrôle ici, il risquerait d’y avoir un sacré ménage à faire. A cet instant j’étais le gentil de l’histoire. Je m’éloignais en direction de mon donjon au troisième étage.

Je pouvais sentir mon sang bouillir. C’est toujours comme ça que ça commençait. Je me mettais à transpirer, ma peau à me démanger, et ma tête me paraissait prête  à exploser. Je devais sortir d’ici. Je devais descendre dans ma chambre et attendre que ça passe. Je devais me défouler. C’était comme de l’énergie nerveuse.

Je poussais les fêtards vers le bas des escaliers. Sans avoir à jeter un regard à mes gardes, je savais que tous leurs yeux étaient braqués sur moi. Ils connaissaient tous ma maladie. Je me plaisais à croire qu’ils étaient ici pour me protéger du monde. Mais au fond je savais qu’ils étaient là pour protéger le monde de moi. J’étais la peste qui contenue dans un bocal… ou dans les trois étages d’un immeuble de luxe. Je ne pouvais pas être autorisé à sortir parce qu’il était impossible de dire jusqu’ou la peste se propagerait.

Je commençais à me déshabiller dès que j’eu atteint le bas des escaliers. Il faisait tellement chaud. Je ne pouvais plus respirer. Mon corps était en feu et il me fallut toute mon énergie pour ne pas m’effondrer.

Arrivant enfin derrière une porte close, je fis de mon mieux pour ne pas crier. Avec quel succès, je ne sais pas. Cela aurait certainement provoqué la fin anticipé de ma soirée. Mais je savais que si je pouvais dépasser tout ça, tout serait bientôt terminé. Je fini par me détendre et me laisser contrôler, je sentis le loup arriver. En un instant, j’eu presque disparu. J’étais comme enfermé dans une bulle, observant à travers des yeux qui n’étaient pas les miens. Je ne pouvais pas contrôler le loup. Tout ce que je pouvais faire, c’était observer et me souvenir.

Je me rappelais de tout. Je me rappelais de ces deux mondaines qui avaient connu une fin précoce. Je me rappelais de la première actrice appelée Britney qui avait mal fini.  Et je me rappelai du garde du corps qui était entré dans ma chambre alors qu’il n’aurait pas dû.  Il aurait été génial que j’obtienne toujours ce que je voulais. Mais clairement, ce n’était pas le cas.

Le loup courrait dans tous les sens, plus agité que d’habitude. Il déchirait des objets avec ses dents et s’agitait cherchant une cible. Il était comme un étranger lorsqu’il était dans cet état. Tout ce que je pouvais faire pour surmonter cette épreuve était attendre que ça passe.

J’aurais réussi si quelque chose d’inattendu ne s’était pas produit ensuite. Je devais avoir oublié de verrouiller la porte. Cela avait pu m’échapper au moment ou le loup commençait à prendre le contrôle. Mais, du coup, quelqu’un était en train de rentrer dans la pièce sans savoir dans quel pétrin il s’engageait.

Le loup ne semblait pas d’humeur à recevoir  des visiteurs. Il était d’humeur à tuer. Il était furtif et rapide. Quand il était dans cet état, rien ne pouvait lui échapper.

“Il y a quelqu’un ?” cria une voix familière.

C’était cette fille. La grosse. La méchante. Comment était-elle arrivée en bas, je ne le savais pas. Mes hommes m’avait vu partir. Leur boulot consistait à me surveiller en permanence. Donc comment pouvait-elle être là, et comment avait-elle fait pour entrer dans la pièce, particulièrement aussi lentement.

Je sentis le cœur du loup s’accélérer quand il la vit. Il s’accroupit. Il se cachait dans l’ombre, de l’autre coté de la pièce. Il était concentré sur elle comme sur une proie.  Et j’avais beau lui hurler de sortir, le loup ne laissait pas sortir un son.

« Ecoutez, nous nous apprêtions à partir, mais je voulais m’excuser »

« Sors d’ici !, » criai-je, prisonnier à l’intérieur du loup. « Cours ! »

Ca ne servait à rien. Rien de ce que je ferais ne pourrait empêcher ce qui était sur le point  de se passer. Cette fille était sur le point d’être réduite en pièces comme les autres. Ce n’était pas ce que je voulais, mais c’était ce qui allait se passer. C’est alors que ses yeux changèrent. Je la vis regarder droit dans ma direction. Elle m’avait vu, tout ce qu’il lui restait à faire c’était courir. Pourquoi ne courrait-elle pas ? Ne se rendait-elle pas compte qu’elle devait courir ?

 

 

Chapitre 2

(Jenny)

 

Quelle race de chien était-ce ? On aurait dit un Husky d’Alaska mélangé à un berger allemand. Il était énorme ceci dit. En fait, ce à quoi il ressemblait le plus, c’était un loup. Ca serait bien le genre d’un cheik arrogant d’avoir un loup de compagnie. Mais la vraie question était, était-il dangereux ?

Je n’avais pas vraiment peur des chiens… Ou des loups dans ce cas. J’avais grandie entouré par les chiens. J’étais quasiment la femme qui murmurait à l’oreille des chiens. La chose la plus importante avec les canins est de garder la tête haute et de rester inflexible. Les canins sont des animaux de meute. Ils reconnaissent automatiquement les hommes comme leurs maitres. Il suffit d’imposer son autorité.

Alors, en le regardant droit dans les yeux, je lui lançais mon regard d’Alpha. Il s’arrêta. Il me fixait du regard. Ca marchait.

“Au pied,” lui ordonnai-je d’une voix autoritaire.

Il n’était pas dressé. Il ne comprenait pas ce que je lui disais. Stupide animal. Bon, si c’était comme ça que les choses allaient se passer, autant partir.

C’était la partie délicate. Vous ne pouvez pas avoir l’air de  vous enfuir devant un canin inconnu. Les nouveaux canins sont toujours en train de déterminer quelle est la hiérarchie. Si je m’enfuyais, il se déclarerait l’alpha et me poursuivrait. Je devais faire demi-tour et partir. Mais je devais le faire d’une façon autoritaire.

Je lui lançais un dernier regard intimidant, me retournais et cherchais à atteindre la poignée un tout petit peu trop rapidement. Ce fut ténu mais je l’entendis courir dans mon dos. Je ne vais pas mentir, mon rythme cardiaque s’est accéléré assez rapidement. Je n’étais pas de taille. Il était rapide et plutôt grand. Abandonnant la mascarade, je me jetais vers la porte pour tenter de la mettre entre lui et moi.

“Ouille” criai-je

Il m’avait eu, mais rien de bien méchant. Ce n’était pas une morsure mais une griffure sur mon mollet. En l’examinant, une fois de l’autre côté de la porte, je remarquai qu’elle était superficielle. Je saignais mais tout irait bien.

Encore une fois mes bonnes intentions m’avaient causé des ennuis. Alors que je viens m’excuser de m’être un peu comporté comme une salope voilà que je me faisais griffer par une sorte de créature ressemblant à un loup. J’aurai pu me contenter de partir. Je devrais me contenter de partir à présent. Avec cette griffure, le cheik et moi étions quittes. Et je ne devais rien à personne d’autre.

Retournant à l’étage, je cherchais Samantha. Elle était au bar en train de vider un verre de vin quand je l’attrapai par le poignet et la tirait à l’écart.

« Qu’est-ce que tu fais ? » me demanda-t-elle n’ayant clairement pas envie de partir.

« On y va. »

« Non, on reste. Je ne veux pas partir. Je crois qu’il m’aime bien. »

Vous savez, des fois je regardais Samantha et me demandais comment elle faisait pour s’habiller le matin.

« Non ma puce, il ne t’aime pas. Il t’a donné de l’argent pour se débarrasser de toi. »

« Comment sais-tu qu’il m’a donné de l’argent ? »

« Parce qu’il me l’a dit. Et après il m’a dit qu’il voulait qu’on parte. Aller, allons-y. »

Alors que je tirais mon amie passablement ivre en direction de l’ascenseur, je devais admettre que je me demandais combien il avait pu lui donner. Samantha était le genre de fille qui obtenait de l’argent d’hommes en boites pour de mauvaises raisons. Elle travaillait dans un club de strip-tease, mais pas en tant que strip-teaseuse, en tant que serveuse. Parfois, c’était plus rentable. Une fois, un homme lui avait donné 600$ de pourboire pour deux boissons. Certains hommes sont des idiots. Parce que même s’ils obtenaient ce qu’ils voulaient d’elle, je dormais dans la chambre mitoyenne à la sienne et je pouvais vous dire que c’était un coup misérable.

