RÉCLAMÉE PAR SON LOUP

Chapitre 1

 

« Je vais crier, » dit Marnie chuchotant de façon menaçante.  « Tu sais que je le ferais. »

Saki s’arrêta et regarda sa sœur. Elle ne savait pas quoi faire. Se retournant, elle jeta un œil à Maddie, affalée de tout son long sur son lit.

« Elle dort, » déclara Marnie avant de changer de ton.  « Qu’est-ce que tu es ? Et est-ce pourquoi tu disparais constamment ? »

Saki se tourna vers Marnie, silencieuse. Elle n’avait jamais accordée beaucoup de crédit à sa sœur mais elle en méritait à présent. Les deux fois où elle avait disparue avait été durant les pleines lunes où elle s’était transformée. Marnie était en train de comprendre et Saki n’était pas sûre de pouvoir l’en empêcher. Saki recula et rentra dans sa chambre.

Pensant toujours à l’offre de Dax et la retraite rapide de Lane, elle n’avait pas envie de retourner au lit. Restant debout dans son quartier exigu, les yeux fixés sur le matelas, elle n’entendit pas Marnie entrer dans sa chambre à sa suite.

« Saki, qu’est ce qui se passe ? Tout va bien ? »

Saki se tourna vers sa sœur, se demandant pourquoi elle l’avait suivi. Avait-elle peur d’elle à présent ? N’était-ce pas juste une autre raison de se disputer ? Ça aurait pu être le cas mais la façon dont sa sœur la regardait lui fit comprendre que non.

Saki observa le regard apeuré de sa sœur et se rendit compte que si jamais elle devait lui expliquer tout ce qu’elle avait fait ça serait ici et maintenant. Retournant vers le salon, elle jeta un regard en arrière, autorisant Manie à la suivre.

« Je promets de ne rien dire à personne, » dit Marnie tout en demandant la permission de s’assoir sur le canapé. 

« Es-tu ce qu’il est ? »

La question fit se serrer la poitrine de Saki. Était-elle comme Dax ?

« Non, je suis quelque chose de différent, » dit-elle, regardant le visage potelé de sa sœur et l’invitant à s’asseoir. Marnie s’assit et réfléchit avant de poser sa question suivante.

« Qu’est-ce que tu es ? »

Saki senti le poids du monde peser sur ses épaules quand elle lui répondit.

« Je suis… Une lycanthrope, » dit-elle à voix haute pour la première fois.

Elle se l’était admis mais n’avait jamais laissé les mots sortir de sa bouche.

« Lycanthrope. »

Cela ne sonnait pas comme le nom d’un monstre. Mais les mots pouvaient être trompeurs. Les yeux de Marnie se tournèrent vers le plafond alors qu’elle fouillait dans sa mémoire.

« C’est comme un loup garou ? »

« Nous nous appelons les lycanthropes, »dit-elle avec autant d’indignation qu’elle pouvait conjurer.

« En quoi est-ce différent d’un loup garou ? »

Saki ne répondit pas car elle ne savait pas. Peut-être n’y avait-il pas de différence. Peut-être que l’un donnait un air de tueur et pas l’autre.

« C’est différent, » dit-elle sans autre explication.

« Et lui ? »

Elle réfléchit un instant à la question. Qu’était Dax ? Était-il un tueur ? Quelque chose en lui était dangereux. S’il en avait eu l’occasion, n’aurait-il pas tué Lane et sa meute sur l’île durant sa première transformation.

« C’est un alpha. Il peut se transformer à volonté. »

« Et tu ne peux pas ? »

« Seulement quand c’est la pleine lune. »

Le corps de Marnie se détendit en pensant à ce qu’avait dit sa sœur. Ses yeux étaient perdus dans ses pensées. Saki observa sa sœur alors qu’elle lui retournait son regard, en arrivant à une conclusion.

« Je peux en être un aussi ? »

Saki s’assit, sonnée. La question était incompréhensible. Pourquoi est-ce que qui que ce soit voudrait ça ? Sa colère envers sa sœur grandit alors qu’elle pesait le poids de son ignorance enfantine.

« Tu ne veux jamais être ça. Personne ne voudrait jamais être ça. Pourquoi est-ce que tu me demanderais ça ? »

« Tu es une lycanthrope. Les gens n’ont-ils pas arrêté de s’en prendre à toi ? »

Saki regarda sa sœur avec surprise, levant ses sourcils. S’en prenait-on à elle ? Qui ? Où ? Quand cela se passait-il ? Elle n’avait jamais trop pensé à sa sœur auparavant. Saki était plus vieille mais les deux jumelles la dépassaient d’une vingtaine de kilos. Elle était toujours victime de leurs mauvais traitements. Elle n’avait jamais pensé que ça pouvait leur arriver à eux aussi.

« Quand tu es devenu un lycanthrope, les gens ont-ils arrêtés de se moquer de toi ? »

Saki regarda ailleurs, pensive. Marnie avait mis le doigt sur quelque chose. Une fois devenue un loup, plus personne ne l’avait embêtée, ni sa mère, ni Torque, ni personne. Elle n’avait jamais considéré cet aspect auparavant. Le loup l’avait rendue forte et sa sœur voulait le devenir aussi à présent.

