AU CLAIR DE LUNE

Chapitre 1

Lisa

 

Lisa Sammie se rendit au premier jour de cet emploi temporaire étourdie d’excitation. Elle n’aimait pas le terme “fan”, mais de Wynn Wyatt, génie de l’innovation et fondateur de l’entreprise d’engins spatiaux Moon X, c’était exactement ce qu’elle était, une fan.

Lorsque son coordinateur de travail temporaire l’avait appelée pour lui dire qu’elle allait travailler pour cette entreprise, elle n’arriva pas à y croire. Et maintenant, elle était en route vers le siège de Moon X, sur le point d’y travailler pour la journée. C’était comme le début de toutes les histoires sur Wynn Wyatt écrites par des fans qu’elle avait déjà lues. Lisa ne voulait pas fermer les yeux, si c’était un rêve, elle ne voulait surtout pas se réveiller.

A peine diplômée de l’Université, travailler pour Moon X allait être le point culminant de sa jeune carrière. Elle suivait les entreprises de Wynn Wyatt depuis des années. Il était en gros un super-héros, milliardaire, génie avec un visage incroyablement beau et des abdos en tablette de chocolat.

Comment connaissait-elle ce détail? Allez. elle était bien une véritable fan. La photo de lui torse nu aux Bahamas en train de courir le triathlon Conchman était devenue virale. Elle l’avait regardée si souvent qu’elle aurait aussi bien pu être l’écran de veille de son cerveau. Et maintenant, voilà qu’elle était sur le point de passer une journée à travailler dans son entreprise aéronautique. Elle en tremblait littéralement d’excitation.

“Bonjour”, dit Lisa en se penchant par la fenêtre de sa voiture avec un grand sourire.

“Bonjour”, répondit l’homme à la porte avec un enthousiasme loin d’égaler celui de Lisa. “Votre nom, s’il vous plaît?”

“Lisa Sammie. Je suis intérimaire. Sous la supervision de Tina Guzman au Hangar 1A.”

L’homme corpulent à la peau sombre se retira dans sa cabine et consulta son ordinateur. Quelques secondes plus tard, il revint avec un badge. “Voilà, portez-le en permanence, vous pouvez vous garer au parking Pluton, juste derrière”, expliqua-t-il en indiquant un emplacement de l’autre côté de la voie.

“Ok, merci.”

Il s’avéra que le parking Pluton était aussi éloigné que son nom le laissait supposer. Mais Lisa n’en avait cure. Parce que, si une semaine plus tôt, quelqu’un sur le fil de discussion Wynn Wyatt lui avait dit qu’elle pouvait voir l’intérieur de Moon X en échange de son sein gauche, elle aurait accepté. Et son sein gauche était le plus beau des deux. Faire un demi-kilomètre à pied jusqu’au Hangar 1A n’était rien comparé à cela. Et si elle avait été renversée par une voiture sur le trajet, pour une raison ou une autre, et bien, au moins elle serait morte heureuse.

Cependant, penser à tout ça n’aida pas vraiment Lisa alors qu’elle approchait de la voie qu’elle devait justement traverser. En regardant ses plus beaux talons de huit centimètres maintenant couverts de poussière, elle se demanda si elle allait pouvoir y arriver sans trébucher. Lisa avait toujours été la plus grande de sa classe, la course n’avait jamais vraiment été son truc.

Fixant la route et les voitures qui circulaient très rapidement, Lisa plia les genoux et se prépara à sprinter. Elle pouvait sentir son cœur battre la chamade. Cela pouvait littéralement être le jour de sa mort. Mais rien n’allait l’arrêter. Elle était sur le point de mettre un pied dans le repaire de Wynn Wyatt. Allait-elle laisser la possibilité de mourir l’en empêcher? Bien sûr que non.

Les voies semblant dégagées, Lisa prit une grande inspiration et courut. Serrant son sac à dos et son déjeuner, il ne s’agissait plus d’avoir l’air mignonne. Il s’agissait de survivre.

Sentant son corps trembler puis s’arrêter, elle fit une pause au niveau de la bordure centrale puis continua à courir. C’est en traversant la deuxième série de voies que Lisa commença à se demander si elle ne s’y prenait pas mal. Wynn Wyatt ne pouvait pas s’attendre à ce que ses employés survivent à des épreuves de vie ou de mort tous les matins avant le travail, n’est-ce pas? Bien sûr, il était connu pour faire du deltaplane et escalader des montagnes, mais ses employés arrivaient probablement au travail sans même avoir bu leur café du matin. Une version live de ‘Lara Croft: Tombraider’ semblait beaucoup leur demander.

Totalement essoufflée, Lisa s’arrêta en traversant sur l’herbe juste à l’extérieur du parking. De là, elle put se faufiler entre les voitures électriques – toutes fabriquées par une autre société appartenant à Wynn Wyatt – puis marcher jusqu’à l’entrée du Hangar 1A.

En entrant dans le hall sur le thème des fusées le plus cool qu’elle ait jamais visité, elle s’approcha de la réceptionniste.

“Salut,” dit un Latino sympathique d’une trentaine d’années.

“Salut”, répondit Lisa en sentant son excitation revenir. “Je suis ici pour rencontrer Tina Guzman au Hangar 1A.”

“Bien sûr. Une seconde.” L’homme décrocha le téléphone et passa un coup de fil. “Oui, c’est Juan de la réception. J’ai… Je suis désolé, quel est votre nom?”