Tout en appelant un chauffeur, je repensais à quelle point cette soirée avait été un échec pour moi.  Le cheik était un vrai trou du cul. Je ne savais même plus pourquoi j’avais voulu descendre m’excuser. C’est lui qui aurait dû me présenter des excuses. Mais la façon dont il était sorti de la pièce me laissait penser qu’il avait été profondément touché par ce que je lui avais dit. On aurait presque dit qu’il avait des sentiments. En regardant très attentivement on aurait presque dit un vrai garçon.

Pour être franche, je savais pourquoi j’étais descendue. Bien que je ne l’admettrais jamais, cet homme était plutôt séduisant. C’est idiot, je sais. Ne me jugez pas. Mais je me disais que, si je lui laissais un peu de temps, il changerait d’avis. Et qui sait ? Peut être que quelque chose aurait pu se passer.

Mais ne vous inquiétez pas, je suis réaliste. Je sais à quoi je ressemble et à quoi il ressemble. Tout ce que je veux dire, c’est que nous aurions pu vivre quelque chose. J’aurai pu être une super amie pour lui. Comme je vous l’ai dit, ne me jugez pas. Un mec canon reste un mec canon et vous le savez. Et suivre un mec canon à l’étage du dessous pour continuer une conversation n’était pas la chose la plus stupide que j’ai faite de ma vie.

Au moment ou nous avons atteint le lobby, la voiture nous attendait déjà. C’était une de ces services de chauffeur fourni par votre carte de crédit. Et, bien qu’il soit lié à ma carte de crédit, j’envisageais sérieusement de le faire payer par Samantha. Après tout venir à cette soirée était son idée. J’étais venue pour ne pas qu’elle soit seule.

Il avait raison en disant que j’étais toujours celle qui surveillait les sacs à main des autres pendant que les jolies filles allaient danser, mais je n’allais certainement pas le reconnaitre devant lui. Parfois, cela faisait de bien de savoir que les jolies filles me considéraient comme une amie en or.  Ne me jugez pas. Vous ne me ferez pas croire que cette pensée ne vous était jamais venue à l’esprit.

Bref, alors que nous rentrions dans notre petit 2-pièces, le retour dans le monde réel fut immédiat. Bien que s’évader le temps d’une soirée dans un appartement luxueux remplis de gens attirants était agréable, ça ne restait qu’un échappatoire. Dans mon monde il existait des choses comme les factures à payer et les emplois à trouver. J’allais rentrer en dernière année à l’Université de Californie de Los Angeles et je leur devais encore 8000$ de frais pour ma première année. L’Université avait cette règle absurde d’exiger le remboursement des dettes précédentes avant d’accorder de nouveaux prêts. Une histoire de fou. Qui peut bien faire ça ?

Donc voilà où j’en étais, en train d’essayer de trouver 8000$ en 3 mois ou ma carrière universitaire s’arrêterait un an avant que j’obtienne un diplôme. Après avoir déposé ma colocataire saoule dans son lit, je retournais dans la chambre et  enfilait mon pyjama. J’aurai aimé ne pas repenser aux événements de la soirée, mais les paroles du cheik tournaient dans ma tête. Il m’avait traité de grosse. Il n’y avait que deux personnes pour me remonter le moral après un évènement dans le genre, mes deux amis Ben et Jerry.

Après m’être affalé dans le canapé avec le pot de glace et une petite cuillère, j’allumais la télévision pour me faire une petite thérapie de télé-réalité. Ah, “Couples’ Therapy” une émission sur des gens qui prenaient de pires décisions que moi. Je n’aurai pas pu résister même si j’avais essayé.

Le matin me surpris sur le canapé, des mèches de cheveux dans le pot de glace.  Je n’avais pas la gueule de bois à proprement parler mais je me sentais dégoutante. J’avais trop mangé. Alors quand Samantha sorti du couloir en direction de la cuisine fraiche comme les roses, je me suis rappelé pourquoi je la détestais. Elle avait couché avec un canon, avait reçu de l’argent pour n’avoir rien fait, avait trop bu et ne subissait aucun effet secondaires le matin. Salope !

Bien que j’ai très envie de m’endormir, le fait que je sois debout était plutôt une bonne chose. Je devais absolument, quoi qu’il arrive, trouver un boulot aujourd’hui. Ce n’était pas seulement que j’étais en retard sur le loyer j’étais toujours en retard sur le loyer. Mais surtout, j’avais calculé que, considérant ce que l’on me paierait, si je voulais avoir la moindre chance de payer mes frais de scolarité je devais absolument commencer à travailler maintenant. Je devais déposer mes CV dans une douzaine de restaurants, et ne le dites à personne, mais le dernier était un fast food. Et je ne parle pas d’un de ceux avec buffet à volonté, mais de ceux ou l’on se retrouve derrière un comptoir avec un chapeau en papier.

« Il était gentil. Tu ne trouves pas ? » Me dit Samantha avec bonne humeur.

« Non, il n’était pas gentil. »

« C’est parce que tu n’as pas eu l’occasion de lui parler. Si tu lui avais parlé, tu te serais rendu compte qu’il était gentil. »

« Non Samantha. C’est toi  qui n’as pas eu l’occasion de lui parler. J’ai pu le faire et il s’est comporté en vrai connard. Il t’a donné de l’argent après avoir couché avec lui. Quel genre de type fait ça ? »

« J’en discutais avec des amies au boulot, et elles disaient que les hommes fortunés donnent de l’argent de poche à leurs compagnes. C’est juste un truc ce que font les hommes riches »

J’aurai aimé vivre dans le monde de Samantha. Un monde dans lequel les hommes vous donnent de l’argent sans que vous ayez à faire quoi que ce soit. Comment ça marche ? Comment justifie-t-on qu’une personne travaille dur toute sa vie, fasse en sorte d’avoir de bonnes notes, de prendre que les bonnes décisions… Enfin, presque uniquement les bonnes décisions… et qu’à la fin quelqu’un soit payé simplement parce qu’elle est maigre et jolie ? En quoi est-ce juste ?

« Ils te donne de l’argent parce qu’ils te prennent pour une prostituée Samantha, personne ne gagne de l’argent sans rien faire. »

« Eh bien si tout ce qui l’intéresse c’est le sexe, alors moi je suis partante. Il en avait une énorme, Jenny. » Dit Samantha avec un sourire malicieux. « Et il était tellement doué. »

« Pute ! » voilà ce que j’avais pensé. Mais je ne pouvais pas dire ça à Samantha. Bon d’accord, j’aurai pu lui dire, mais sachant qu’elle devrait peut être couvrir ma part du loyer ce mois-ci je n’allais pas le faire. Mais comme ça, vous savez ce que je pensais.

« Sois contente qu’il ne te soit rien arrivé. Tu savais qu’il avait un loup domestique ? »

« Pour de vrai ? C’est trop génial. »

« Non ça n’est pas génial. Seul les tarés ont un loup comme animal de compagnie. Les loups tuent des gens. Ce ne sont pas des animaux domestiques. Seuls les fils de dictateurs et les hommes des bois ont des loups de compagnie, pas les gens qui vivent dans des appartements de luxe à Los Angeles. »

Samantha mélangeait les ingrédients de son frappé au fruit du matin. « Je trouve ça génial moi. »

Evidement qu’elle trouvait ça génial. Samantha était le genre de fille à trouver les voitures de sport et les gorilles tout en muscles géniaux. Une fois elle s’était vanté devant moi d’avoir taillé une pipe à l’intégralité de l’équipe de football américain de son lycée. Premièrement qui se vante de ça ? Deuxièmement beurk.