« Tu ne veux pas ça. Tu ne veux pas être hors de contrôle comme ça. Tu n’as plus le choix sur certaines choses quand tu es ce que je suis. Tu dois simplement faire ce que certaines personnes te disent. »

« Mais si tu peux te transformé pourquoi le devrais-tu ? »

« Parce qu’il y a toujours quelqu’un de plus fort. »

Les deux filles restèrent assises dans un silence pesant. Marnie observait sa sœur pendant que Saki pensait plus en détail à la question de Marnie. Pourquoi devrait-elle faire ce que d’autres personnes lui disaient ? Elle était plus forte que jamais. Pourquoi ne l’était-elle pas assez pour faire ce qu’elle voulait ? Pouvait-elle obtenir ce qu’elle voulait ? Et que voulait-elle ? 

Le silence s’allongea pendant que Saki testait différent scénarios dans sa tête. Quelles étaient ses options ? Que voulait-elle vraiment ? Voulait-elle être sur l’île lors de sa transformation ? Oui, mais avec qui voulait-elle être ? C’est la réponse à cette question qui finit par briser le silence.

« J’ai besoin de ton aide, » dit saki avec humilité.

Sans un mot, Marnie se redressa.

« Tu peux ? »

Marnie demanda, « Que veux-tu que je fasse ? »

Saki trébuchait sur ses mots. « Je ne sais pas encore, mais m’aideras-tu ? »

Marnie hocha la tête pour acquiescer. C’était la première fois depuis des années que Saki ressentait de l’affection pour sa sœur. Elle souhaitait que ce puisse être toujours ainsi entre elles. Pour la première fois depuis longtemps, Saki ne se sentait pas seule.

 

 

Chapitre 2

 

Lundi était le premier jour en classe de Saki depuis sa crise en cours de mathématiques. Sa semaine de liberté après avoir été enfermé en cage lui avait fait du bien. L’offre de Dax aussi.

Et pourtant, alors qu’elle coupait à travers la marée d’enfants, elle se sentait encore comme lors de son premier jour. Personne ne la regardait dans les yeux. Même Tiffany qui avait voulu nouer des liens à une époque ne la regardait pas. Peut-être que la crise avait été de trop. Saki ne leur en voulait pas vraiment ; elle aurait réagi de la même façon. Quel genre d’enfant fait une crise nerveuse au milieu d’un cours ? Saki devait admettre que c’était bizarre.

Saki attendit avant d’entrer dans sa salle. Alors que la cloche retentissait, elle entra. Elle jeta un regard rapide dans la pièce et vit l’intégralité de ses occupants habituels. Le gang de Dax était installé tous ensembles comme s’ils avaient besoins les uns des autres pour respirer et la meute de Lane s’était installée autour de son bureau.

Alors qu’elle resta un moment à le fixer, Lane ne la regarda pas. Prenant une profonde inspiration, elle trouva un siège au premier rang et regarda vaguement le tableau.

Alors qu’elle regardait devant elle, elle senti un sentiment inhabituel. Pour une raison quelconque, l’école avait retrouvé de sa simplicité. Quand elle était de retour en Caroline du Nord, tout à l’école était facile à l’exception de l’aspect social. Les cours, les devoirs, et les contrôles étaient les choses les plus faciles du monde pour elle. Tout ce qu’elle avait à faire était d’être présente, suivre, faire ce qu’on lui disait et elle obtenait des A. Pour la première fois depuis des mois, elle retrouvait la simplicité de l’école.

Pendant les cours du matin, elle se rendit compte qu’elle avait manqué des choses pendant son absence mentale d’un mois. Elle pouvait cependant suivre ayant couvert la plupart du contenu dans son ancienne école.

Cependant elle avait oublié certaines parties ou ne les avaient jamais sues. Elle ne parvenait pas à se rappeler si elle avait appris la réaction chimique du jour lors de ses cours de chimie. Et bien qu’ils aient étudiés l’anatomie du cochon en Caroline du Nord, cela ne semblait pas s’adapter complètement à la grenouille qu’ils disséquaient en cours de SVT.

Tout cela s’arrêta lors du cours de mathématiques. Mr Adderley était le professeur, et quelque chose à son sujet clochait. Saki ne pensait pas qu’il était un loup ou quoi que ce soit, juste qu’il était un mauvais enseignant.

Mr Adderley avait une façon particulière d’humilier les élèves s’ils ne comprenaient pas le cours. Souvent, il appelait quelqu’un au hasard pour répondre à une question au tableau. Jusqu’à ce que l’élève dise qu’il ne savait pas, Mr Adderley les laissait au tableau, à regarder l’équation pendant plusieurs minutes.

Par chance, Saki n’avait pas été assujetti à cette torture. Quand elle était appelée, elle connaissait la réponse grâce à ce qu’elle avait appris dans son ancienne école. Mais ce qu’ils étudiaient aujourd’hui ne lui semblait pas familier. Alors qu’en général Saki rêvassait ouvertement en cours, aujourd’hui elle essayait de se concentrer quand Mr Adderley l’appela.