“Lisa Sammie.”

“Lisa Sammie est ici pour vous voir”. Juan s’arrêta un instant, remercia la personne, puis raccrocha. “Si vous voulez bien vous asseoir, Tina va venir vous chercher dans un instant.”

Lisa sentit son visage s’empourprer en entendant ces mots. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle était ici. En fait, elle n’arrivait pas à croire qu’elle était quelque part après avoir traversé une voie rapide comme elle venait de le faire.

“Lisa Sammie?” dit une femme plus petite qu’elle, à l’allure presque indienne, en passant les portes intérieures du hangar.

Lisa se leva d’un bond. “Oui.”

“Bonjour, ravie de vous rencontrer”, dit Tina en lui tendant la main.

Lisa ne se souviendrait pas de grand-chose de ce qui lui fut dit après cela. Elle était trop concentrée à ne pas se mettre en mode “super fan”. Si elle parvenait à ne pas se mettre la honte elle-même, ce serait son atterrissage sur la lune personnel. Après tout, elle venait de serrer la main de quelqu’un qui travaillait à Moon X et avait probablement touché Wynn Wyatt en personne.

Lisa ne savait pas comment elle parvenait à garder son calme, mais ce fut bien le cas. Conduite à l’intérieur du hangar, Lisa y vit quelque chose à laquelle elle ne se serait jamais attendue. C’était tout simplement un garage pour avions rénové.

La zone était immense et un espace sans fin s’étendait devant elle. À l’extrémité de la pièce, elle repéra quelque chose qui attira son regard et la laissa bouche bée, elle était devant une véritable fusée.

“C’est impressionnant, n’est-ce pas?” dit Tina en sortant Lisa de sa torpeur.

Oui, c’est vrai”, pensa Lisa. Même si elle répondit simplement, “Je suis désolée, pardon?” tout en essayant de ne pas se faire pipi dessus.

“La fusée. C’est impressionnant.”

“Oh. Ouais. Oui, je suppose”, dit Lisa en essayant de rester cool.

Tina gloussa et se mit à la tutoyer. “Ce n’est pas grave si tu veux te la jouer geek. Moi aussi j’ai eu mon premier jour ici. Nous sommes devant une fusée qui est réellement allée dans l’espace. Tu as le droit d’être impressionnée.”

Lisa expira, soulagée. “Oh, Dieu merci. Parce que je ne peux pas te dire à quel point tout cela est excitant pour moi.”

“Ne t’inquiète pas, je comprends. Tout le monde ici le comprend. On travaille pour Wynn Wyatt et on envoie des fusées dans l’espace. Ne te méprend pas, on est tous conscients de la chance extraordinaire qui est la nôtre”, dit Tina avec un sourire.

“Tu veux dire que Wynn Wyatt vient réellement travailler ici? Dans ce bâtiment?”

“Oui. Son bureau est tout au bout. Quand il entre, il est toujours assez occupé, cependant. Je ne te recommande donc pas de traîner là-bas pour quelque raison que ce soit”, dit Tina en connaissance de cause. “Je veux dire, à un moment donné, tu pourrais avoir besoin de descendre pour faire une photocopie ou autre chose. Mais il est préférable de faire ce que tu as à faire, puis de retourner à ton bureau. Sois juste cool et professionnelle,” lui indiqua Tina joyeusement.

Lisa regarda Tina avec stupéfaction. Elle n’arrivait pas à le croire. Tina était aussi une fan. Qu’est-ce que ça devait être pour elle de venir ici tous les jours et d’être entourée de tout ça? Elle devait se sentir comme au paradis.

Après avoir montré à Lisa son bureau, Tina lui donna une liste de tâches à accomplir pour la journée. Elle devait être la réceptionniste pour les ingénieurs de combustion. Tina lui expliqua qu’il s’agissait des ingénieurs responsables de la conception des conduites de carburant et des valves. Plus Tina expliquait, moins cela semblait impressionnant. Lisa décida donc de s’en tenir à la façon dont Tina les lui avait présentés. Ils étaient les responsables de tout ce qui explosait.

La principale responsabilité sur la liste des tâches de Lisa était d’imprimer et de récupérer des schémas sur une imprimante dans une pièce adjacente. Tout cela était assez simple. Ajoutez à cela le fait de répondre au téléphone de temps en temps et Lisa se dit qu’elle allait passer une journée somme toute assez simple.

Mais malgré la facilité avec laquelle tout semblait se dérouler, cela ne rendit pas pour autant l’attente de son premier appel moins éprouvante pour les nerfs. Lisa n’était pas quelqu’un de très sociable, elle était même introvertie. Si elle avait pu passer 24 heures sur 24 dans sa chambre, elle l’aurait très certainement fait.

Mais une fille a besoin de travailler. Et si elle avait la chance de travailler dans l’entreprise aéronautique de l’homme de tous ses fantasmes, alors elle était prête à endurer la terreur que lui inspirait le fait d’interagir avec d’autres êtres humains.

Heureusement, il ne fallut pas longtemps à Lisa pour recevoir son premier appel, celui qui brisa la glace. Le téléphone sonnant devant elle, Lisa prit une profonde inspiration et répondit.

“Bonjour, bureau de Jennifer”, dit Lisa en faisant référence à la plaque signalétique située devant elle.