Après le petit déjeuner ma journée continuait sur sa délicieuse lancée. Je me maquillais et m’habillais de façon appropriée pour aller déposer des CV dans des restaurants. Le but était de leur montrer que je pouvais être une serveuse du tonnerre. Et j’en étais vraiment capable. L’été dernier j’étais celle qui avait reçu les meilleurs pourboires au café ou je travaillais. Ils voulaient me garder mais j’avais choisi me concentrer sur mes études. Je pensais que cela signifiait qu’ils me garderaient un travail pour cet été mais pas de chance. J’étais de retour à battre le pavé une fois de plus.

Après les refus immédiats de onze restaurants et d’un fast food je ne me sentais pas au mieux. Tout ce qui m’intéressait c’était de rentrer chez moi, me jeter au fond de mon lit et me rendormir. La recherche d’emploi me consommait toujours toute mon énergie. Je faisais ce que j’avais à faire mais cela m’épuisait à chaque fois. Donc quand je rentrais à la maison, je n’étais pas d’humeur à entendre la bonne nouvelle de Samantha.

« Devine quoi ! » commença-t-elle toute excitée.

« Mon Dieu, » pensais-je. « Quoi ma chérie, » dis-je.

« Le cheik veut me revoir. Et il veut que tu viennes avec moi. »

« Beurk. » Certes si je devais choisir une fille avec laquelle avoir un plan à trois je choisirais Samantha. Mais… Beurk.

« Rien de ce genre. Ils m’ont envoyé un email. Ils veulent nous inviter à diner. Ils disent que le cheik aime faire ça pour certains de ces invités spéciaux. Aller, tu dois venir avec moi. »

J’y réfléchis. Dans la colonne des oui, cela voulait dire un repas gratuit. Un repas probablement excellent, et il était agréable de prétendre appartenir à ce monde pendant un instant. Dans celle des non, eh bien, cet homme était un trou du cul. Il ne me faisait pas vraiment me sentir bien vis à vis de moi-même. Et qu’est ce que j’attendais qu’il en ressorte exactement ?

Manger un pot de 500g de glace avait le don de me remettre les idées en place. Un homme dans son genre ne voudrait jamais être ami avec une fille comme moi. Je ne pense pas qu’un homme comme lui ait simplement des amis. Il se contentait d’acheter les gens et de les inviter à ses soirées.

« Non merci. Tu devrais demander à une autre de tes amies d’y aller avec toi. »

« Non, tu dois venir. Ils m’ont dit d’amener la personne qui m’accompagnait hier soir. Je ne peux pas y aller sans toi. »

Alors ça c’était étrange. Pourquoi m’auraient-ils réinvité ? Le cheik avait clairement dit qu’il ne voulait pas de moi au départ. Quelque chose à propos d’avoir ruiné sa photo parfaite. Pensait-il que je m’étais transformée en blonde maigrichonne en une nuit ? Non ça ne valait pas le coup. Mon budget glace avait été dépensé.

« Je ne peux pas venir »

« Tu ne sais même pas quand c’est” insista Sarah. »

« Et c’est quand ? »

« Ce soir. »

« Ce soir ? Oh attends, je suis prise ce soir. »

« Non tu ne l’es pas. Tu as quoi de prévu ? »

« Je dois préparer ma recherche de travail de lundi. Si ça avait été lundi soir j’aurai pu venir. Mais ce soir je ne peux pas. »

« Parfait. Parce qu’ils ont dit lundi soir en fait, » me dit-elle avec un sourire.

Waouh, comment Mlle « La revanche d’une blonde » avait-elle pensé à cette ruse ? « Je ne viendrais pas quand même. Tu as beau croire que c’est un type bien mais moi je lui ai parlé. Et ce n’est pas le cas. Il n’a pas été très tendre avec moi. »

« Eh bien, il a dû t’apprécier d’une façon ou d’une autre parce qu’il veut que tu reviennes. »

C’était étrange. Pourquoi donc pouvait-il vouloir que je revienne ? C’était un Cheik. Il avait des femmes qui se qui faisait la queue pour lui à ces soirées.

Pourquoi penserait-il à moi ? Cela n’avait aucun sens. Et je n’avais pas d’énergie à gaspiller à y réfléchir. « Non »

Samantha demeura silencieuse en me dévisageant. Elle me jaugeait. Elle donnait l’impression de pouvoir me convaincre de le faire alors que je n’en avais aucunement l’intention. Pour qui se prenait-elle ?

« Je vais être honnête avec toi », commença-t-elle. « Il ne veut pas que je vienne. Il n’a invité que toi. »

« Quoi ? Pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? »

« Peut-être qu’il t’aime bien ? »

« Et pourquoi es-tu en train d’essayer de me convaincre d’y aller ? »

« Parce qu’ils ont dit qu’ils me donneraient 500$ si je le faisait. »

Bon sang ! Bordel de dieu ! Pourquoi donc le cheik me demanderait-il d’abord de partir pour ensuite payer ma colocataire 500$ dans le but de me faire revenir ? C’était la chose la plus étrange qui me soit jamais arrivée.

Je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. Je savais ce que j’allais faire par contre. J’aller retourner diner chez le cheik. De me jugez pas, il restait canon. Mais ceci dit, je n’avais toujours aucune idée de ce que je devrais faire.

 

 

Chapitre 3

(Le Cheik)

 

Je sais ce que vous vous demandez : pourquoi avais-je réinvité cette harpie ? Pour être tout à fait franc, lorsque j’ai dit que je me souvenais de tout quand je me transformais en loup ce n’était pas l’entière vérité. Je me souvenais de presque tout. En tout cas je me souvenais des choses horribles. Mais les détails étaient souvent un peu flous.

Je me rappelais l’apercevoir, je me souvenais de l’avoir poursuivie. Mais l’avais-je attrapé ? Il me semblait que oui. Et si je l’avais attrapée l’avais-je mordue ?

La morsure était le point vital. Si c’était le cas, mes brutes devraient la faire disparaitre. Et avant que vous commenciez à dire quoi que ce soit, souvenez-vous que ça serait pour votre propre bien. Voulez-vous d’une lycanthrope, ne sachant pas qu’elle est contaminée, se promenant dans cette immense ville tout en risquant de contaminer d’autres personnes ? C’est ce que je pensais. Donc ne commencez pas à remettre en question les méthodes que nous utilisons pour vous protéger. Contentez-vous de dire merci.

Et de rien !

Malheureusement, la seule façon pour moi de m’enquérir du statut de loup garou de cette harpie sans attirer l’attention de mes hommes de main était de l’inviter et de faire comme si je voulais passer plus de temps avec elle.

Ce qui ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité. Je ressassais toujours notre dernier échange. Mesdames, un petit conseil, personne n’aime les harpies. Mais pour le moment j’étais coincé avec une d’entre elles, au moins pour la soirée, et il n’y a rien que je puisse y faire.

Je dois bien avouer que j’avais été un peu surpris qu’elle accepte de revenir. Ma théorie était qu’au fond je reste un cheik et qu’elle restait une personne du peuple. Vous pouvez critiquez mon attitude autant que vous voulez mais celle-ci ne fonctionnerait pas vous ne jouiez pas le jeu.

Bon, voilà le plan pour la soirée. Elle arrive à 8h, nous nous asseyons et profitons du repas en silence, je lui demande si elle n’a pas été mordue par un loup et elle me répond que non. Ensuite je lui sers son dessert, elle sort de table et je lui offre un peu d’argent. Puis je ne la revois plus jamais et j’en suis définitivement débarrassé.

Si seulement je pouvais arriver à me détendre. Je me sentais légèrement tendu depuis que je savais qu’elle reviendrait. Rien que de penser à elle me stressait. Je ne l’aimais pas. Je n’aimais rien en elle. Elle était tellement suffisante et désagréable. Pourquoi une femme choisirait-elle d’être aussi désagréable ?

Dans mon pays, on apprenait aux femmes à être vues et non entendues. Vous les américaines, certes vous sucez vos copains aux lycées, mais certaines traditions ne vous feraient pas de mal.

Vers 7h, je commençais à réfléchir à l’idée d’inviter une Britney pour une session rapide avant le repas. Ca me détendrait. Me calmerait. Ca n’aide pas quand l’intégralité de votre monde fait 3000m2 plus une vue magnifique. Vous vous sentez quand même complétement pris au piège. Tourner en rond ne vous emmènera pas loin. La seule chose qui me restait à faire était celle que je détestais le plus. Je devais descendre et libérer le loup pendant un moment.