Ils corrigeaient le problème de mathématiques donné en devoir. Elle aurait pu dire qu’elle n’avait pas reçu le devoir, ce qui était vrai mais au fond d’elle, elle était sûre qu’elle aurait la réponse. Si elle pouvait simplement avoir un instant pour le regarder, cela lui reviendrait.

Saki resta face au tableau, serrant un morceau de craie. Elle reconnaissait l’équation. C’était un problème de sinus/cosinus. Alors que le moment s’éternisait elle fit l’expérience de ce qu’avaient vécus les autres élèves pour la première fois. Elle était piégée au tableau alors que tout le monde la regardait, sans moyen de s’échapper.

En peu de temps, son esprit se mit à vagabonder. Comment s’était-elle retrouver dans cette situation ? Elle était un loup-garou pris au piège entre deux meutes. Elle était tombée amoureuse d’un garçon et l’avait abandonné pour un autre. Elle était une feuille, flottant sur une marre, allant là où le courant la menait. Etait-ce ce qu’elle voulait être ? Etait-ce la seule personne qu’elle pouvait être ?

Non, décida-t-elle. Rien de tout ça n’était-elle. Elle avait toujours sue qu’elle n’était pas populaire, elle était différente. Devait-elle l’être ? Non. Elle aurait pu choisir de s’intégrer mais ne l’avait pas fait. Elle avait toujours choisi d’être sa propre personne. Ces dernières années, cela avait payé. Elle avait des amis et était populaire à sa façon. Maintenant elle était à la dérive comme une feuille à la surface de l’eau. Ce n’était pas elle.

Saki plaça la craie sur le tableau comme si elle allait s’apprêter à écrire. Ce qui n’était pas le cas, mais elle savait qu’elle était sur le point d’avoir sa réponse.

Je veux Lane et son île, décida-t-elle. Et je vais faire ce qui sera nécessaire pour les avoir tous les deux. Saki écrit une réponse sur le tableau, posa la craie et retourna s’asseoir à son bureau.

« C’est juste, » ajouta Mr Adderley. « Est-ce que quelqu’un voit comment elle a obtenu ce résultat ? » continua-t-il, alors que Saki rêvassait à nouveau.

 

Le reste des cours de Saki passèrent comme dans un rêve. Elle faisait des projets. Elle ne savait pas comment elle allait tout faire mais cela viendrait. Tout d’abord, elle avait besoin de ses complices, et sa première était assise à l’avant alors que sa mère la ramenait chez elle en silence.

Saki attendit une opportunité de prendre Marnie à part. Comme toujours, les jumelles s’installèrent devant la télévision, faisant semblant de faire leurs devoirs. Saki s’assit à coté sur le canapé avec un roman d’amour ouvert devant elle. Quand Maddie finit par se lever pour se chercher à manger, Saki attira l’attention de Marnie et lui fit signe de la suivre.

Saki retourna dans sa chambre et attendit. Au bout d’une minute, Marnie la rejoint, fermant la porte derrière elle.

« Tu veux toujours m’aider ? » Demanda Saki assise au bout de son lit.

« Ouais, » répondit Marnie avec excitation. « Que dois-je faire ? »

« Je veux que tu donnes un message à quelqu’un. »

« Qui ? C’est ce polymorphe ? » Demanda-t-elle avec excitation.

« Non, et reste loin de lui. Il est dangereux tu comprends ? »

« Ouais, alors à qui dois-je le donner ? »

« Lane. »

Saki sorti un carnet et le pris tout à la fin. Sortant un stylo, elle écrivit :


 

Cher Lane,

Je suis tellement désolé pour ce que tu as vu. Je ne sais pas pourquoi je l’ai fait. J’étais perdue. Je ne peux pas être enfermée à nouveau. Mais je t’aime. Et je n’arrêterais jamais de t’aimer. SI tu me pardonnes, j’ai un plan pour nous donner tout ce que nous voulons. Nous pouvons être ensemble et nous pouvons voir l’ile. Mais j’ai besoin de ton pardon et de ton aide.

Saki leva la tête de sa lettre. Elle se demandait si elle devait mentionner Dax. Elle se demanda ensuite ce qui se passerait s’il tombait sur la lettre. Elle la lue à nouveau.

Saki regarda le visage chérubin de Marnie. Elle avait l’air tellement contente. Saki savait qu’elle ne pouvait pas mettre sa sœur en danger. Si Dax la voyait et lisait ça, personne dans sa famille ne serait en sécurité.