“Salut”, répondit un homme à la voix troublée. “Vous n’êtes pas Jennifer”.

“Non. Jennifer est absente pour la journée. Je la remplace à son bureau jusqu’à son retour. Je peux vous aider en quoi que ce soit?”

“Oh, oui. Je viens d’imprimer la grille de tracé A-7 à D-14. Quand ce sera terminé, pouvez-vous l’apporter dans la salle de conférence B?”

“Bien sûr,” dit-elle en ne comprenant que quelques mots de sa demande. Grille de tracé A-7 à D-14? Qu’est-ce que c’était ? Et où se trouvait la salle de conférence B?

Voulant paraître compétente lors de ses missions d’intérim, Lisa s’était jurée depuis longtemps qu’elle ne demanderait de l’aide qu’en dernier recours. Certes, elle était assez intelligente pour comprendre la plupart des choses, y compris ceci. Après tout, elle savait où se trouvait la salle des imprimantes et elle avait entrevu ce qui pourrait être une salle de conférence lorsqu’elle était entrée dans le hangar.

Grâce aux nombreux autres emplois intérimaires qu’elle avait eus, Lisa savait que ce que tout le monde recherchait était quelqu’un d’autonome. Moon X était le job de ses rêves. Elle voulait absolument faire bonne impression dans cette entreprise.

Se levant de son bureau, Lisa se dirigea vers la salle des imprimantes. Elle en trouva trois qui faisaient chacune 1,5 m de large. Les trois machines imprimaient rapidement quelque chose et chacune crachait ce qui devait être des schémas.

Lisa comprit que c’était là que la partie “A-7 à D-14” devenait importante. Mais la question était de savoir comment elle allait pouvoir savoir lesquels de ces schémas étaient ceux qu’elle cherchait.

Lisa sentit la pression monter alors qu’elle s’approchait de la première imprimante. Ne voulant rien déranger, elle poussa doucement le papier jusqu’à ce qu’elle trouve le début de l’image. En examinant la marge de celle-ci, elle ne trouva pas d’écriture ni d’indications.

Décidant d’être moins timorée, elle retira le rouleau de papier. En regardant l’image, elle fut impressionnée. Cependant, elle ne pouvait toujours pas dire ce qui était quoi. Ce qu’elle comprenait, cependant, c’est que l’image était presque complète. En l’étirant comme un drap de lit suspendu entre deux cordes à linge, elle regarda la machine imprimer ses dernières lignes. C’est à la toute fin qu’elle repéra quelque chose.

“G-27 à H-28”, lut-elle à haute voix.

Un sentiment de soulagement l’envahit. Elle pouvait le faire. Elle savait ce qu’elle cherchait. Elle avait raison, elle n’était pas complètement idiote.

Faisant de son mieux pour remettre les feuilles au format gigantesque en place, elle vérifia la deuxième imprimante, puis la troisième.

“C’est toujours au dernier endroit où l’on regarde”, se rappela-t-elle.

Attendant que la dernière imprimante termine, elle poussa un autre soupir de soulagement lorsque la plage d’A-7 à D-14 fut achevée. Il ne lui restait plus qu’à trouver comment détacher le document du reste de la pile de feuilles. Elle découvrit qu’il y avait un bouton marqué “couper”. Elle le pressa, cela déplaça un petit couteau sur le papier, permettant au bord de celui-ci de rejoindre le reste de la pile sur le sol.

C’était ça. Elle avait trouvé ce qu’elle était venue chercher et maintenant elle n’avait plus qu’à l’apporter en salle de conférence B. Rassemblant les schémas tombés en vrac dans ses bras, elle se dirigea vers l’endroit où elle pensait avoir vu les salles de conférence.

En se rapprochant du couloir de la salle de conférence, elle commença à réaliser la façon désordonnée dont elle avait rassemblé le papier. Elle remarqua de grands tubes de papier disposés à peu près partout. Elle était peut-être censée l’enrouler, se dit-elle. Non, bien sûr qu’elle était censée le rouler. Quel genre de crétin ramasse du papier sur le sol sans le rouler?

Un panneau apparut sur le mur en face d’elle. Il indiquait Salle de conférence B. Elle y était. En regardant dans l’immense fenêtre vitrée devant elle, elle aperçut un homme magnifique, le genre mannequin pour sous-vêtements masculins. Un visage carré, des épaules larges, une taille effilée, il semblait sorti des pages d’un catalogue de mode.

Succombant à la chaleur de cette vue, la bouche de Lisa s’ouvrit lentement. C’est alors que le type super sexy la repéra et lui fit signe d’entrer.

Perdue dans ses fantasmes de vie commune future et pourquoi pas d’enfants avec le type en question, Lisa se réveilla et se ressaisit. Elle portait déjà plusieurs mètres de papier en désordre, c’était le moment de retrouver un peu de dignité.

Lisa, s’avançant et peinant avec la poignée de la porte, finit par réussir à ouvrir et entrer dans la pièce.

“Hum, vous pouvez simplement poser cela sur la table”, dit une voix familière en faisant un geste vers la table de conférence de trois mètres devant lui.

Ce que Lisa découvrit ensuite en s’approchant de la table, c’est qu’apparemment, il n’y a pas de moyen élégant de poser plusieurs mètres de papier déroulé. Donc, au lieu de faire semblant d’en trouver un, elle retint sa respiration, jeta A-7 à D-14 sur la table, puis évita tout contact visuel avec quiconque en s’enfuyant rapidement.