A 7h1/4 c’est exactement ce que je fis. M’enfermant dans ma chambre, j’ai calmement enlevé mes vêtements avant de les accrocher dans le placard. Nu, je me suis positionné au milieu de la pièce et ai laissé les instincts prendre le dessus. Placé calmement derrière le regard du loup je pouvais sentir la tension se dissiper. Je dus me contenter de courir en rond mais ce fut suffisant. Cela élimina une partie du stress que je ressentais.

Je ne sais pas pourquoi cette harpie me stressait à ce point mais je ne voulais vraiment pas assister à ce diner. Comment une fille comme elle pensait pouvoir trouver un homme ? Elle n’était pas le type de femme avec qui un homme pouvait discuter. Elle n’était pas sympathique comme les autres femmes dans ma vie. C’était très frustrant. Mais libérer le loup pendant un moment m’avait effectivement calmé.

 

« Entrez, » dis-je avec un sourire forcé.

Elle avait fait un effort d’habillement. Ce n’était pas qu’elle n’était pas attirante. Elle n’était juste pas… quelle serait la bonne phrase à utiliser sans vous donner une mauvaise impression de moi. Elle ne ressemblait pas à ce à quoi une femme devait ressembler. Voilà, comme ça il n’y a rien à redire sur la formulation que je viens d’utiliser. Les femmes sont censées ressembler à certains archétypes et ce n’était pas son cas. C’était le seul problème. Ca et sa personnalité de harpie.

« Bonjour, » dit-elle en souriant.

« Je suis content que vous ayez accepté mon invitation. Je n’étais pas sûr que vous le fassiez. »

« Je ne voulais pas. Ma colocataire m’a supplié de venir. Les faveurs qu’elle me devra en échange de ma visite seront ma récompense.”

« Alors vous ne vouliez pas venir ? »

« Eh bien, si ma mémoire est bonne, vous  m’avez demandé de partir parce que je ne ressemblais pas assez au reste de vos invités. »

« Oui, je me souviens. Pourtant vous voilà. »

« En effet, me voilà. »

Nous restions à nous regarder mutuellement comme dans un duel de western. Certes je ne sais pas exactement à quoi ressemble un duel. Mais dans ce cas, l’image me paraissait appropriée.

La regardant dans les yeux, j’envisageais de ne pas la laisser rentrer. Pourquoi ne pouvait-elle pas ressembler à toutes les autres femmes ? Vous savez, j’aurai pu supporter son tempérament si elle avait ressemblé à… Et bien à quelqu’un d’autre.

« Alors, allons-nous rester comme ça pour le reste de la soirée ? » demanda-t-elle.

« Non, bien sûr que non. Veuillez me suivre s’il vous plait. »

OK, j’y étais arrivé. Je l’avais invitée à rentrer. J’étais absolument cordial, j’étais l’hôte parfait. Il n’y avait rien à me reprocher jusque-là. Je me comportais en gentleman irréprochable.

« Je m’étais imaginé que nous pourrions peut-être passer directement au diner ? » dis-je poliment.

« Etait-ce une question ? »

« Non, je m’efforçait d’être poli. Je disais ça comme ça, vous savez. »

« Vous savez que vous m’avez invité à diner n’est-ce pas ? »

« Ne vous inquiétez pas, je vous nourrirai. »

« Qu’est-ce que vous venez de dire ? »

La façon dont elle avait demandé ça me fit penser que je m’étais peut être mal exprimé. Elle semblait se sentir insultée. Ce n’était pas mon intention. Me venger d’elle ? Peut-être. N’aurait–elle pas pu simplement accepter que je me comporte de façon cordiale et se montrer reconnaissante ? Aurait-ce été si difficile ?

« J’ai dit, nous allons prendre un repas. »

« Non, c’est faux. Vous avez dit, « Ne vous inquiétez pas, je vous nourrirai » comme si j’étais une pauvre petite grosse affamée.

« Whoa, ce n’est pas ce que j’ai dit. Absolument pas. » C’était bien sûr ce que j’avais voulu dire, mais elle ne pourrait jamais le prouver.

« Je savais que c’était une erreur de venir ici, » dit-elle en ralentissant et commençant à faire demi-tour.

Son départ n’arrangerait personne. Si elle partait, je serais obligé d’en parler à mes gardes du corps et ils seraient obligés de la considérer comme un danger potentiel. Si je ne disais rien à mes gardes du corps et qu’elle se transformait, peut être que sa colocataire ou quelqu’un d’autre dans son entourage serait en grand danger. Dans le pire des cas, Los Angeles serait envahi par les contaminés. Aucun d’entre vous ne devrait vouloir la voir partir.

« Non, s’il vous plait, restez. Et si prenions tous les deux la décision de se comporter amicalement pendant le reste de la soirée. »

« Qu’ai-je fait ? Je me suis comporté en invitée modèle. »

« Vraiment ? C’est votre vision de l’invitée modèle ? »

« Je suis venue bien habillée. Je suis à l’heure. Je suis amicale. Et pourtant vous m’insultez sans aucune raison. Pourquoi ne m’avez-vous pas complimenté sur mon apparence ? Ou ne m’avez-vous pas remercié d’avoir accepté votre invitation ? »

« D’accord, vous avez raison. Merci d’être venue ce soir. Et, en effet, vous êtes très belle. » Lançai-je, espérant qu’elle n’en tire pas de conclusions.

La dernière chose dont j’avais besoin c’était d’une petite grosse enamourée collée à mes basques. Ai-je bien utilisé cette phrase ? « D’une petite grosse enamourée collée à mes basques ? » Je n’en suis pas sûr.

Mais ce n’était pas le plus important Le plus important était de ne pas la vexer. Elle était là parce que je devais savoir si mes gardes du corps allaient devoir la tuer pour vous protéger vous. Mais cela ne voulait pas dire que la situation devait être désagréable pour nous deux pendant sa visite.

« Merci. Et vous êtes très élégant vous aussi. » Dit-elle avec un sourire.

« Merci ! »

Vous savez, on ne me le dit jamais. Je sais que je suis attirant, et personne n’a besoin de le dire, mais personne ne le fait. Il serait agréable si, de temps à autre, une femme faisait allusion à mon apparence.

Ce physique que j’ai ne s’est pas fait tout seul. Vous savez combien de temps il m’a fallu pour ressembler à ça ? Mes expériences avec les shampoings, les vêtements essayés puis ramenés sans les avoir portés… Même la façon  que j’avais d’orienter mon corps pour paraitre confiant face aux femmes. Rien de tout ça ne s’était fait tout seul. Pourtant aucune femme n’avait un jour pris une minute pour me dire à quel point j’étais élégant. Il était temps que quelqu’un dise quelque chose, même si c’était une harpie.

Je l’emmenai dans la salle à manger et lui laissait une minute pour profiter de la vue. C’était un appartement incroyable. Ce n’était pas tant le mobilier du XVIIIème siècle que la véranda donnant sur une vue nocturne de Los Angeles. Discrètement, j’attendais pour écouter l’instant ou son souffle se couperait. Il se produisit. Elle en eu le souffle coupé. J’aimais surnommer cette pièce : la tombeuse de culottes. Je ne cherchais pas à faire tomber sa culotte, mais il n’y avait aucun mal à lui faire profiter du programme intégral n’est-ce-pas ?

Nous avons mangé les entrées en silence. C’était du fois-gras, soit dit en passant. Ça aussi avait le don de faire tomber leurs culottes. Le plat principal était un bœuf Wellington. C’était mon préféré. Et alors  que nous continuions à manger, je ne ressentais plus le besoin d’observer un silence complet.

« Alors, qu’est-ce qu’une fille comme vous fait quand elle n’est pas dans un endroit comme celui-là ? »

« Je suis étudiante »

« Qu’étudiez-vous ? »

 « Le droit. J’entre en dernière année. »

« Vraiment ? Où ? »

« L’UCLA »

« Beaucoup de filles étudient la bas. » dis-je, me souvenant d’au moins quelques Britney l’ayant mentionné.