« Non, tu sais quoi ? Je ne veux rien d’écrit. Je veux que tu ailles à la SPA et que tu demandes à parler à Lane. Ne donne le message à personne d’autre. Je veux que tu lui dises que je suis désolé et que j’aimerais le voir. Dis-lui que c’est important. Tu peux te rappeler de ça ? »

« Aller à la SPA, demander Lane, personne d’autre, lui dire que tu es désolé et que tu dois lui parler parce que c’est important. »

« Oui. » Les yeux de Saki se relevèrent avant qu’elle ne parle à nouveau. « Je vais marcher jusqu’au Fish Fry. Je veux que tu attendes 15 minutes et que tu partes. Et si tu vois Dax… »

« L’alpha c’est ça ? »

« Ouais, si tu le vois ou quoi que ce soit qui ressemble à un loup, je veux que tu partes. Tu oublies tout ce que je t’ai dit et tu t’en vas. N’importe où. Ne va juste pas à la SPA. Tu comprends ? »

Marnie était remplie d’excitation. « Je comprends. »

« Je ne serais pas de retour avant plus tard ce soir, mais tu ne peux dire à personne d’autre ce que tu fais. »

« Je sais. »

Saki se glissa en dehors de son lit, cherchant ses chaussures pendant que Marnie restait debout à la regarder. Saki pouvait sentir le regard de sa sœur sur elle, examinant le moindre de ses mouvements. Saki était sûre que Marnie cherchait à repérer les différences entre qui elle était et le loup qu’elle était devenue.

Saki quitta la maison et se demanda immédiatement qui pouvait l’observer. Elle devait croire que quelqu’un le faisait. Dax pouvait être n’importe où. Avec tant d’arbres et de buissons autour d’eux, elle savait qu’il pouvait la suivre et ne jamais sortir de l’ombre.

Alors que Saki passait le coin de la rue, elle pouvait deviner le refuge pour animaux à sa droite. Elle n’osait cependant pas y tourner. Le moindre intérêt, même minime, qu’elle montrerait envers Lane pourrait tout gâcher. Au lieu de ça, elle se fixa sur le lieu où elle devait aller et ne renonça pas.

Le Fish Fry était aussi animé que d’habitude. Toutes les places assises à l’extérieur étaient prises. Toutes les tables avaient des bouteilles de Kalik.

Une fois sur place, Saki ne sut pas quoi faire d’elle. Tout ce qu’elle devait faire était d’être vu. Tant qu’elle restait à découvert, elle était en place.

Saki descendit le long de l’endroit où elle avait rencontrée Dax pour la première fois. S’asseyant au bord du quai, elle commença à se demander à quel point sa vie était différente à cause des décisions qu’elle avait prise. Elle n’était sortie que pour se venger de sa mère qui l’avait frappée ce soir-là. Son désir de vengeance avait amené sa première rencontre avec Dax. Evidemment, elle aurait rencontré Dax à l’école quoi qu’il arrive mais le sang sur son visage avait rendu leur rencontre inévitable.

En loup, l’odorat de Saki avait été multiplié par dix. Elle n’avait jamais imaginé que le monde puisse être aussi riche d’odeurs. Tout le monde en avait une. Elle n’était pas nécessairement mauvaise mais toutes n’étaient pas bonnes non plus. Elle avait découvert que le sang était l’odeur la plus riche de toutes. Tout ce qui sortait des pores d’une personne était magnifié par son sang. Saki ne comprenait toujours pas pourquoi les garçons étaient toujours autant attirés par son odeur mais celle de sang avant rendue son attraction irrésistible.

Saki continua de regarder l’horizon alors que la nuit tombait. Les grands champs de lumières s’allumaient déjà alors que l’océan se parait d’un bleu nocturne. Alors qu’une odeur familière lui montait à l’esprit, elle se retourna vers une vision inattendue. 

La meute de Dax, les garçons de sa classe, se tenaient tous debout devant elle. Saki se remit sur ses pieds et les dévisagea en retour. Le grand et maigre garçon au nez retroussé pris la parole.

« Dax a dit que tu faisais partie de notre meute désormais. »

« Ouais, il faut croire. »

« Je m’appelle Gully. » Il se tourna et pointa le doigt vers les garçons ferrière lui, elle les reconnut tous comme faisant partis de sa classe. « Eux c’est Patrick, Mark et Frank. »

« Hey, » les salua Saki recevant des « salut » timides en retour.

Saki n’était pas sure qu’ils aient sus qui elle était avant aujourd’hui mais elle les connaissait. Ces loups avaient essayés de la tuer elle et la meute de Lane. Patrick avait des cheveux châtains clairs, et était le plus clame, c’était aussi le plus attirant. Mark avait un regard méprisant, un épais accent des Bahamas, un corps étrange et un mulet. Frank était le plus petit et le plus bronzé.

            « Tu veux trainer avec nous ? »

Saki les regarda à nouveau. Elle n’en avait pas envie mais c’était le meilleur moyen de gagner la confiance de Dax. Elle savait qu’ils lui rapporteraient tout ce qu’elle ferait. Et puisque Marnie délivrait le message, être avec eux serait un excellent alibi.

« Bien sûr, » dit-elle en s’avançant vers le groupe.

Alors que Saki et Gully le menait vers le bar, Gully commença à poser des questions.

« Alors, tu viens d’où ? »

« D’ici, » répondit Saki.