“Merci”, dit le beau gosse alors qu’elle prenait ses jambes à son cou.

En sécurité dans le couloir, Lisa passa aussi vite que possible devant la fenêtre, ne regardant en arrière qu’à la dernière seconde. C’est à ce moment qu’elle se retourna et fixa à nouveau ce mec incroyablement sexy. Merde, il était d’une beauté à couper le souffle. Lisa n’avait même pas réalisé qu’il y avait des hommes comme lui dans la vraie vie. Elle avait toujours pensé que les gars dans les magazines étaient juste stockés quelque part dans des entrepôts jusqu’à leur prochaine séance photo où ils étaient ensuite habillés et disposés comme le photographe le souhaitait.

Cela n’avait aucun sens pour elle que quelqu’un comme lui puisse exister dans la vraie vie. Cela semblait tout simplement injuste. Et le comble de l’injustice était qu’elle venait de s’humilier devant lui comme un hippopotame le jour de son premier cours de rock. Comment avait-elle pu faire un truc pareil ? Comment pouvait-elle faire du meilleur jour de sa vie le plus embarrassant?

En retournant à son bureau, Lisa eut un temps cruellement suffisant pour y réfléchir. C’était comme si on lui avait accordé un temps mort, sauf que, dans ce temps mort, elle était forcée de regarder tous ses magnifiques bébés fantasmés en train de périr. Comment avait-elle pu faire cela aux petits Sébastien et Thomas, les jumeaux qu’elle aurait habillés de la même façon et à qui elle aurait appris à parler français?

Lisa était très profondément enfoncée dans sa névrose d’humiliation lorsqu’à son grand soulagement, son téléphone sonna. Elle nota le numéro.

“Allô?” demanda-t-elle d’un ton peu assuré.

“Oui, c’est encore moi. Je suis en train d’imprimer de J-15 à E-22.”

“D’accord. Je vous apporte ça tout de suite”, répondit Lisa qui pleurait encore la perte de ses petits amours imaginaires.

Raccrochant le téléphone, elle se dirigea vers la salle d’impression avec détermination. Elle savait ce qu’elle avait à faire cette fois, alors quand la troisième imprimante cessa son travail, elle appuya sur le bouton de découpe et se mit au boulot. Non seulement elle enroula le papier – et comme un chef – mais elle trouva, non pas un, mais trois élastiques pour maintenir l’ensemble.

En retournant à la salle de conférence, Lisa savait ce qu’elle avait à faire. Elle ne voulait pas qu’on se souvienne d’elle comme l’intérimaire maladroite. Elle était une femme forte et pleine d’assurance. Elle devait le faire savoir à tout le monde.

Elle se redressa, s’approcha de la baie vitrée de la salle de conférence sans regarder à l’intérieur. Comme si c’était chez elle, elle ouvrit la porte, entra et écrasa son tube de papier sur la table. Il était hors de question qu’elle le regarde à nouveau. Pourquoi en aurait-elle eu besoin ? Elle était bien une femme forte et déterminée. Elle n’avait pas besoin de son approbation.

Lisa était prête à rejeter ses cheveux en arrière et à sortir de la pièce lorsque quelque chose prit forme de manière inattendue dans le coin de son œil. Il y avait deux nouvelles personnes dans la pièce. Elles étaient assises en face de la table où se tenait le beau gosse, et un cri aigu dans sa tête lui intima l’ordre de se retourner et de les regarder.

La chaleur envahit son visage dans le court laps de temps qu’il lui fallut pour enregistrer cette pensée. Sa poitrine se serra et elle perdit son souffle. Ce n’est pas possible, pensa-t-elle. Mais il n’y avait qu’une seule façon de le savoir.

Lorsque Lisa se retourna et reconnut Wynn Wyatt assis à moins de trois mètres d’elle, elle en fit presque pipi dans son pantalon. Ce n’est pas une image. Il lui fallut toute sa volonté pour ne pas laisser sa vessie vivre sa vie et se vider de son contenu sur le sol de la pièce. Assis devant elle, il y avait le personnage principal de plus de fictions érotiques que Lisa ne pouvait en lire en un mois, et elle le savait parce qu’elle les avait déjà toutes lues.

Cependant, elle était toujours cette femme incroyablement forte. Et elle ne pouvait pas se coucher sur la table et s’agripper à ses vêtements comme une groupie au bord de la crise de nerfs. Non, elle était une professionnelle. Elle allait simplement enregistrer chaque détail de la scène pour en peupler ses fantasmes des dix années à venir.

Juste avant que tout cela soit trop pour elle, Lisa se retira et quitta la pièce. En retournant à son bureau, elle ne pensait qu’à Wynn et à ce qu’il devait penser d’elle. L’avait-il remarquée ? L’avait-il appréciée?

Elle avait pris soin de porter sa robe la plus professionnelle mais aussi la plus séduisante pour aller travailler, donc il c’était au moins un bon point. Mais comment l’avait-il trouvée? Penserait-il à elle plus tard, comme elle-même le ferait sans aucun doute pour le restant de sa vie?

Lisa ne reçut pas d’autre appel téléphonique pendant un certain temps, ce qui était parfait car elle avait besoin de temps pour digérer ce qui venait de se passer. Après s’être posée toutes les questions possibles sur ce que Wynn avait pu penser d’elle, elle reporta son attention sur l’image de lui assis là, à quelques mètres d’elle.

