LE CHEIK ET SA PULPEUSE SECRÉTAIRE

Chapitre 1

(Le Cheik)

 

Vous savez ce que j’adore aux Etats Unis ? Les samedis soirs d’été, aux alentours de 8 heure. L’heure à laquelle tout le monde s’empile dans sa voiture, se précipite vers les bars ou les boites de nuits et que l’autoroute 10 est pleine à craquer. C’est à ce moment là que les lumières orangées des immeubles détonnent face aux jaunes pâles  des phares avants ou aux nuances de rouges des clignotants arrières des voitures.  Vous n’aurez probablement jamais la chance de voir ça de mon point de vue. Mais depuis un penthouse sur le toit d’un immeuble de 20 étages à Westwood, il n’y a rien de mieux. Et alors que je me tenais debout sur ce balcon, à admirer la vue, enfoncé jusqu’aux couilles dans une pseudo- actrice en devenir, je repensais à quel point je suis chanceux d’être ici.

Les américains ne rendent pas compte à quel point ils ont la belle vie. Plus jeune, j’ai fait ma scolarité dans une école de garçons du Londres puritain. Vous vous rendez compte quel effet répressif cela peut avoir sur la curiosité d’un jeune garçon ?  Il y a quelque chose dans la présence de filles dans la jeunesse d’un garçon qui lui donne immédiatement plus  d’intérêt. Et pendant que je passais des heures sous la douche à me masturber en pensant à des nonnes à moitié nues, les garçons aux Etats Unis se faisaient sucer par des filles appelées Britney. Que Dieu bénisse l’Amérique. Voilà ce que j’en pense.

J’avais failli ne pas me retrouver ici. D’ailleurs si j’avais eu mon mot à dire je ne me serais pas retrouvé ici. Mais le destin, ce fameux destin, en avait décidé autrement. C’est une salope de première classe mais il a aussi ses bons côtés.

Je suis un Cheik, autant vous le dire franchement. Ce qui veut dire que oui, je suis Arabe, aussi peu populaire que ce soit de l’avouer. Mais j’en tire mon parti. A mon apogée, j’étais ce mec odieux qui conduisait une Lamborghini pour aller en boite à Dubaï. J’étais celui qui payait une tournée générale et qui ensuite attendait que les femmes s’amassent autour de moi. J’aime me voir comme un humanitaire. Après tout, si je déflorais toutes les vierges du Moyen Orient, qui resterait-il pour les fanatiques dans l’après-vie ? De rien.

A ce moment-là, je pensais que ma vie ne pourrait jamais être meilleure. Les femmes faisaient la queue pour moi. Les gens détournaient le regard quand ils me croisaient. Je pouvais utiliser le jet privé familial et ne m’en privait pas. Et tous ceux qui étaient jeunes, beaux et qui avait un statut social savaient qui j’étais. Je ne sais pas si Cheik était le bon terme pour ce que j’étais.

Mais bon, se surnommer un Dieu Arabe pouvait parfois vous faire décapiter donc je tenais à respecter les règles.

Je pense que, comme beaucoup de personnes à travers l’histoire, ma vie a été ruinée par la royauté britannique. Je n’en reviens toujours pas de voir le nombre de personnes qui perdent la tête pour ces deux princes anglais. Le plus vieux est vraiment ennuyeux à mourir. Mais le rouquin, voilà quelqu’un qui sait profiter de son statut de Prince.

Les orgies qui ont pu avoir lieu dans LE château… Si seulement vous saviez… Et ce n’est pas comme s’il en organisait ailleurs. Non, cela devait se passer au château. Les seuls à être invités étaient de sang royal, et entre nous il n’y avait aucune règle.

Vous seriez choqués si vous saviez le nombre de fois où une duchesse Britannique avait passé la soirée le visage enfoncé jusqu’au nez dans des poils pubiens royaux avant de se coiffer d’un de ces chapeau en tissu ridicule pour siroter du thé devant un match de polo le lendemain. Duchesse, princesse, famille royale ? Personne ne peut être aussi guindé et si propre sur soi tout le temps. Je dirais même que mon expérience m’a apprise que plus une personne est polie en public plus elle est cochonne en privé.