« Oui, beaucoup de monde fait ses études à l’UCLA » dit-elle avec un sourire presque moqueur.

« Et donc, vous voulez devenir avocate ? »

« On dirait bien puisque je suis étudiante en droit. »

« Oui, ç’était mon premier indice. »

Peut-être ne voulait-elle pas parler. Peut-être valait-il mieux en rester là, manger, obtenir ce que j’avais besoin de savoir, et ensuite faire ce qu’il y avait à faire. Il n’y avait pas de réel besoin d’être charmant dans cette histoire. J’aurai pu demander à mes hommes de la récupérer, de l’enfermer dans une cage comme du bétail et observer ce qui se passerait lors de la pleine lune. Mais j’étais un gentleman. Je pensais que de cette manière ce serait plus agréable. Mais clairement, elle était incapable d’être sympathique. Qu’il en soit ainsi.

« Et sinon, comment occupez-vous votre temps quand vous n’êtes pas dans un lieu comme celui-ci ? » demanda-t-elle finalement.

Je fus surpris de l’entendre me poser une question. Je ne savais pas vraiment comment lui répondre. J’aurai pu être méprisant, comme elle. Mais à nouveau, pourquoi le serais-je ? J’étais clairement au-dessus d’elle.

« Je ne suis jamais ailleurs que dans un endroit dans ce genre. »

Je la regardais pour jauger sa réponse. Ses yeux se baissèrent vers son repas.

« Ça doit être agréable. »

« En fait, pas vraiment. Ces trois étages sont tout ce que je vois tout le temps. »

« Pourquoi ? Vous êtes assigné à résidence ? »

J’examinais son visage, me demandant ce que je pouvais lui révéler. Etait-elle un danger ? Pouvait-elle s’avérer une menace ? Probablement pas.

« Oui, quelque chose dans le genre. »

« Oh. Alors vous n’êtes littéralement jamais dans un endroit qui n’est pas celui-là, et ce parce que vous ne pouvez jamais partir d’ici. Je suis désolé. » Dit-elle d’un ton qui me parut sincère.

« Je fais avec. J’organise des soirées. Je me débrouille pour obtenir ce dont j’ai besoin. »

« Quand même, vous devez vous sentir seul. »

Je recommençais à la détester. N’y a-t-il pas une règle tacite qui interdit de frapper quelqu’un là où cela fait mal ? Je veux dire, je ne suis pas vraiment à jour en ce qui concerne les « règles de bienséance en société », mais montrer ses faiblesses à quelqu’un ne pouvait pas être ce que faisaient les gens polis.

« Il y a des hauts et des bas. » lui répondis-je.

« Donc, vous n’avez que vos gardes du corps et vos soirées ? »

Elle commençait vraiment à m’irriter. « Et, bien évidemment, mes amies »

« Avec qui je présume, vous ne faites que coucher, comme Samantha. »

« Ça me procure ce dont j’ai besoin. »

« Et vous ne voulez jamais quelque chose de plus ? »

« Je prends ce que je peux avoir. Ce n’est pas comme si j’avais une multitude d’options coincé ici. »

« Je ne crois pas en effet. La vache, je détesterai être à votre place. »

D’accord, c’en était trop. Tout le monde a ses limites. Me voilà, gentil, m’ouvrant à elle et elle en profitait pour m’humilier. Je sais que ma vie est un peu superficielle. Mais que suis-je censé faire d’autre ? Souvenez-vous, je suis malade. Je n’ai pas choisi cette vie. C’est juste ainsi qu’elle a tourné. Et maintenant, j’étais coincé ici, en train de diner avec quelqu’un qui se sentait obligé de remuer le couteau dans la plaie. Il était temps que ce diner se termine.

« Dites-moi, la dernière fois que vous êtes venue, avez-vous vu le loup que je garde en bas ? » La question ne servait qu’à lancer la discussion, je savais qu’elle l’avait vu.

« C’était un loup ? J’ai cru qu’il s’agissait d’une espèce exotique de chien. Pourquoi avez-vous un loup dans votre appartement ? »

« Il n’est pas quelque chose que je puisse abandonner derrière moi. Donc, l’avez-vous vu ? »

« Oh oui. »

« Il ne vous a pas mordue ou quoi ce soit dites-moi ? »

« Mordu ? Pourquoi cette question ? »

Parce que s’il l’a fait, ta vie est terminée, voilà pourquoi. « Juste pour vérifier que vous n’ayez pas besoin d’une piqure, d’un rappel de vaccin» Vous avez vu comment j’avais amené ça ? Un vaccin. »

« Non. Pourquoi, il est malade ? »

« S’il ne vous a pas mordu, rien qui ne doive vous inquiéter. »

« Parce qu’il m’a égratignée. »

Je me figeais en entendant cette phrase. « Avec ses dents ? »

« Non, je crois qu’il s’agissait plutôt d’une de ses griffe.»

Voilà une situation inédite. Je savais ce qui se passerait si quelqu’un était mordu. Mais que se passerait-il si quelqu’un se faisait griffer ? Qu’étais-je censé faire dans cette situation ?

« Pourquoi ? Je devrais m’inquiéter ? Ça n’a pas l’air infecté ou quoi que ce soit. »

Ouais, ça n’avait jamais l’air infecté. Qu’est-ce que j’étais bien censé faire ?

« Vous me faites peur. Est-ce que je devrais m’inquiéter ? »

« Non, » lui dis-je en essayant de la rassurer. « L’égratignure est bénigne. Je voulais simplement m’assurer qu’il ne vous avait pas fait de mal. C’est tout. »

Elle se remit à manger pleine d’appréhension mais je ne pouvais m’empêcher de l’observer. Je n’avais aucune idée de ce qui pourrait se passer. Elle pouvait se transformer comme elle pouvait ne pas le faire. Ou peut-être se transformerait-elle d’ici un mois ou deux. Comment pouvais-je tous vous protéger face à ça ?

Alors que le diner se poursuivait, elle me posa quelques questions supplémentaires. Je lui donnais des réponses courtes. Je n’essayais pas d’être impoli. J’étais simplement préoccupé.

Elle n’était pas une fille affreuse.  Elle était loin de mériter de mourir ou quoi que ce soit. Mais comment faire ce qui était juste dans cette situation ? Il serait peut-être plus simple de la sacrifier, juste pour être sûr. Ou peut-être qu’il existait une meilleure option.

« Cherchez-vous un travail ? » Lui demandais-je pour relancer la conversation.

« Pourquoi ? Vous connaissez des offres ? »

« Peut-être. Cherchez-vous ? »

« Je cherche en fonction du travail. Je ne cherche pas un emploi comme vous avez pu offrir à Samantha. »

« Quoi ? Mon dieu, non. Je pensais à quelque chose dans le genre secrétaire. Le fait d’être confiné ici pose me limite quelque peu. Et comme vous l’avez pointé si peu subtilement, il m’arrive de me sentir un peu seul. Quelqu’un comme vous pourrait éventuellement m’être utile pour me maintenir occupé. »

« Qu’est-ce que je devrais faire ? Je ne devrais pas vous trouver des prostitués au moins j’espère ? »

« Non, j’ai d’autres personnes qui s’occupent de ça. Je pensais plutôt vous faire organiser des visites par des personnes dignes d’intérêt. Peut-être pourriez-vous organiser des diners pour moi durant la semaine ? Vous savez, pour me socialiser. En échange vous passeriez ici tous les jours et seriez disponible à chaque fois que j’aurais besoin de vous. »

« Et combien cela me rapporterai-t-il ? »

« Est-ce que 1500$ par semaine vous conviendrait ? » Je savais que c’était la moitié du montant que mon père déboursait pour sa propre secrétaire. Mais cela devait représenter beaucoup d’argent pour une étudiante. Elle serait obligée d’accepter. Et si elle venait tous les jours, je pouvais garder un œil sur elle et faire ce qui serait nécessaire si elle se transformait.