Comme elle l’avait remarqué lorsqu’elle avait senti sa présence pour la première fois, il n’était pas assis seul. En pensant à l’image qui était maintenant gravée dans son esprit, elle reconnut la personne assise avec lui. Il s’appelait Bowe Palmer et était le cofondateur de Moon X. Tous deux avaient créé l’entreprise ensemble et étaient, aux dires de tous, les meilleurs amis du monde.

C’était incroyable de voir Wynn Wyatt en chair et en os, mais les voir ensemble, c’était encore autre chose. Lisa adorait les histoires de Wynn Wyatt inventées par des fans, mais aucune d’elles n’était complète sans au moins une allusion à Bowe Palmer. Et maintenant, ils étaient là, tous les deux assis, comme s’ils n’étaient pas sur le point de devenir le sujet de chacun de ses fantasmes érotiques.

“Pouvez-vous apporter l’I-30 à J-32”, demanda le beau gosse lorsqu’il rappela.

Lisa accepta et était cette fois-ci bien mieux préparée à ce qui allait se passer. Rassemblant et sécurisant les copies des schémas du moteur, elle se dirigea vers la salle. Son plan était d’entrer, de les poser et de sortir comme si de rien n’était.

C’était un excellent plan et elle était sûre que Wynn la remarquerait si les personnes dans la pièce n’étaient pas déjà engagées dans ce qui apparaissait être assez proches d’un match de hockey.

Comment quelqu’un osait-il parler à Wynn Wyatt de cette façon? Ne savaient-ils pas qui il s’agissait, personne ne leur avait dit?

Lisa entra dans la pièce pour mieux voir ce qui se passait. Il lui sembla que le bel homme et Wynn Wyatt étaient en train de se disputer. Disons plutôt qu’ils parlaient de manière très animée. Lisa n’était pas sûre de ce dont ils parlaient, mais elle décida qu’il était préférable pour elle d’entrer et de sortir aussi vite que possible.

En attendant un autre appel, et l’occasion de voir Wynn Wyatt, elle mangea son déjeuner à son bureau. Rien de notable ne se produisit.

Alors que sa pause déjeuner touchait à sa fin, Lisa commença à se demander si son incroyable aventure avec Wynn Wyatt était arrivée à son terme. Alors qu’elle était sur le point de perdre espoir, elle entendit une voix familière résonner dans le couloir de la salle de conférence. Elle se rapprochait.

Non, cela n’était pas possible. Wynn Wyatt était-il sur le point de passer devant son bureau? C’était incroyable.

Lisa n’eut qu’un instant pour se préparer. Se brosser les cheveux fut tout ce dont elle eut le temps.

“Je te l’ai dit, lorsque la valve s’ouvre, elle libère 0,2 Pascal de pression. C’est tout à fait dans la marge de sécurité. Les chances que quelque chose de négatif se produise sont inférieures à mille contre un,” dit Wynn à Bowe.

“Tu dis ça comme si une chance sur mille était une équation”, dit Bowe avec sarcasme.

“Ok. Alors une chance sur un million. Quoi qu’il en soit, la probabilité que quelque chose de mauvais arrive est négligeable”, dit Wynn en passant devant le bureau de Lisa.

En les regardant, Lisa s’imprégna de chaque mot qu’ils échangeaient et nota chacun de leurs mouvements. Elle voulait se souvenir de chaque seconde de ce moment, elle était sûre d’être la personne la plus chanceuse du monde… jusqu’à ce qu’un événement lui fasse comprendre que sa chance ne faisait que commencer.

“Une seconde, Bowe”, dit Wynn alors que son regard se posait sur Lisa.

En voyant le changement d’attitude de Wynn, Lisa sentit un poids frapper sa poitrine. Sa vie s’arrêta soudainement. Elle fixait les yeux de Wynn Wyatt et pour une raison inconnue, celui-ci marchait vers elle.

Mais qu’est-ce qu’il se passait? Était-elle morte d’humiliation lors de sa première livraison de schémas? Était-elle sur le point de pénétrer dans l’au-delà? Si c’était vraiment ça, alors en avant !

“Excusez-moi, quel est votre nom?” demanda Wynn Wyatt en se tenant devant son bureau (un peu comme s’il était une sorte d’être humain normal).

Lisa, sachant qu’elle n’aurait qu’une seule chance, prit un moment pour se calmer, puis ouvrit lentement la bouche pour répondre. “Lisa Sammie”, dit-elle, heureuse d’avoir réussi à articuler quelque chose d’intelligible.

“Joli nom. Je m’en souviendrai”, dit Wynn avec un sourire. “Vous faites de l’excellent travail.”

Lisa entendit Bowe soupirer avant de dire: “Wynn, il faut y aller.”

Wynn se tourna vers Bowe en lui adressant un sourire coupable. “Quoi? Je ne fais que dire à une de nos employées qu’elle fait du bon travail.” Wynn se retourna vers Lisa. “C’est vraiment le cas”.

“Wynn, allons-y. Nous avons une autre réunion”, insista Bowe avant que Wynn ne le rejoigne finalement et que les deux s’en aillent.