« Je croyais que tu étais allé à l’écoles aux Etats-Unis ? »

« C’est le cas, en Caroline du Nord. »

Gully sourit. «  Comment ça se fait ? Je parie que c’était vraiment bizarre. »

« Un peu au début, mais on s’y habitue. »

« La région t’as manquée ? »

« Des fois, » Saki répondit honnêtement. « Mais je ne l’ai pas toujours aimée non plus. »

« Tu es allé dans quelle école primaire ? »

« Kingsway, et toi ? »

« Lyford Cay. »

Saki n’avait jamais rencontré quelqu’un de cette école auparavant. Lyford Cay était sur la partie riche de l’île, là où vivaient tous les gens riche et célèbre qui achetait une maison au Bahamas.

« Pourquoi as-tu changé pour venir à SAC ? » demanda Saki au sujet de l’école dans laquelle ils allaient tous les deux.

« Parce que mes parents ne voulaient pas que j’ailles à St Andrew. Ils pensaient que j’obtiendrais une meilleure éducation à SAC. »

« Quand tu as commencé les cours à SAC, tu as trouvé l’endroit bizarre ? » demanda Saki avec malice.

Gully la regarda avec un sourire en coin. « Ouais, un peu au début. Mais on s’y habitue. »

Ils se regardèrent mutuellement puis éclatèrent de rire. Ce moment rompit la glace entre eux.

Saki fut surprise de découvrir que Gully n’était pas un mauvais mec après tout. Ils avaient essayés de la tuer elle et Lane, mais peut-être n’étaient-ils pas les monstres qu’elle avait cru qu’ils étaient.

« Ecoute, il commence à se faire tard, Ma mère a dit qu’elle me tuerait si je restais dehors trop longtemps. »

« Pas de soucis, tu veux que je te ramène ? »

Saki regarda Gulli, essayant de découvrir ses véritables intentions. Le regardant dans les yeux elle ne vis que la volonté de la déposer chez elle.

« Non, ça ira. J’habite juste là. » Dit-elle en montrant la colline en direction de chez elle.

« Ok, pas de problème, on se verra demain en cours. »

« Ouais, je te verras là-bas. »

Les autres garçons se contentèrent de lui faire un signe alors que Saki s’éloignait de la meute. S’avançant dans les ténèbres, elle fut surprise en repensant à ses interactions avec la bande  de Dax. Ils n’étaient pas ce à quoi elle s’attendait. Ou tout du moins Gully ne l’était pas. Elle n’avait pas pu se faire une claire impression des autres.

Alors qu’elle y réfléchissait, elle eut la même impression au sujet de Gully que celle qu’elle avait eue au sujet de Dax quand elle l’avait rencontré pour la première fois. Dax ne donnait pas l’impression d’être ce mec canon mais méprisant. Il avait de la profondeur et du caractère. Dax était une personne à part entière.

Bien que ça ne soit que sa première impression, elle avait le sentiment que Gully était aussi une personne à part entière. Saki eu du mal à immédiatement détester Gully. Encore plus que Dax, Gully avait une vulnérabilité qui semblait l’inviter. Son impression de lui n’était pas suffisante pour la faire abandonner son plan mais suffisamment pour la faire réfléchir.

Quand Saki rentra à la maison, tout le monde était à table en train de manger. Sans un mot, Saki les rejoint et vida son assiette, lança seulement un court regard à Marnie. Tout le monde était silencieux et elle avait l’impression que ce n’était le cas que depuis peu. Elle sentait quelque chose approcher et elle baissa la tête dans son assiette alors que cela arrivait.

« Tu sais, » commença sa mère,  « Je t’ai laissé tranquille à cause de tout ce qui s’est passé. Je sais que tu as eu du mal à t’adapter et que tu as des amis qui peuvent être bons ou pas pour toi, mais tant que tu vivras dans cette maison, tu respecteras les règles. Tu ne peux pas juste entrer et te mettre à manger comme si tu possédais la maison. Tu n’as pas acheté la nourriture, tu ne l’as pas cuisiné donc ne fais comme si c’était le cas. Tu comprends ce que je te dis ? »

Saki aurait pu s’en sortir quoi qu’elle ait dit. Elle n’était plus la même fille qu’il y a quelques mois et sa mère le savait. La dynamique entre les deux avait changée et Saki avait les moyens de s’assurer que les choses ne redeviendraient plus jamais comme avant.

A cet instant cependant, elle se sentait décalé à cause de son interaction avec Gully. Elle était tellement sûre de son nouveau monde quand elle avait quitté la maison, mais à présent les choses ne semblaient plus si claires. Puisque son monde se dérobant lentement sous ses pieds, elle choisit de ne pas faire de la soirée une de ses batailles. « Oui, madame, » dit-elle, espérant terminer la conversation.

Sa mère resta silencieuse, interdite. En vérité, sa mère devait s’attendre à ce que Saki soit plus combative. Leur lutte de pouvoir avait été la norme durant des années. Qu’elle abandonne ainsi énervait sa mère plus qu’autre chose. Bien que sa mère semble avoir gagné la bataille, elle était suffisamment intelligente pour savoir que le ton de Saki signifiait qu’elle avait déjà gagné la guerre. Sa mère n’avait pas de réponse à son assurance.

