DOMINÉE PAR DEUX MAÎTRES 3

Isabel a appuyé sur le bouton PH donnant accès au penthouse. L’ascenseur n’a pas bougé. Qu’est-ce que ça veut dire ? s’est-elle agacée, impatiente de retrouver le mystérieux Jack. Un peu gênée, car sa tenue était loin de convenir à un tel endroit, elle a serré ses cuisses l’une contre l’autre, réalisant qu’elle était excitée à l’idée de ce qui l’attendait.

La porte de l’ascenseur s’est ouverte et un couple élégant, dans la trentaine, est monté. Après un poli buonasera, qu’Isabel a retourné, le couple est descendu au troisième étage, sans lui porter plus d’attention. Ils étaient trop absorbés l’un par l’autre pour se rendre compte qu’Isabel venait de redescendre au rez-de-chaussée quand ils étaient montés dans l’ascenseur.

C’est alors qu’elle s’est souvenue de la carte magnétique. Cette fois, elle l’a passée dans le lecteur et l’ascenseur est monté directement au dernier étage, sans s’arrêter en route.

Isabel a parcouru en frissonnant le long couloir en marbre orné d’antiquités, d’œuvres d’art et de miroirs. Le tapis persan étouffait le bruit métallique de ses talons hauts. Elle s’est arrêtée devant un somptueux miroir à quelques mètres de la porte de Jack, autant pour vérifier son maquillage que pour se redonner une contenance. Elle y était presque. Personne ne savait où elle se trouvait ni ce qu’elle faisait, et elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait.

Elle s’était fait un pense-bête mental avec « envoyer un sms à Luca pour qu’il ne soupçonne rien », mais elle avait oublié cette ligne sur sa liste. À ce moment-là, Luca lui était complètement sorti de la tête. Jack se trouvait juste là, derrière la double porte massive au fond du couloir.

Non, il n’est sûrement pas photographe. Isabel était arrivée à cette conclusion qui posait la question de savoir qui était Jack et que faisait-il, et comment le destin l’avait menée ici : à Rome, à son prétendu mariage avec Luca, à sa première pseudo infidélité avec Jack, à ce triangle situationnel qui avait débuté par son initiation au monde de la soumission et de la domination par Luca.

Ça la faisait mouiller à mort. Voilà, elle y était. Elle a ouvert la porte avec sa clé.

Jack était assis sur un trône du 18e siècle, comme un duc ou un comte d’une autre époque. Il a souri à Isabel quand elle est entrée et a laissé tomber son châle bon marché pour révéler ses tétons fermes en érection sous son chemisier transparent. Elle tremblait visiblement devant Jack qui a porté son verre de cognac en cristal à ses lèvres et en a avalé une gorgée, émoustillé par la vue de cette fille. Il lui a souri. C’était un sourire qu’on aurait pu croire paternel s’il n’y avait pas eu ce regard lubrique posé sur ses seins presque nus, jaugeant le foulard détaché, la jupe serrée, les talons fins et les cheveux décoiffés.

Leurs yeux sont restés unis jusqu’à ce que Jack brise le silence par un ordre :

– Viens, Isabel.

Elle s’est avancée vers lui, chaque pas résonnant sur le sol en marbre. Elle a obéi à son regard, s’arrêtant à trente centimètres de lui. Puis elle a attendu l’ordre suivant. Se jeter dans les bras de son récent coup d’un soir serait inconvenant. Cela ne serait pas digne de leur relation, a pensé Isabel. Ni ne serait conforme à la manière dont elle avait été formée par Luca.

« À genoux, » a ordonné Jack, révélant une protubérance familière.

Isabel s’est agenouillée sur le marbre froid devant son offrande de 23 centimètres. Elle vibrait d’impatience de refermer ses lèvres autour de sa queue. Elle le désirait. Brûlant les étapes, elle s’est penchée vers son membre avec une faim qu’elle n’avait jamais ressenti avant.

« Non, » a dit Jack en lui agrippant les cheveux pour la repousser.

Comment peut-il me la refuser ? a songé Isabel. Elle avait besoin de sentir la pénétration familière de son pénis dans sa bouche ; qu’il la bourre, qu’il remplisse sa gorge de sa puissance, qu’il la domine de bout en bout. Et elle en avait besoin tout de suite. Elle a reculé, impatiente de ce qu’il allait lui faire subir.

« Enlève ta jupe, a dit Jack, lentement, et en me tournant le dos. »

Il prenait plaisir à la voir descendre langoureusement cette pièce de sa tenue, admirant ses fesses fermes et pleines. Il s’était attendu à ce qu’elle porte des dessous, mais Isabel les avait perdus plus tôt dans la soirée durant le dîner avec Luca. Jack s’est demandé si elle avait enlevé sa culotte délibérément avant de venir, ou s’il n’était que la continuation d’une soirée commencée plus tôt. Cela n’avait pas d’importance.

« Penche-toi et touche-toi. »

Isabel a fait ce qu’il demandait, mais dès qu’elle a doigté son clito, elle a senti sa chatte se contracter involontairement, signe annonciateur d’un orgasme. Non, elle a pensé. Pas si vite. Ce n’est pas possible. Je vais décevoir Jack. Elle a essayé de lutter contre l’orgasme, mais il l’a secouée violemment, sans prévenir, alors que Jack se masturbait en la regardant.

Ça va la calmer, a songé Jack en l’aspergeant de l’eau glacée d’un seau qui rafraîchissait une bouteille de rosé français.

Le corps d’Isabel s’est tendu et a frissonné, toujours dans la même position. Elle n’osait pas bouger sans en avoir reçu la permission.

« Allonge-toi sur le ventre, et tends les bras devant toi. »

Elle s’est allongée dans l’eau et les glaçons, attendant le prochain ordre. Jack est allé chercher une boîte de jouets sexuels. Ce soir, il allait jouer avec Isabel. Toute la nuit.

Il lui a bandé les yeux. Elle grelottait de froid. Puis il a attaché ses poignets devant elle avec des menottes en vinyle. Elles étaient d’un seul tenant. Contrairement aux menottes de San Francisco qui cliquetaient, celles-ci emprisonnaient fermement ses mains et lui blessaient les poignets. Elle restait immobile sur le sol, à l’écoute d’indices qui lui permettraient de deviner la suite.

Elle a senti un léger bruissement, une seconde avant que le fouet s’abatte avec un premier « schlak » suivi d’un second puis d’un troisième, quatrième et cinquième. Jack s’est arrêté pour admirer son travail. Les zébrures marquaient rapidement sur son cul et ses cuisses gelées et mouillées. Isabel a étouffé un sanglot de douleur, se délectant de l’excitation provoquée par les coups.

« À quatre pattes ! » il a ordonné.

Isabel a eu du mal à tenir en équilibre sur le marbre mouillé, avec ses deux mains jointes devant elle et ses genoux fléchis qu’elle a dû écarter au maximum pour ne pas glisser dans l’eau et tomber. Jack a passé un collier autour de son cou et l’a attachée à une laisse.