En regardant les deux hommes partir, Lisa eut ce qu’on pourrait qualifier d’érection féminine. Elle bandait tellement qu’il lui fallait presque cacher son pantalon de sa main. Si un clochard crasseux lui avait fait une proposition à ce moment-là, elle lui aurait sauté dessus et l’aurait chevauché comme une cowgirl. Jamais de sa vie ses reins n’avaient brûlé d’autant d’excitation.

Que diable venait-il de se passer? Elle se le demandait. Wynn Wyatt venait-il juste de lui dire qu’elle faisait du bon travail? Ce genre de choses n’arrivait pas dans le monde réel. Sérieusement, était-ce déjà l’au-delà? Si oui, pourquoi n’était-elle pas morte des années plus tôt?

C’était une bonne chose que son téléphone n’ait plus sonné pendant le reste de la journée car, après cela, Lisa n’était pas sûre de pouvoir encore parler. Sa journée avait peut-être commencé en dents de scie, mais c’était, sans aucun doute, le meilleur jour de sa vie.

Vers 18 heures, elle en était à ne pas vouloir que la journée se termine. Aussi, lorsque Tina vint signer sa carte de pointage, Lisa était presque en larmes.

“Comment ça s’est passé?” demanda Tina joyeusement.

“Incroyable”, dit Lisa.

“Super! Les gens de ce département sont plutôt cool. Si tu le souhaites, nous pouvons t’ajouter à notre liste d’intérimaires pour une prochaine mission.”

“Bien sûr, j’adorerais ça”, répondit Lisa, imaginant déjà qu’elle n’entendrait plus jamais parler de cette entreprise.

Elle était sûre qu’elle avait fait du bon travail, mais “Nous vous ajouterons à notre liste”, voilà ce que toutes les entreprises disaient. Pour tous les jobs où lui avait dit qu’elle s’en était bien sortie, pas une seule fois avait-elle été rappelée pour une deuxième mission.

Lisa faisait toujours de son mieux pour ne pas prendre cela personnellement, mais comment pouvait-elle le prendre autrement? Était-ce parce que les entreprises ne cherchaient qu’à attirer les regards? Lisa ne le savait pas, mais il devait y avoir quelque chose pour qu’on ne la rappelle jamais.

Mettant de côté la possibilité de son retour, Lisa décida de profiter au maximum de l’opportunité d’être à Moon X. Au lieu de sortir directement, elle prit le long détour qui permettait une visite rapide de la fusée. En toute autre circonstance, elle aurait payé pour la voir. Il était donc hors de question qu’elle parte sans jeter un rapide coup d’œil.

Une fois que ses yeux se détournèrent de la fusée, elle déambula nonchalamment devant le bureau de Wynn Wyatt. La porte était fermée, donc a priori, il n’était pas là. C’était dommage, mais que pouvait-elle demander de plus à l’univers? Wynn Wyatt lui avait déjà parlé sans raison valable. Elle allait pouvoir surfer sur ce sentiment pour un bon moment.

Faisant ses derniers adieux à l’entreprise dans laquelle elle avait si longtemps rêvé de travailler, Lisa quitta le bâtiment en se demandant comment elle pourrait légitimement prolonger sa journée. Qu’était-elle censée faire maintenant, rentrer chez elle et se masturber sans fin? C’était une option valable, mais elle ne pouvait pas se résoudre à retourner dans la solitude de sa chambre pour le moment.

Se dirigeant distraitement vers la voie rapide bien trop fréquentée, elle évalua son temps de passage et se mit à courir. Il était impossible que les gens se rendent au parking de cette façon. Si c’était le cas, comment faisaient-ils pour ne pas perdre au moins un ou deux ingénieurs par mois?

Lorsque Lisa fut en sécurité de l’autre côté, elle décida que le design fou du parking n’avait pas d’importance. Elle n’aurait plus jamais à l’utiliser. C’était triste pour elle de penser cela, mais la journée n’était pas encore terminée. Elle avait encore l’espoir de pouvoir la prolonger juste encore un peu.

C’est en s’asseyant tranquillement au volant de sa voiture, moteur éteint, qu’elle le décida. Elle n’allait jamais, jamais, dans les bars, mais là, elle allait trouver le bar le plus proche et prendre un verre. Les adultes faisaient ça, n’est-ce pas? Bien sûr, c’était un mercredi, mais quand on a besoin d’un verre après le travail, on a besoin d’un verre. Et visiblement, sa journée incroyablement excitante lui donnait un regain de courage qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant.

En repérant un petit bar à proximité, Lisa démarra sa voiture et prit sa direction. Garée à l’extérieur, elle ne le trouva pas très impressionnant. Il avait plutôt l’air du petit bistrot du coin endormi, Lisa entra et vit immédiatement qu’elle avait visé juste. Elle savait tout ce qu’elle avait besoin de savoir.

N’ayant pas beaucoup l’expérience des bars, et encore moins de ce genre là, Lisa décida que cet endroit ferait tout de même l’affaire. Déambulant dans la salle complètement vide jusqu’au bar, Lisa prit un siège. Une serveuse corpulente et tatouée s’approcha pour prendre sa commande.

“Qu’est-ce que je vous sers?” Demanda-t-elle.

C’était une bonne question. Lisa pouvait se contenter d’une bière ou prendre quelque chose qui reflétait son humeur. En ce moment, son humeur impliquait surtout de baisser sa culotte.

“Je vais prendre un Moscow Mule”, lui dit Lisa qui se souvenait de cette boisson dans une fiction écrite par un fan de Wynn Wyatt.