Voilà pourquoi je me considérais comme un roi plus authentique. Ma personne publique était le même que ma personne privée. Je collectionnais les trainées en privé mais on pouvait me retrouver nu avec le même genre de fille sur le toit de l’hôtel Asteria à 4H un mardi après-midi. Qu’est-ce que vous voulez ? Je suis quelqu’un d’authentique.

Mais revenons-en à notre prince roux. Plus jeune, il était plus prudent. La liste d’invités de ces orgies royales était soigneusement établie. Mais ce petit crétin lubrique est devenu négligent. Et merde, autant l’idée d’ajouter la royauté japonaise me plaisait, Dieu sait qu’il était temps d’épicer le mélange, mais était-il vraiment indispensable d’inviter absolument tout le monde ?

Certains de ces enculés étaient à fond dans des trucs de cinglés. Comment est-ce qu’ils appelaient ça ? Du Voodoo? Je sais que ca n’est pas ça, mais peu importe ce qu’ils faisaient avec leur tours de passe-passe et leurs faces enfarinées de théâtre japonais, ca abimait sérieusement certaines personnes.

Tout ce que je sais, ce que je prenais du bon temps, comme d’habitude, quand quelqu’un m’a agrippé le cul. Je l’ai repoussé, rien de nouveau, quand j’ai senti une morsure sur mon cou. Et pas simplement un mordillement comme faisait parfois certains de ces tarés. C’était une vraie morsure, jusqu’au sang. Qui me fit hurler de douleur. Cette merde m’avait vraiment fait mal. Mais, nom de Dieu après ça, dès le matin suivant je me sentais différent.

 

Les jours qui suivirent, j’étais insatiable. Je pouvais avoir une file de femme nue devant moi, toutes les faire jouir et continuer. C’était absolument démentiel.

Il ne m’a pas fallu très longtemps pour comprendre pourquoi. J’étais devenu un loup. Et je ne parle pas au sens métaphorique d’un prédateur qui chasserait les femmes. Ce que je veux dire c’est que quelqu’un m’avait mordu et que depuis, je pouvais me transformer en loup. Et cela s’accompagnait d’une libido inimaginable.

Je suis passé par différentes lors de la découverte de ce nouvel aspect de ma personne. Au début je n’ai rien remarqué. Certains pourraient se demander comment j’avais pu passer à côté du fait que je ne m’habillais presque plus. Je répondrais que j’étais occupé. Mais après quelques semaines du même genre, je remarquais que j’avais perdu du poids, je m’assis et repensais à combien de repas j’avais manqué à cause de mes autres appétits. Il y en avait eu quelques uns. Mais l’avantage était qu’à force de me déhancher mes muscles avaient gagnés en définition.

La deuxième étape fut lors de la proximité de de la pleine lune. Je devenais de plus en plus agressif. Disons que je me suis retrouvé à me battre en boite de nuit. Je n’étais pourtant pas du genre à me battre. J’avais des gardes du corps pour ça. Donc quand je me suis retrouvé en train d’agripper le col d’un pauvre type tout en lui éclatant le visage sans discontinuer avec mes poings, j’ai compris que quelque chose d’normal se passait.

Mais c’est quand la lune a changé que j’ai réalisé qui j’étais. J’étais un loup. A ce propos, j’étais en train de baiser deux pseudos vierges quand je me suis soudainement transformé.

Le nettoyage fut glauque. Et nous avons pu savoir exactement tout ce qui s’était passé car, ne vous y trompez pas mesdames, il y a une caméra de surveillance dans les chambres de tous les Cheiks. Nous sommes très prudents à ce sujet. Si jamais nous devons faire disparaitre quelque chose, nous devons savoir exactement à quoi nous avons à faire. Et dans le monde, personne ne sait faire disparaitre un problème comme la famille royale d’Arabie Saoudite.

Donc voilà où nous en étions arrivés. J’étais un loup. Tout avait été enregistré. Mes parents eurent la nouvelle dans les heures qui suivirent.

          Génial ! Exactement ce dont j’avais besoin ! Mon père en train de me regarder m’envoyant en l’air puis massacrant des mondaines. D’abord Il commencerait par critiquer ma virilité puis il enchainerait avec un discours sur la façon dont la royauté ne se transforme pas en loup pour déchiqueter les gens. J’ai compris père. Je ne suis pas digne de vous. C’était clairement quelque chose que je n’avais pas envie d’entendre.