« Et je n’aurais pas à m’occuper de vos femmes. »

« Je n’ai pas dit ça. Mais vous n’aurez pas à aller les chercher. Vous devriez savoir que j’ai un appétit dévorant pour certaines choses. C’est comme ça. Si cela vous pose un problème, peut être devrais-je m’arranger différemment. Mais, ma vie est remplie de femmes. Ça ne changera pas. »

 

 

Chapitre 4

(Jenny)

 

1500$ par semaine ? Il est sérieux ? Je coucherais avec lui tous les jours durant tout une été pour 1500$ par semaine. Ne me jugez pas. Il est canon.

La question était de savoir si je ferais simplement mon travail serait celui  d’un maquereau officieux. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas sûre que ça m’arrêterait. Ca restait 1500$ par semaine. Mais ça me ferait réfléchir avant d’accepter. Je le regardais un moment, cherchant à trouver le piège. Je sais que je suis jeune, mais j’ai appris qu’il y a toujours une embrouille. Il y a à peine 24 heures, cet homme me demandait de sortir de chez lui et là il m’offrait un travail très bien payé. Ce genre de choses n’arrive pas aux personnes comme moi. Ça arrive aux personnes comme Samantha, aux jolies blondes aux cheveux plus brillants que leur intellect.

Non, j’étais plutôt le genre de personne à être prise pour une serveuse lors d’une soirée. J’étais plutôt le genre de personne à faire des études pour finir réceptionniste. Je n’étais pas chanceuse. J’étais plutôt du genre à travailler sans relâche, douze heures par jour pour la moitié de la rémunération. Les magnifiques cheiks n’offrent pas de travail aux personnes comme moi sans qu’il y ait quelque chose en retour.

Mais j’avais besoin d’argent. Donc si un soir il me coinçait dans sa chambre et me demandait d’enlever mes vêtements, je crois que je le ferais malgré tout. Et s’il me disait que mon travail dépendrait de sa satisfaction sexuelle, je crois qu’alors je ferais ce que j’aurai à faire.

Je n’aimerai pas ça, mais je devrais penser à mes études. Je devrais me jeter sur cette grenade énorme, solide et chaude et me sacrifier pour les frais de scolarité. Je n’aimerai pas ça, mais je serai prête à le faire pour 1500$ par semaine et un diplôme universitaire.

« Donc, quand voulez-vous que je commence ? » Lui dis-je pas encore prête à dévoiler mon jeu ni mes parties intimes.

« Pourquoi pas à partir de demain ? »

« Eh bien, je pensais peut être avoir besoin d’un jour ou deux pour me préparer. Je n’étais pas prête à commencer immédiatement. Mais si vous avez besoin que je commence demain, je pense que je peux me débrouiller. »

« Alors venez demain. J’attends de vous que vous arriviez avant que je me réveille et que vous soyez présente jusqu’à ce que je n’ai plus besoin de vous. »

Ouais, il me voulait. Les mois qui arrivaient allaient être longs et durs. Et si j’étais très chanceuse, ils seraient très durs.

La soirée se finit plutôt rapidement après ça. Je m’attendais à un dessert, mais il ne vint jamais. En fait, il me mit dehors comme s’il avait d’autres projets. Et quand je lui demandais à quelle heure je devais arriver le matin suivant, il me répéta que je devais être présente avant son réveil. Ça ne m’aidait pas vraiment, donc je décidais 6h du matin.

 

J’étais là-bas, fraiche et dispos à 6h le matin suivant. Evidemment, je n’avais dormi que 3 heures. Peut-être que je ne présentais pas aussi bien que j’aurai pu. Mais je voulais prendre ce travail au sérieux. Si ça voulait dire sacrifier un petit peu de confort personnel j’étais prête à le faire. Après tout, au bout de quelques semaines, j’aurai remboursé mes dettes et pourrais commencer à épargner pour de nouvelles.

Le seul souci, c’est qu’à 6h, un seul de ses hommes était d’astreinte et il n’avait aucune idée de qui j’étais. Ce qui signifia que je dû attendre pendant une heure dans le lobby de la partie hôtel du complexe d’appartements

A 7h, j’étais prête à commencer. C’était l’heure à laquelle l’équipe de jour commençait sa journée. L’homme qui y travaillait était plutôt mignon. Je l’avait déjà vu auparavant. Il était chargé de surveiller l’entrée lors de la soirée de samedi. J’avais l’impression qu’il était le chef de la sécurité. Dieu merci, il avait entendu parler de moi. Mais il ne voulait toujours pas me laisser monter. Quelque chose à propos de n’avoir personne là-haut pour me surveiller.

A 9h, j’entrais dans la suite du cheik. D’accord, certains diront que j’avais perdu 3h durant lesquelles j’aurai pu dormir. Ce qui serait vrai. Mais j’étais payé 1500$ par semaine. Qu’est-ce que 3h d’attente quand vous êtes payé autour de 30$ de l’heure pour le faire. Je pouvais vivre avec.

Quand quelqu’un fini par me faire entrer, on me dit que le cheik ne se levait généralement pas avant 11H. Ce qui me faciliterait beaucoup la vie. Et après qu’on m’ait laissée seule, je décidais de faire une visite complète. Laissez-moi vous faire un dessin. L’entrée commune se situait au deuxième étage. On y trouvait des plafonds de 3m et un immense espace ouvert. Et face à la porte il y avait une immense cheminée en marbre bordée de longues colonnes.

Le marbre s’étendait à la pièce à vivre principale. C’était là ou se retrouvaient les invités. A droite se trouvait un grand piano, et du côté gauche, un bar. Et tout au fond à gauche, un cercle de canapé autour d’une immense télévision.

Au fond à droite se situait un accès à la cuisine et à la salle à manger. A sa droite, un immense escalier permettait d’accéder aux étages supérieurs et inférieurs.

Le sol des autres pièces était lui aussi en marbre. Dans la salle à manger je découvris une table à laquelle pouvait facilement s’asseoir 8 personnes mais qui semblait pouvoir s’étendre jusqu’à en asseoir 12. 

Toutes les pièces donnant sur l’extérieur était équipées de vérandas. Pendant la journée, elles donnaient accès à une vue magnifique. D’un côté vous pouviez voir l’intégralité du centre-ville de Los Angeles, de l’autre une vue donnant sur l’océan pacifique.

Pour bien comprendre à quoi ça ressemblait, imaginez la plus magnifique maison de plage en marbre blanc que vous ayez pu voir dans un magazine. Voilà ce que c’était. J’étais même sure d’avoir vu cet appartement précis dans un de ces magazines. Cet endroit était incroyable.

A l’étage du dessous se trouvait une série d’espace de loisirs. Aux pieds des escaliers commençait un jardin qui s’étendait jusqu’à l’extérieur sur le balcon. Plus loin il y avait la salle de gym. La pièce contenant le loup se situait sur la droite. Je n’étais pas près de l’ouvrir cette fois. Et un peu plus loin se trouvait la piscine. Oui, il y avait une piscine au 18eme étage d’un immeuble résidentiel. Je ne savais même pas que c’était possible. Et pourtant elle était là.

Le denier étage était celui de la chambre du cheik. Elle prenait la moitié de l’étage. Je n’étais évidemment pas autorisée à aller dans cette partie de l’appartement… pour le moment. Mais je me promenais à travers les chambres ouvertes. Elles étaient dans le même thème de blanc et nuances de blancs que le reste de l’intérieur. Et les grands lits étaient bordés de draps couleurs mauve et blanc perle, tissés en ce qui semblait être de la soie d’Egypte.

Il n’y avait pas beaucoup d’objets personnels dans l’appartement. Il ressemblait vraiment à un extrait de magazine. Je me demandais si c’était à ça que ressemblait le palace son pays de naissance quel qu’il soit.

Ma visite personnelle me prit une heure, et à sa fin je n’avais toujours rien à faire. Je me pris donc une de chaises de la table et me choisis un endroit depuis lequel je pouvais admirer la vue. J’étais payée 30$ de l’heure pour admirer la vue.

« Oh, vous êtes la ? » dit le cheik à moitié habillé alors qu’il entrait dans la salle à manger.

« N’étais-je pas supposé être là ? » Lui demandais-je, pensant l’avoir mal compris.

« Non, ce que je veux dire ce que vous êtes là, dans mon espace, » dit-il sans sourire.