La serveuse la regarda un peu de haut mais partit chercher sa boisson. Les gens ne commandaient-ils pas des Moscow Mule dans la vraie vie? Se demanda-t-elle. Est-ce que c’était juste une boisson fictive?

Lorsque la barmaid partit à la recherche d’une chope en cuivre, Lisa en profita pour regarder autour d’elle. L’endroit était mort. Cela n’aurait pas pu être plus parfait pour Lisa. Elle était dans un bar sans avoir à être réellement entourée de gens.

Au moment où elle commençait à se féliciter de cette décision complètement inhabituelle, son attention fut attirée vers la porte d’entrée. Apparemment, elle avait parlé trop vite, quelqu’un entra et se dirigea vers elle et le bar. Lorsqu’il choisit le tabouret à trois sièges du sien parmi tous les sièges vides de la salle, Lisa se détourna et reconsidéra sa décision manifestement discutable de venir boire un verre.

Il aurait pu choisir de s’asseoir n’importe où et il se mettait juste là, c’était vraiment obligatoire? Exactement comme si quelqu’un s’asseyait juste à côté de vous dans une salle de cinéma vide. Qui fait ça? Un fou, voilà qui fait ça.

Lisa perdit son envie de boire un verre, elle fit l’impensable et regarda cet individu manifestement impoli. Ce ne fut qu’un regard mais cela s’avéra suffisant. Elle le reconnut immédiatement. L’homme qui s’était assis à trois sièges d’elle était le père fantasmé du petit Sébastien et du petit Thomas. C’était le sublime ingénieur de Moon X.

En le reconnaissant, tout changea soudainement. Fixant d’un regard vide les rangées de bouteilles devant elle, Lisa se demanda ce qu’elle devait faire. Est-ce qu’il allait la reconnaitre? Ça devrait être le cas, non? Elle venait de travailler pour lui toute la journée.

De plus, ce n’était pas comme si elle était facile à oublier. Ne s’était-elle pas humiliée en entrant à tâtons dans la salle de conférence la première fois? Qui pourrait oublier une personne pareille?

Lisa gémit intérieurement en se rappelant cet épisode. Elle se sentait tellement nulle. En se remémorant tout cela, elle se demanda si elle voulait vraiment qu’il se souvienne d’elle. Bien sûr, cela signifiait déshonorer la mémoire des petits Sébastien et Thomas, mais ils étaient de toute façon voués à être la proie des tentations de la vie de top model, alors qu’ils aillent se faire voir.

“Savez-vous si quelqu’un sert au bar?” Demanda-t-il soudainement à Lisa.

Lisa, voulant cacher qui elle était, ne le regarda pas en répondant. “Oui, elle est derrière.”

“Oh. Ok”, dit-il avant de redevenir silencieux.

Le silence grandissant entre eux, Lisa réalisa que cela en devenait ridicule. Ils étaient tous les deux seuls dans un bar et il travaillait chez Moon X. Le but de sa venue au bar avait été de prolonger son temps à proximité de Wynn Wyatt. Si parler à l’un de ses ingénieurs n’allait pas l’y aider, alors qu’est-ce qui le ferait?

Prenant une profonde inspiration et combattant ses dernières hésitations, Lisa se ressaisit et tourna la tête pour faire face au bel homme. Attendant qu’il la reconnaisse, elle se mit à le fixer. Quand il se retourna et la vit, Lisa sourit timidement. Comme s’il ne la reconnaissait pas, il lui adressa un sourire maladroit, puis détourna le regard.

Lisa était troublée par cette situation. Ce type était-il simplement la personne la plus grossière qu’elle ait jamais rencontrée? Elle décida que cela pouvait être une explication. Cependant, ce qui était encore plus possible, et le summum de l’humiliation, c’est qu’il ne l’ait pas reconnue après avoir passé l’essentiel de la journée au même endroit.

Lisa se retourna en réfléchissant à cette possibilité. Cela ne faisait que quelques heures qu’il l’avait appelée et lui avait demandé d’apporter ses schémas dans la salle de conférence. Elle était entrée en tâtonnant et avait jeté une pile de documents sur le bureau. Comment se faisait-il qu’elle ne soit pas gravée dans son cerveau? Était-elle sérieusement si facile à oublier?

Lisa était sur le point de se lever et de partir lorsque la serveuse revint avec une chope en cuivre pleine. Il n’y avait plus moyen pour elle de partir à présent. Qu’allait-elle faire, crier au scandale en traversant la salle vide?

Alors que le barman plaçait la boisson devant Lisa, celle-ci fut surprise d’entendre à nouveau la voix du beau gosse. Il lui demanda tout ce simplement ce qu’elle était en train de boire.

Ne sachant pas comment réagir, elle décida de faire comme si elle ne l’avait pas reconnu non plus. “Ça s’appelle un Moscow mule.”

“C’est bon?”

Lisa revint vers le mug et prit une gorgée. Disons que c’était correct. “Ouais, c’est vraiment bon”, dit-elle sous le regard intense de la serveuse.

“Vous savez quoi? Je vais en prendre un aussi”, dit le bel homme à la barmaid.

Elle jeta un regard à Lisa pour lui faire comprendre que c’était de sa faute, puis se dirigea vers l’arrière pour trouver une autre chope en cuivre.

“Ai-je fait quelque chose de mal?” Demanda le beau gosse à Lisa.