 

La réaction familiale fut cependant rapide et radicale. L’exil pur et simple. En quelques jours, tout ce qu’ils pensaient pouvoir m’être utile fut emballé et je me retrouvais, à ma propre surprise, à bord d’un avion. J’utilise l’expression “ma propre surprise” car je n’étais pas vraiment conscient à cet instant. J’étais devenu une de ces choses dont la famille royale devait se débarrasser.

Je me réveillais alors que nous survolions l’océan atlantique. Peut être que ma première pensée n’aurait pas dû être sexuelle mais vous m’excuserez, je suis malade. Voulais-je vraiment m’envoyer autant en l’air ? Certainement pas. Probablement pas. Mais je ne pouvais pas me contrôler.

          Au final, j’étais une victime de mon environnement. Comme un des jeunes qui grandit dans le ghetto et qui n’a pas le choix à part braquer un magasin d’alcool. Je veux dire, si toutes les pensés que m’envoyait mon cerveau étaient sexuelles comment voulez-vous que je m’envoie pas encore plus en l’air ?

Donc voilà ou j’en étais. Dans un avion survolant l’océan atlantique en direction des Etats Unis, pas sûr de savoir qui j’étais désormais et ce qui allait m’arriver. Vous voyez, si vous étiez à ma place, vous seriez en panique aussi. Ce fut une période terrifiante pour moi. J’étais de sang royal ! Je n’étais pas censé devoir gérer un bordel pareil.

Mais comme je vous l’ai dit, tout est bien qui fini bien. J’ai fini à Los Angeles. Ma cellule se compose de 3 étages dans le complexe d’appartements le plus luxueux du sud de la Californie et peut être même du monde. Et j’ai même trouvé un moyen de m’assurer une réserve illimité de jeunes actrices désespérées afin de gérer ma malheureuse maladie. Vous voyez, je suis le héros de cette histoire. Je suis celui que vous devez soutenir.

Et alors que je me retirais de Britney… Je supposais que son nom était Britney… Toutes les actrices en devenir de vingt ans s’appellent Britney… Et que j’éjaculais sur son dos, je reculais et prenais un instant pour réellement admirer la vue. Parce que aussi spectaculaire que fut Britney… Ou a-t-elle dit que son nom était Jennifer… Bref, aussi spectaculaire qu’ai pu être Britney, la vue de Los Angeles un samedi soir à 8H était sans égal. Il n’existait rien de plus beau.

« Rhabille-toi, » lui dis-je tout en savourant le frisson suivant l’orgasme. « Attends. » Je plantais ma main entre ses jambes et m’agrippai à sa chair enflée. J’étais celui qui avait causé ça.

Quand la partie de jambe en l’air se passait dans un lit, un de mes gestes préféré était de m’accrocher à sa chatte nue et rasée et de lui chuchoter dans l’oreille « tu sais que tu m’appartiens n’est-ce-pas ? » Et je continuais jusqu’à ce qu’elle finisse par dire « oui, je sais ». Je ne savais pas trop pourquoi j’aimais tellement ça. Peut-être le sentiment de pouvoir. Qui sait ? Mais je pense que c’était plus la sensation de son corps dans ma main. Je me sentais en contrôle de sa personne.

Et avant que vous ne commenciez à avoir des pensées folles. Je ne suis pas un de ces tarés obsédé du contrôle. Je ne pense pas vraiment être le propriétaire de leur chatte. C’était simplement quelque chose que je disais lors de fantasmes de “cheik possessif”. Au contraire, il s’agissait plutôt d’un fantasme que les femmes avec lesquelles je couchais me forçaient à assouvir.

 

Oh, et ne croyez pas que je ne connais pas vos stéréotypes sur les cheiks. Nous serions des hommes ultra agressifs et possessifs qui enchainerions des femmes dans leurs harems. Je sais que c’est ce que vous pensez tous. Qui est le salaud maintenant hein ? Je vous ferais savoir que je n’ai jamais enchainé qui que ce soit. Est ce que des membres de ma famille l’ont déjà fait ?  Peut être quelques uns. Mais croire que je le fais simplement parce que je descends d’une longue lignée de personne l’ayant fait, ne serait-ce pas la  définition d’un stéréotype ? Donc à ça, je vous réponds, honte sur vous.