Une fois que Maddie et leur mère furent allées se coucher, Saki se tourna vers Marnie pour découvrir la réponse de Lane. Toute la soirée, Marnie avait semblé garder un secret et Saki ne pouvait plus attendre pour savoir ce que c’était.

« Alors, que s’est-il passé ? »

Comme si elle respirait pour la première fois de la soirée, Marnie se tourna vers Saki, soulagée. Elle lui chuchota.

« J’ai attendu pour partir, comme tu l’avait dit et j’ai vérifié si quelqu’un me suivait, mais je n’ai vu personne. Il y avait une femme derrière le bureau. »

« Hillary ? » Interrompit Saki.

« Je ne connais pas son nom, mais elle a appelé Lane et je crois qu’il m’a reconnu parce qu’il m’a demandé de venir avec lui dans la cuisine. Tu savais qu’il y avait une cuisine à l’arrière là-bas ? »

« Ouais, il vit là. »

« Ok, d’accord, je comprends. Bref, il m’a emmené là-bas et je lui ai donné ton message, je lui ai dit exactement ce que tu m’avais dit. »

« Et qu’est-ce qu’il a dit ? » Lui demanda-t-elle, son cœur battant à tout rompre.

« Rien, il a juste dit « d’accord » et c’est tout. »

« Rien d’autre ? »

« Non, il a juste eu l’air un peu en colère et m’a raccompagné vers la porte. »

Saki regardait au loin, perdue dans ses pensées. Elle ne savait pas comment interpréter cette réponse. Elle s’attendait à ce qu’il lui pardonne. Ou du moins, elle l’espérait. Elle s’était même préparée à un message de colère en réponse. Mais elle ne savait pas comment réagir à une absence de réponse.

« Je suis désolée, » dit Marnie. « J’ai fait quelque chose de mal ? »

Saki la regarda, pas prête à la laisser s’en sortir. Elle savait que ce n’était pas de la faute de sa sœur si Lane ne lui avait pas pardonné mais elle devait être en colère après quelqu’un et après des années d’entrainement, Marnie était la cible la plus facile.

« Tu veux que je lui passe un autre message demain ? »

« Je ne sais pas encore, on verra. »

Bien qu’elle ait pu ne pas le faire, elle laissa sa sœur mariner alors qu’elle allait se coucher. Elle savait que Marnie essayait simplement de l’aider mais elle n’était pas prête à laisser couler les années de tourment que lui avaient infligé ses sœurs. Peut-être devrait-elle, mais ça ne serait pas ce soir. Ce soir, elle avait d’autres choses à penser. Lane et Gully s’étaient tous les deux avérer différents de ce qu’elle croyait. Maintenant elle devait trouver que faire ensuite.

 

 

Chapitre 3

 

En cours le lendemain, Saki essaya d’entrer dans la salle le plus tard possible à nouveau. Observant la pièce, elle croisa le regard de Gully. Ne sachant pas quoi faire, son regard se dirigea vers Lane. Sa bouche s’ouvrit en grand en la voyant. Mais sachant qu’elle ne pouvait refuser l’invitation de Gully, elle se dirigea dans sa direction.

« Pousse-toi Mark, » dit Gully, libérant la place derrière lui.

Ne sachant pas trop ce qui se passait, Saki posa son sac et se glissa derrière le bureau. Regardant autour d’elle, elle vit que même Mr DeMarco les regardait. Se comportant de la manière la plus détendue possible, elle s’affala dans sa chaise et sorti ses devoirs de mathématiques.

« Hé Frank, » dit Mark, à peine plus fort qu’un chuchotement. « Tu as fini ton devoir de math ? »

« Ouais, pourquoi ? »

« Bouyah ! Laisse-moi regarder. »

« Non, tu aurais dû faire tes devoirs. »

« Fais pas ton radin la terreur. »

« Non, fais tes devoirs toi-même. »

Mark regarda les devoirs sur le bureau de Saki. « Je suppose que tu sais faire mon problème de math. »

« Bien sûr qu’elle sait, » interrompit Gully. « Elle est en Math Sup. Mais ça ne veut pas dire qu’elle va faire ton travail non plus. Ferme-la et fais-le toi-même. Tu ne vois pas qu’elle essaye de travailler ? »

Saki leva la tête et Gully lui fit un sourire complice. Elle ne put s’empêcher de lui sourire en retour. Gully se retourna pour lui parler.

« Qu’est-ce que tu fais après la classe ? »

« Je ne sais pas, pourquoi ? » Demanda Saki, certaine que cette question avait un lien avec Dax.

« Tu veux trainer ? »

Saki n’était pas sûre de comprendre ce qui se passait. Il était beaucoup trop gentil avec elle. Etait-il possible qu’il ait un intérêt romantique pour elle ? Ne savait-il pas qu’elle appartenait à Dax ? « Au Fish Fry ? »

« Ouais, on pourrait te récupérer là-bas. »

On, se répétât-elle dans sa tête. Ce n’était pas un rencard. C’était une sorte d’évènement de la meute. « Ouais, d’accord, » dit-elle, sachant que cela lui donnerait l’alibi dont elle aurait besoin pour faire passer un message supplémentaire à Lane.