« Ou suis-je censé me trouver ? »

« Vous êtes au travail, vous n’êtes pas censé « vous trouver » ou que ce soit. »

« Je veux dire, où suis-je censé… attendre ? »

« Vous pensez vraiment que c’est à moi de m’occuper de ça ? Je dois dire que pour un premier jour vous ne faites pas très bonne impression. »

Sans attendre un mot de plus je quittais son « espace » et allait trouver Gérard, le responsable de la sécurité. Je lui demandais ou j’étais supposée attendre, et il me répondit qu’il ne savait pas. Je lui demandais ensuite s’il savait ce que je ferais. Il semblait aussi perdu que moi. Quelque chose me disait que ça allait être une journée compliquée. Et mes soupçons se confirmèrent quand j’entendis la voix du cheik m’appeler.

« Pourquoi n’étiez-vous pas là ? » me demanda-t-il après m’avoir faite sortir il y a seulement quelques minutes.

« J’y étais tout juste… »

« Croyez-vous être ici pour vous trouver des excuses ? »

« Non, j’étais simplement.. »

« Pensez-vous qu’il y ai quoi que ce soit que vous pourriez dire maintenant qui arrangerait cette situation ? »

J’y réfléchis un instant. Il marquait un point. Rien de ce que je pourrais dire ne le satisferait. A la place, je choisis de rester silencieuse.

« Bien, voici ce que j’attends. Je m’attends à me lever le matin et venir prendre nonchalamment mon petit déjeuner. Après que j’ai bu la première gorgée de mon café, je m’attends à ce que vous entriez et me présentiez mon programme pour la journée. Maintenant, avez-vous mon programme pour aujourd’hui ? »

Il plaisantait ? C’était mon premier jour. Il m’avait fallu 2 heures avant de pouvoir entrer dans le bâtiment et j’étais déjà censé avoir une sorte de programme pour la journée ?

« J’ai pensé qu’il vaudrait mieux discuter avec vous de ce que vous vouliez faire avant de vous présenter un programme. » C’était des conneries. Je n’avais rien préparé. Et je pense qu’il le savait. Mais s’il voulait jouer à ce petit jeu, eh bien il me payait 30$ de l’heure pour y jouer. Ça m’allait. Je jouerais le jeu.

« Bonne réponse. Voilà ce à quoi je m’attends. A midi, ou plutôt vers 14h, j’aimerais prendre un repas et discuter avec quelqu’un, une personne de sang royal de préférence, mais au moins de ma stature. Il pourrait rester jusqu’à 15h, moment auquel je souhaiterais qu’un coach arrive.

Je ferais de l’exercice pendant une heure ou deux. Et après ça, je dinerai. Dans l’idéal avec un groupe de 4 ou 5 personnes. Aucun d’ennuyeux. Et aucune pipelette non plus. Et après cela je voudrais que vous invitiez Britney pour le dessert. Et ça serait tout pour aujourd’hui. Vous avez tout saisi ? »

Il plaisantait ? Je commençais à croire que je ne pouvais pas discerner quand il plaisantait. Je devais trouver 5 personnes pour manger avec lui tous les jours ? Et qui était cette Britney ? Avait-il une petite-amie ? Etait-elle au courant pour ses soirées du weekend ? Et où étais-je censé trouvé des personnes de sang royal à Los Angeles ? Je commençais à croire que, peu importe ce qu’il me payait, je ne pourrais pas faire ce travail car ce travail était tout bonnement infaisable.

« Avez-vous tout saisi ? » demanda-t-il avec un début d’irritation dans la voix.

« Oui. Est-ce que quelqu’un aurait un carnet d’adresse des personnes que je pourrais contacter. Comme, par exemple, vos amis ? »

« Je suis sûr que l’un de mes hommes en a un. Mais pourquoi me posez-vous cette question ? C’est plutôt moi qui devrais vous la poser. »

Je dévisageais le cheik, un peu perdue. Je recevais beaucoup d’information d’un seul coup. D’un côté, j’étais très excitée à l’idée de rencontrer prochainement des membres de familles royales. D’un autre côté, comment diable est ce que vous invitez une personne d’une famille royale à venir manger ? Vous vous contentez d’un coup de fil sur leur portable ? Ont-ils au moins des portables ? Et quand espérait-il que je commence son programme ?

« Y-a-t-il une raison pour que vous soyez encore la ? »

« Est-ce une façon de me dire que vous voulez que je sorte ? »

Il me regarda en fronçant un sourcil. C’était une expression inédite sur son visage. Je pense qu’il s’agissait de sa façon de me dire « n’est-ce pas évident ? »

Je sortais, déjà sur les nerfs. Pour mon premier jour, je devais lui trouver un membre de la famille royale avec qui manger dans 3 heures. Commet y arriver? Je n’en savais rien. Du coup, dès que j’eu quitté le cheik, je trouvais Gérard et le bombardais de questions.

Apparemment un carnet d’adresse dans ce genre existait. Mes tous les contacts qu’il contenait était des adresses en Europe. Le cheik n’était arrivé à Los Angeles il n’y a que 2 mois et n’avait pas de contacts locaux. Je pense qu’il voulait que je lui crée un tissu social dans lequel il pourrait évoluer sans sortir de son appartement. Comment étais-je censé faire ça ? J’étais la fille qui s’occupait de surveiller le sac à main des autres. Je n’étais pas celle qui invitait la famille royale à déjeuner. Ce travail commençait à ressembler à une mission impossible payée 30$ de l’heure.

Je n’étais pourtant pas prête à abandonner. Pas sans me battre. Je savais utiliser un téléphone et je n’étais pas timide. Et vu que l’argent n’était pas un problème, j’avais quelques idées qui pourraient marcher. Même si les mettre en place pourrait prendre plus de 3 heures.

Je me trouvais un perchoir dans le jardin et me mis au travail. Bien que le délai de 14h approche rapidement, je me dis qu’il valait mieux s’occuper en premier du coach. J’appelais la salle de gym la plus chère que j’ai pu trouver et leur demandai de me recommander un entraineur qui pourrait venir dans un délai aussi court. Cela s’avéra plutôt facile. Je contactai le mieux noté et lui dit de venir pour 15h30.

La tâche suivante sur laquelle je décidai de me concentrer fut son rendez-vous de midi. Il avait dit vouloir quelqu’un de sang royal ou de son rang social. Trouver un membre d’une famille royale serait compliqué, mais il devait y avoir des personnes de son rang dans les environs.

Je réalisais alors que j’avais un as dans ma manche à ce sujet. Samantha, ma colocataire, qui techniquement me devait une faveur, travaillait dans un club de strip-tease. J’étais constamment surprise par le nombre d’hommes qui lui donnaient leur numéro de téléphone pensant qu’elle les appellerait. Et je ne parle pas que de banquiers ou d’avocats. Je parle d’acteurs et de chanteurs connus. Apparemment, son club était un lieu de référence. Et le fait qu’elle ne se déshabille pas faisait d’elle la fille avec laquelle tous les hommes voulaient coucher.

Ce que ça voulait dire, c’est que Samantha avait son propre carnet de contacts. Si je parvenais à la convaincre de le partager, il pourrait s’avérer extrêmement précieux. Et après tout elle me devait vraiment un service.

« Samantha, j’ai commencé un nouveau boulot ce matin et j’ai besoin d’une faveur. » Je n’avais pas éprouvé le besoin de lui en parler hier soir.

« Oh, super. Où ça ? » J’étais certaine qu’elle ne m’avait pas demandé parce qu’elle s’y intéressait réellement mais plutôt attirée par la possibilité de pouvoir éventuellement obtenir de la nourriture gratuite.

« En fait, je travaille pour le cheik. Il m’avait invité à diner pour m’offrir un boulot. »

« Vraiment ? Dans ce cas, tu m’en dois une. »

Merde ! « Eh bien, je ne sais pas qui en doit une à qui vu que tu as gagné 500$ quand j’ai décidé d’y aller. Je pense toujours que c’est plutôt toi qui m’en dois une. Et j’aurai probablement besoin d’un service. »

Elle accepta de m’écouter sans plus de résistance. Il me fallut un moment pour comprendre pourquoi, jusqu’à ce que je réalise qu’elle voyait mon nouveau travail comme une aubaine pour elle aussi.