 

Je me contente de profiter des femmes. Elles sentent bon. Et vous font vous sentir bien. Et tant qu’elles ne parlent pas ce sont les meilleures choses au monde. Vous voyez, je suis pratiquement un féministe.

Alors que Britney s’habillait, je regardais son corps, pâle et allongé, bouger dans les lumières de la nuit. Mon dieu qu’elle était belle. « Arrête-toi un moment, » lui dis-je, voulant l’admirer encore un peu. « Ok, ça suffit. Habille-toi. »

Bien que Britney ai satisfait mes besoins nocturnes, il me restait beaucoup à faire cette nuit. Je n’avais pas vraiment un accès complet à Los Angeles. Je dépendais beaucoup des personnes travaillant pour moi. C’était eux qui me préparaient mes repas, faisaient mes courses, organisaient mes soirées et faisait en sorte que je sois à l’aise.

La seule chose que je contrôlais était l’identité de la personne que je ramenais à la fin des mes soirées du samedi soir. Comme je vous l’ai dit. J’étais malade. Certains de mes besoins devaient être assouvis. Et au deuxième des trois étages de ma demeure se trouvaient toutes les femmes avec lesquelles j’aurais ma chance en attendant la prochaine fête six jours plus tard. Vous avez dit pression ?

 

« Pourquoi n’irais-tu pas t’acheter quelque chose de beau, » dis-je, alors que je lui laissais un peu d’argent liquide. Et, à nouveau, ne croyez pas que je la traite comme une prostituée. Les femmes aiment les belles choses. Je peux soit lui acheter quelque chose qu’elle n’aimera pas, soit elle peut s’acheter exactement ce qui lui plaira. A vous de voir, mais si vous aviez le choix entre un cadeau pourri ou l’argent pour acheter un cadeau génial, que choisiriez-vous ? Vous voyez, c’est ce que je pensais. C’est pour ça que je lui laissais de l’argent.

 

Quittant la chambre, je me dirigeais vers l’escalier principal. La soirée battait son plein. Ce que je préférais dans ces fêtes, c’était à quel point elles ressemblaient aux publicités dans les magazines. Vous voyez ce que je veux dire. Les soirées où des personnes séduisantes boivent des boissons de toutes les couleurs dans des verres à cocktails.

En général, la photo est en noir et blanc et est utilisée pour faire en sorte que ceux qui ne peuvent pas avoir ce genre de vie se sentent mal. Voilà à quoi ressemblent mes fêtes. Et il n’y a aucune raison de vous sentir mal puisque pratiquement toutes les personnes présentes étaient des acteurs. Les femmes étaient des actrices qui cherchaient à percer et les hommes étaient des acteurs rémunérés afin de s’assurer que les femmes passent un bon moment. Il n’y avait aucune chance que l’un d’entre eux ne me fasse de la concurrence.

 

Alors que j’étais là, à choisir les femmes dont mes gardes du corps iraient chercher le numéro, je remarquais une personne n’ayant rien à faire ici. Laissez-moi-vous faire un dessin. Jolie blonde, jolie blonde, jolie brune, fille enrobée. A votre avis, laquelle n’avait rien à faire là ? Et, deuxième question, à quel point allais-je engueuler celui qui l’avait laissé rentrer.

 

Avant que je vous dise ce que j’allais faire, laissez moi d’abord reconnaitre que je ne suis pas parfait. Comme tout le monde, j’ai mes moments de faiblesse. Peut être que c’était un de ces moments. Peut être que j’aurai pu mieux gérer la situation. Mais lâchez moi un peu la grappe. Tout ce que j’ai dans la vie, ce sont ces trois étages. Si je ne peux pas m’y amuser comment puis-je le faire ?

 

Donc oui, me diriger vers elle et me comporter volontairement comme si elle était une serveuse n’était pas la chose la plus gentille que j’aurais pu faire. Mais je ne pouvais pas passer chaque seconde de ma vie à être gentil n’est ce pas ?

« Allez me chercher un verre, » lui dis-je sans jamais la regarder dans les yeux.