« Cool. » Gully sourit et se retourna.

Ce jour-là, Saki avait cours de grammaire anglaise avec Patrick et de littérature britannique avec Frank. Au début de chaque classe les garçons lui firent signe de venir s’installer avec eux. Ils ne dirent pas grand-chose une fois qu’elle fut avec eux mais elle accepta leur invitation comme une part de ses nouvelles obligations.

A la fin de la journée, les garçons l’invitèrent à s’asseoir dans la bande d’herbe entre le collège et le lycée. Saki s’excusa disant qu’elle devait attendre sa mère avec ses sœurs mais qu’elle les verrait bientôt. Cela sembla les satisfaire mais elle se demandait dans quoi elle s’était fourrée.

Lane de son côté, semblait l’avoir observée toute la journée. Plus d’une fois elle s’était tournée et avait croisé son regard avant même de le sentir. Une fois que leurs regards se croisaient, il se mettait rapidement à regarder ailleurs. Elle n’était pas sûre de ce que signifiait son attention mais elle était pressée de rapidement corriger le malentendu évident.

Plus tard, dans sa chambre, elle donna un message à Marnie. « Dit-lui que je fais ce que j’ai à faire et que j’ai un plan. Ensuite demande-lui si on peut se rejoindre demain à 9 heures à l’endroit habituel. »

Saki parti peu après. Elle n’était pas sûre de comment se comporter avec Dax puisqu’elle comptait le trahir. Mais elle n’avait pas le choix. Elle devrait faire semblant un paquet de fois avant que tout soit en place donc autant commencer immédiatement.

Saki était au Fish Fry depuis seulement 10 minutes quand la Sedan blanche familière de Gully arriva. C’était la même voiture qu’elle l’avait vu garer sur le parking de l’école.

« Grimpe, » dit-il en lui faisant signe depuis le siège conducteur.

Patrick était assis à la place du passager donc elle ouvrit la porte arrière, poussant Frank au milieu entre elle et Mark. Saki n’osa pas demander où ils allaient et son pouls s’accélérait au fur et à mesure qu’elle s’éloignait de chez elle.

Roulant le long de la côte, ils dépassèrent les hôtels en direction des maisons luxueuses après l’aéroport. Ce n’était un trajet que de 15 minutes mais sur cette île cela était un changement de région. Tournant brusquement à gauche dans un quartier chic, leur voiture s’arrêta à l’arrière d’une maison de trois étages en haut d’une colline et surplombant l’océan. La maison était immense et magnifique.

Les garçons sortirent innocemment de la voiture, laissant Saki les suivre. Entrant à travers une porte double, ils montèrent jusqu’à la cuisine et une salle familiale ouverte. Gully se dirigea directement vers le frigo et sorti un plat de sandwichs. Une fois sur la table, les garçons se servirent laissant à Saki le choix entre trois.

« C’est des poulets-salade. Tu en veux un ? » Demanda Gully.

Saki observait les autres garçons qui se dirigeaient vers la grande télé et qui parcouraient les jeux vidéo.

« Wolfenstein ? » Demanda Mark au groupe.

« Bien sûr », dit Gully, regardant toujours Saki et les sandwichs.

Saki en prit un, suivant Gully du regard alors qu’il se redirigeait vers le frigo. « Il y a du soda et des jus de fruits. SI tu veux quoi que ce soit, fais comme chez toi. » Gully traversa ensuite la pièce, prit une manette et s’installa devant la télé. 

Incertaine de ce qu’elle était censée faire, Saki reste debout sur la bande qui séparait la cuisine et les garçons. Puisqu’ils ne levaient pas les yeux du jeu, elle s’installa sur une des chaises hautes. Le sandwich était bon, et quand une femme jamaïcaine très bronzée apparue, elle sut qui l’avait fait.

« Bonjour, » dit la femme avec un grand sourire et un accent jamaïcain très prononcé.

« Salut, » dit-elle, ne sachant pas comment réagir.

« Voulez-vous quelque chose à boire ? Gully, ne savez-vous pas offrir de quoi boire à vos invités ? » Le gronda la femme.

« Je lui ai dit qu’elle pouvait se servir, » cria-t-il en retour, ne quittant pas l’écran des yeux.

« Ce n’est pas une façon de traiter une jeune femme. Vous devez faire mieux que ça. »

« Offrez-lui quelque chose à boire dans ce cas. »

« Gully, elle est votre invitée. »

« Geraldine, vous ne voyez pas qu’on joue ? »

« Vous êtes simplement impoli, m’entendez-vous ? » Demanda-t-elle, se suçant les dents de dépit. « Que voudriez-vous boire ? »

Saki avait l’impression d’être dans un monde parallèle. Ces garçons ne réalisaient-ils pas qu’ils étaient des tueurs ? Elle était sûre que Géraldine ne serait pas aussi prompte à le disputer si elle savait de quoi il était capable. Et pourtant, ils étaient tous assis dans cette magnifique maison à jouer à des jeux vidéo comme des lycéens moyens. Elle ne parvenait pas à comprendre.