« J’aurai besoin de quelqu’un pour déjeuner avec lui. Ce doit être quelqu’un de sa stature. J’en ai besoin pour 14h. »

« Tu veux dire quelqu’un d’aussi grand que lui ? »

Wow ! « Non, je veux dire quelqu’un de son niveau, de royal ou une célébrité. Je me suis dit que tu pourrais me donner le numéro de quelqu’un. »

« Eh bien, je pourrais. Mais ça ne serait pas gratuit. Ils avaient des attentes en me donnant ce numéro. »

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » Je savais ce qu’elle voulait dire même si elle l’ignorait. Elle voulait quelque chose en échange du numéro. Et je ne pensais pas devoir lui donner quoi que ce soit. Il était suffisamment facile de la baratiner pour obtenir ses faveurs pour qu’il ne soit pas si dur pour moi de la baratiner pour obtenir son carnet d’adresses.

« De mon point vue, n’importe qui se sentirait chanceux de rencontrer le cheik. En fait, je pense que, qui qu’elle soit, la personne que tu essaies de mettre en contact avec le cheik t’en serait redevable. »

Il y eu une longue pause à l’autre bout du téléphone. C’était une bonne chose. Son petit cerveau de gerbille mettait un petit peu de temps à se mettre en route et à faire tourner sa roue, du coup ses réponses n’étaient pas aussi rapides que pouvaient l’être celles d’autres. Mais, en fin de compte, elle comprit l’avantage de se créer un réseau. Et elle comprenait le jeu social bien mieux que moi. Je savais qu’elle comprendrait ma demande. Et après avoir gardé le silence durant un moment elle y arriva.

« Eh bien, il y aurait peut être effectivement quelqu’un. »

« Vraiment ?  Qui donc ? »

« Le type qui m’a donné son numéro hier soir. C’est le chanteur du groupe Juice. Tu connais Juice ? »

Elle n’avait pas besoin de m’expliquer qui était Juice. C’était un groupe au succès monstrueux qui avait sorti au moins 10 hits durant les deux dernières années. Ils faisaient partie des grands. Et il était normal qu’elle ait rencontré le chanteur dans une boite de striptease. Et encore plus parfait, le nom de ce type était Royal.

« Oh, il serait parfait. Tu crois qu’il serait disponible pour un repas ce midi ? »

« Il a dit qu’il voulait m’inviter à déjeuner aujourd’hui. Je pense que je peux le convaincre d’aller voir le cheik à la place. Mais tu me serais redevable. »

Je pouvais pratiquement l’entendre sourire à s’en décrocher la mâchoire à l’autre bout du fil. Je savais déjà que le service que je lui devrais serait couteux.

« Et je sais ce que je veux en échange, » dit-elle immédiatement.

« Et qu’est-ce que c’est ? »

« Je veux un diner avec le cheik. »

Oh, tout s’arrangeait. Il ne serait certainement pas contre le fait de la revoir… Enfin je ne crois pas. Ou peut-être que si. Dans tous les cas, elle serait l’une des quatre personnes dont j’avais besoin pour ce soir. En comptant Samantha je n’en avais plus que trois à trouver. Cela commençait à sembler moins impossible que je ne l’avais précédemment envisagé. La seule chose qui me restait à deviner était l’identité de Britney, car il n’y avait aucune dénommée Britney dans son carnet d’adresse.

 

 

Chapitre 5

(Le Cheik)

 

Mon programme de la journée tel que je le prévoyais était le suivant : me réveiller, harceler ma nouvelle secrétaire dont je crois que le nom était Jenny. Lui donner une tâche impossible et passer le reste de la journée à la réprimander pour ne pas avoir été capable de l’accomplir.

Ce n’était pas mon premier choix sur la façon de passer ma journée. Cela aurait été précisément ce que j’avais décrit à Jenny. Mais coincé dans ma cellule, je ne pouvais m’attendre à de telles choses. J’étais un paria. Personne ne voudrait me parler. Du moins, personne à qui je voudrais parler.

Vous pouvez imaginer ma surprise quand Jenny frappa à la porte de ma chambre. Elle déclara vouloir m’informer de mon programme de la journée. Je savais que cela allait être hilarant, alors je commençais à réfléchir à mes répliques quand je me moquerai d’elle pour ne pas avoir été capable d’accomplir la simple tâche que je lui avais confiée.

Mais elle me surprit. En fait, je pense que le terme de surprise était trop faible. Elle me fit tomber à la renverse. 

En 2 heures elle avait fait en sorte de m’organiser un repas avec le chanteur de Juice. J’adorais ce groupe. J’avais volé jusqu’à Londres pour assister à un de leur concert. J’avais essayé d’avoir accès aux coulisses mais n’avait pas réussi. Ce qui fut assez humiliant dans les faits. Le problème était que je n’avais eu personne pour me présenter à eux. J’étais un cheik mais il existe beaucoup de cheiks. En Europe, je n’étais qu’un parmi des milliers.

Mais, d’une façon ou d’une autre, cette harpie faite femme, cette personne avec laquelle je pouvais difficilement passer un moment avait réussi un exploit que je pensais quasiment impossible. Et elle l’avait fait en 2 heures. Qui avais-je bien pu engager ? Il me fallut toute mon énergie pour résister à l’envie de lui faire un compliment. Mais ne vous inquiétez pas, je résistais.

Le déjeuner fut absolument fantastique. Royal était un mec extrêmement sympathique. Il proposa qu’on se voie à nouveau. Mais je lui dis que ce serait plutôt moi qui l’inviterais, mon emploi du temps ne me laissant pas l’occasion de sortir de chez moi.

Toutefois je lui donnais quelques contacts du gratin européen pour sa prochaine tournée. C’était presque un rêve devenu réalité. Il m’appréciait. Je l’appréciais. On était quasiment devenus de nouveaux amis. Il m’a vraiment fallu prendre sur moi pour ne pas remercier Jenny mais je réussi à rester fort.

Après le repas je m’exerçais avec Bob, l’entraineur. Je ne le savais pas, mais Bob apparaissait dans une série télé ou il aidait des personnes à perdre du poids. Je suppose qu’il était le coach des stars ou quelque chose dans le genre.

Quoi qu’il en soit, c’était un mec sympa. Ce fut un bon entrainement. Nous avons mis en place un entrainement hebdomadaire. Je devais m’entrainer 3 fois par semaine et lui me dit que mon corps avait besoin du jour supplémentaire pour se reposer. J’avais le sentiment que j’allais devenir plus musclé que jamais en peu de temps. Ce n’était pas comme si j’étais à la traine à la base. Mais donnez-moi quelques semaines et je deviendrais une vraie machine.

Le diner fut lui aussi surprenant. Il y avait quatre personnes au total, toutes des Britney. L’une d’entre elle était même une Britney avec laquelle j’avais déjà couché. C’était même celle avec qui Jenny était venue le samedi soir précédent. Toutes se battaient pour m’avoir. C’était le paradis. La journée entière avait été fantastique.

J’avais passé tellement de temps enfermé de ce trou infernal que j’avais oublié ce que c’était d’être un être humain. Des conversations, des gens sympathiques, c’était comme de respirer pour la première fois depuis que toute cette folie avait commencée. Jenny était vraiment quelqu’un de spécial. J’étais émerveillé.

Et maintenant, laissez-moi vous raconter ce qu’il s’est passé à la fin du repas. Ne voulant pas être trop gourmand, je choisis l’une d’entre elles. Ce n’était pas celle de samedi bien que je sois sûr qu’elle n’aurait pas rechigné à nous rejoindre. A la place, ce fut Britney B, que j’appellerai  ainsi parce qu’elle était brune.

Je souhaitais une bonne nuit aux autres femmes et emmenais mon invitée à l’étage pour la soirée. Son corps avait des formes partout où il fallait. Elle portait une petite robe noire qui contenait difficilement sa poitrine (un bonnet C) et qui s’arrêtait brusquement aux courbes de ses hanches. Ses cheveux noirs et bouclés s’arrêtaient aux épaules, encadrant son visage. Ses yeux verts électriques m’hypnotisaient.