« Pourquoi me demandez-vous à moi ? » me demanda-t-elle innocemment.

« Vous faites bien partie du personnel non ? »

« Ai-je l’air d’en faire partie » me demanda-t-elle sans savoir ce qui l’attendait

« Eh bien, regardez autour de vous. Qu’en pensez-vous ? »

C’est lorsque qu’elle se tourna que je pris le temps de la regarder. Elle s’était vraiment donné du mal pour enfiler cette robe. Ce n’était pas qu’elle était repoussante. Elle était même plutôt mignonne malgré son embonpoint. Mais cela ne signifiait-il que je devais transformer mes soirées en « ce genre »  de soirée ? Je ne crois pas.

C’est une question de standards. Mes soirées ont un standing à respecter. Elles ressemblent à des soirées d’un magazine. Si je perdais ça que me restait-il ?

« Etes-vous toujours un tel crétin ? » me demanda-t-elle d’un ton bien plus assuré que ce à quoi je m’attendais. Ca ne lui allait pas. Elle aurait dû être beaucoup moins sûre d’elle.

« Etes-vous toujours aussi grosse ? » lui demandai-je en retour. Etes-vous à nouveau sur le point de me juger ? Gardez à l’esprit que je suis malade et en prison. Aussi dorée soit-elle, une cage reste une cage. Et ma seule interaction sociale de la semaine était cette soirée. Ne puis-je pas au moins avoir ça ?

« Donc en effet, vous êtes un crétin en permanence. » dit-elle avec plus de confiance qu’elle ne méritait.

« Excusez-moi, mais qui êtes-vous ? » Demandai-je, cherchant à connaitre le fin mot de l’histoire.

« Donc maintenant vous cherchez connaître mon nom ? »

« Eh bien, cette soirée est la mienne. Donc je crois que, tant qu’à me faire insulter, j’ai au moins le droit de connaitre le nom de la personne qui m’insulte. »

«  Et vous obtenez toujours ce que vous voulez ?”

En voilà une question intéressante. Est ce que j’obtenais toujours ce que je voulais ? Je répondrais plutôt que je n’obtenais jamais ce que je voulais. L’école privée de garçons n’était pas ce que je voulais. Etre exilé n’était pas ce que je voulais. La parade sans fin de femmes magnifiques… D’accord, ça c’était ce que je voulais. Mais soyez honnêtes, il n’y a pas que les femmes dans la vie.  Je ne sais pas vraiment quoi d’autre, mais je suis sûr que quelqu’un m’en a déjà parlé.

« Eh bien oui, en effet » me décidais-je à répondre.

« Alors je crois que ce soir ne sera pas votre soir » dit-elle avec un sourire… Un sourire suffisant.

D’accord, les évènements prenaient une tournure intéressante. Tout d’abord c’était la plus longue conversation que j’avais eu avec une femme de la soirée. Ensuite, elle commençait à m’apparaitre comme la femme la moins perspicace que j’avais jamais rencontré.

Regardons les choses en face. Petit un, elle ne se rendait pas compte qu’elle n’avait rien à faire ici ? Pourquoi resterait-elle ? Petit deux. J’étais le cheik. Ce qui ne signifie pas grand chose pour moi, mais beaucoup plus pour les jeunes femmes en général. Alors pourquoi ne tremblait-elle pas ? Et petit trois, personne ne me traite de crétin. Je ne veux pas sous-entendre qu’il s’agit d’une Loi saoudienne mais si, c’est une Loi saoudienne.

« Excusez-moi, pourquoi êtes-vous là ? » lui redemandai-je.

« Je suis avec elle, » dit-elle en montrant du doigt l’autre côté de la pièce.

Je me retournai et, surprise, elle désignait Britney.

« Vous êtes venue avec Britney? » demandais-je en me retournant.

« Qui ? Non. Avec Samantha. »

Oh, alors c’était ça donc le nom qu’elle m’avait donné.