« Tout va bien, merci. » Répondit Saki.

N’acceptant pas non comme réponse, la jamaïcaine continua. « Nous avons du soda, du jus d’orange du lait, du jus de pommes et de l’eau. »

« Elle a dit qu’elle ne voulait rien, » répondit Gully, sans lever la tête.

« Ne l’écoutez pas, que puis-je vous servir ? »

En vrai, saki avait soif, mais puisqu’elle s’attendait à ce que Dax arrive à n’importe quel moment elle n’osait pas bouger. « Du jus de pomme s’il vous plait. »

Géraldine versa un verre puis le poussa vers Saki. Observant les garçons pendant un moment, elle plia son corps rond et trapu permettant à sa poitrine de reposer sur le bar. Après un instant, elle se redressa et se dirigea vers la sortie.

« Il vous faut traiter vos invités mieux que ça, » le critiqua-t-elle une fois de plus.

« Au revoir Géraldine, » dit Gully plus comme un ordre.

La petite jamaïcaine se suça les dents à nouveau puis sorti.

Gully continua à jouer jusqu’à ce qu’il n’ait plus de vies. Se levant il se dirigea vers Saki. « Tu voulais jouer ? »

« Non, ce n’est rien. Dax va venir ? »

« Je ne sais pas. Peut-être. »

A la façon qu’avait Gully de la dévisager, elle n’était pas sûre que ce soit censé être une menace ? Elle avait du mal à comprendre ce qui se passait. Pourquoi était-elle ici ? Que lui voulaient-ils exactement ? Que se passerait-il quand elle demanderait à partir ? Gully retourna bientôt jouer pendant que Saki s’asseyait dans une chaise plus proche pour regarder.

Alors que la nuit avançait, elle commençait à avoir l’impression qu’ils ne voulaient rien d’elle. Ils l’avaient simplement invitée pour trainer. D’une certaine façon c’était plutôt sympa. Bizarre mais sympa. Ils étaient réellement une meute. Ils semblaient simplement aimer être ensembles mêmes si ensembles ils se comportaient comme des gamins.

Saki n’eut pas à demander à Gully de partir. A un moment il annonça brusquement qu’il déposerait tout le monde chez eux. Gully lui proposa de la laisser devant sa maison mais Saki insista pour le Fish Fry. Ils firent un compromis en la déposant au bout de sa rue.

Dans l’ensemble, la soirée avait été bizarre. Plus elle en apprenait sur ce nouveau monde, moins elle le comprenait.

Saki était à nouveau en retard pour le repas du soir mais ce soir, sa mère ne dit rien. Ils mangèrent simplement tous en silence, et quand ils eurent fini, Saki chercha la première opportunité pour parler à Marnie.

« Il a dit que tu devrais passer vers 9 heures et qu’il était pressé de te parler, » dit Marnie tout excitée.

Saki n’était pas sûre de savoir comment prendre ça mais elle y vit un bon signe. Allongée dans son lit après l’extinction des feux, elle repensait à ses instants avec Lane. Elle se souvint de lui étant doux avec elle. Il avait pris ses seins dans sa main et les avait tendrement pressés. Sa langue dansant avec la sienne lui avait fait tourner la tête. Son membre épais la pénétrant l’avait remplie d’une façon qu’elle n’avait jamais imaginée.

Saki se retourna et regarda la porte fermée des jumelles. Se concentrant dessus pour y détecter du mouvement, elle glissa ses doigts entre ses jambes vers sa chair enflée. Elle voulait que sa main soit celle de Lane. Quand elle fit le tout de l’entrée de sa fente du bout de ses doigts, son souffle fut un sursaut.

Elle se souvint de ce qu’elle avait ressenti quand Lane l’avait ouverte. Se rappelant de chaque sentiment, elle ferma les yeux et glissa son auriculaire dans sa chair mouillée. Elle étouffa un gémissement.

Elle pressa sa paume plus fortement contre son clitoris et imaginant l’embrassade forte de Lane et amena sa main libre vers sa poitrine et la massa.

« Ohhh » Murmura-t-elle, certaine que personne ne pouvait l’entendre.

Elle pouvait presque sentir son large corps entrer et sortir d’elle alors qu’elle stimulait son appendice enflé. Elle agrippa l’un de ses seins avec son autre main, sa respiration devenant haletante. Son orgasme commença à grandir en elle telle une vague, forçant son dos à s’arquer et ses doigts de pieds à agripper les draps. Elle voulait crier. Elle voulait gémir tellement fort que la maison se réveillerait mais elle savait qu’elle ne pouvait pas.

Au lieu de ça, elle gesticula de gauche à droite et retint son souffle alors qu’un orgasme la saisissait. Saki se perdit. Elle ne pouvait se concentrer sur rien à part l’intensité entre ses jambes. Elle avait besoin de sentir à nouveau Lane et si elle le pouvait elle le ferait demain.

 

 

Chapitre 4.