«  Et qui êtes-vous ? Sa garde du corps ? »

« Sa colocataire »

« Oh, vous êtes l’une de ces fille qui est chargé de garder les sacs à main pendant que je jolies filles vont danser non ? »

« Non, je suis celle qui dit aux types énervants de partir une fois que nous avons obtenu ce que nous voulions d’eux »

Une minute, sous entendait-elle quelque chose à mon propos ? Non, ca ne collait pas. « Et que faites-vous dans la vie ? Vous êtes une actrice aussi ? »

« Je suis étudiante en droit »

« Oh, alors vous êtes le type intelligente et aigrie »

« J’imagine que votre définition d’intelligente n’est pas si élevée, donc comparativement parlant, oui c’est moi. »

D’accord, je ne suis peut être pas l’homme le plus intelligent de la pièce… bon d’accord peut être que si dans cette pièce en particulier, mais pas en général… Mais j’avais l’impression qu’elle me traitait d’idiot. Je commençais à détester cette fille.

« Donc, je crois que vous allez toutes les deux partir »

« Non, pourquoi  croyez-vous ça? » dit-elle avec arrogance.

« Eh bien, vous avec eu à boire, votre amie a couché avec un cheik. Elle a même gagné un petit peu d’argent. Que pourriez-vous vouloir de plus ? »

« Oh, vous avez cru que mon amie et moi étions venues pour vous. Non, non. Mon amie a un copain. Il est intelligent, attirant… vous savez, tout le contraire de vous. Un homme de qualité. Mais il l’a énervé. Et elle s’est demandée : avec qui pourrait-elle coucher pour l’énerver le plus possible ? Je lui ai répondu qu’elle devrait coucher avec quelqu’un qui soit si nul et affreux que son copain culpabiliserait pour la façon dont il l’avait traité. Et nous avons reçu une invitation pour venir à cet événement et vous rencontrer. Nous avons toutes les deux pensé : qui pourrait être pire qu’un cheik ? Et nous voilà. Et une fois que nous aurons eu quelques verres supplémentaires nous aurons eu tout ce que nous voulions. »

Pour commencer, qui était cette fille ? Deuxièmement venait-elle de dire que j’étais nul et affreux ? Je ne suis pas vraiment ce que l’on appellerait une âme sensible mais ouille. Cela m’avait blessé de façon inattendue. Je ne parvenais même pas à trouver une réponse pleine d’esprit.

Cette femme, cette fille, était exactement comme les méchantes filles avec lesquelles j’avais grandi. Je n’ai pas toujours été le bon vivant enjôleur que je suis aujourd’hui. Croyez-le ou pas, j’étais, à une époque, un fils unique maladroit martyrisé par ses cousines plus âgées. Il n’existe rien de plus méchant qu’une princesse saoudienne pré-pubère. Ce n’était un bon souvenir pour personne et encore moins moi. Et cette fille avec ses mauvaises manières et sa langue acerbe me rappelait cet enfant que j’essayais d’oublier. Je n’appréciais que très peu cette expérience.

« Je crois qu’il est temps pour vous de partir, » lui dis-je de façon peu subtile.

« Vous nous jetez dehors ? » demanda-t-elle avec surprise. « Vous ai-je blessé? »

A cet instant précis, rien n’aurait pu me faire plus de mal qu’elle me demandant si elle m’avait blessé. Tout ça c’était des conneries. Je n’avais qu’une nuit par semaine ou je pouvais être moi-même à nouveau et cette femme était en train de la gâcher. Je ne l’avais pas invité. Et pourtant elle était là et ruinait ma soirée. J’étais tellement en colère que je ne pouvais même plus parler. J’aurai pu demander à mes gardes du corps de les jeter dehors immédiatement. J’aurai pu faire beaucoup de choses. J’étais toujours un cheik, quel que soit le lieu. Ma bonne nature fut la seule chose qui me permit de partir en premier. Je devais partir. Je commençais à perdre le contrôle. Et si je perdais le contrôle ici, il risquerait d’y avoir un sacré ménage à faire. A cet instant j’étais le gentil de l’histoire. Je m’éloignais en direction de mon donjon au troisième étage.

Je pouvais sentir mon sang bouillir. C’est toujours comme ça que ça commençait. Je me mettais à transpirer, ma peau à me démanger, et ma tête me paraissait prête  à exploser. Je devais sortir d’ici. Je devais descendre dans ma chambre et attendre que ça passe. Je devais me défouler. C’était comme de l’énergie nerveuse.