“Je pense qu’elle est juste nerveuse ou peut-être de mauvaise humeur.”

Le beau gosse gloussa. “Vous devez avoir raison.”

Quand il se mit à rire, elle réalisa à nouveau à quel point il était beau. Qu’est-ce qu’il faisait ici? Et, si c’était son repaire habituel, pourquoi ne connaissait-il pas la serveuse?

“Vous venez souvent ici?” Demanda-t-elle avant de réaliser ce qu’elle disait. “Oh, attendez. Ça ressemblait à une phrase de drague, mais ce n’est pas ce que j’essaie de faire. Je me demandais juste si vous étiez déjà venu ici, parce que vous ne connaissiez pas le barman. C’est tout”, dit-elle, pas vraiment experte en rétro pédalage.

Le type rit de nouveau. “Oh, je ne pensais pas que vous me draguiez.”

Lisa ne fut pas sûre de savoir comment prendre cela. Alors qu’elle y réfléchissait, il continua.

“Je ne suis jamais venu ici auparavant. Et vous?”

“Non. Je ne suis pas de cette partie de la ville. Je travaillais dans un endroit proche et j’ai décidé de venir ici pour boire un verre”, dit-elle, sûre qu’il ferait enfin le lien.

“Oh. Cool. Oui, j’ai moi-même eu une journée difficile au bureau. J’avais vraiment besoin d’un verre”, dit-il en ignorant complètement à qui il parlait.

“Vraiment?” répondit Lisa, incapable de croire qu’il ne l’avait toujours pas reconnue.

Le type secoua la tête. “Oui, la journée a été dure.”

Lisa le fixa en se demandant jusqu’à quel point elle devait essayer de lui rafraîchir la mémoire. Après un moment, elle décida de ne rien en faire. S’il ne l’avait pas encore reconnue, ça n’allait plus arriver. C’était peut-être une bonne chose. S’il ne la reconnaissait pas, elle pourrait peut-être lui poser des questions sur son travail à Moon X sans que cela devienne gênant.

“Que s’est-il passé au travail?” demanda Lisa en commençant à se détendre.

L’homme soupira. “Je ne peux pas vraiment en parler.”

Lisa sourit. “Quoi? Vous êtes une sorte d’espion, c’est ça?” Demanda-t-elle en le prenant sur le ton de l’humour.

“Non. Mais vous, vous pourriez l’être”, dit-il avec un sourire charmant. Bon sang, que ce mec était beau.

“Est-ce que j’ai l’air d’une espionne?” demanda-t-elle, sincèrement curieuse.

“Non”, répondit-il avec un petit rire.

Lisa feignit la surprise. “Non? Alors attendez. Laisse-moi réessayer”, dit-elle avant de faire sa plus belle tête d’espionne.

Le bel homme éclata de rire. “Je le vois maintenant. Oui, vous êtes bien une espionne. C’est une bonne chose que je ne vous ai rien dit.”

“Oui c’est une bonne chose”, en convint Lisa.

“Vous permettez?”, dit-il en faisant un geste vers le tabouret de bar à côté d’elle.

Lisa fixa l’homme pendant un moment en se demandant ce qui se passait. Comment faisait-elle cela? Jamais de sa vie elle ne s’était montrée été aussi cool et décontractée avec un étranger.

“Bien sûr, si vous n’avez pas peur que je découvre tous vos secrets”, dit-elle avec charme.

“Je pense que ça ira”, dit-il en glissant de son tabouret sur celui à côté d’elle. “Drew Winter”, dit-il en tendant la main pour se présenter.

Lisa envisagea d’inventer un nom. Mais après avoir réalisé qu’il n’y avait probablement aucun moyen qu’il connaisse son nom s’il ne reconnaissait pas son visage, elle lui dit la vérité. “Lisa Sammie.”

“Enchanté de vous rencontrer”, dit-il avec un sourire intéressé. Sur le point de reprendre la parole, il se retourna quand il vit les yeux de Lisa se détourner. La serveuse revenait avec son cocktail. “Merci”, dit-il après que la chope en cuivre ait été posée devant lui.

“Qu’en pensez-vous?” dit Lisa en l’invitant à prendre une gorgée.

Alors que la barmaid le fixait toujours, il gouta la boisson puis hocha la tête en signe d’approbation. “Mmm, vraiment bon”, dit-il en lançant un regard à la femme tatouée qui s’éloignait.

Lisa, qui la regardait, attendit qu’elle soit hors de portée de voix. “Maintenant, qu’en pensez-vous vraiment?”

Drew prit une autre gorgée et humecta ses lèvres. “J’ai envie de dire pas très bon, à la limite du dégueu.”

Lisa attrapa son bras alors que son visage s’illuminait. Elle décida de le tutoyer “Je sais, c’est vrai. Mais tu ne pouvais pas le dire à cause de la façon dont la fille te regardait.”

“C’était comme si elle attendait de m’assassiner dans mon sommeil.”

“Exactement!” Lisa était d’accord.

“Alors, qu’est-ce qu’on fait? On continue à le boire?”

“Je pense qu’on devrait. Dans les films, les gens comme elle savent toujours où vous retrouver”, expliqua Lisa.

“Oh mon Dieu, oui, tu as raison. Alors comment on fait? Est-ce qu’on le boit quand même? Il y a probablement un autre endroit tout près d’ici avec de bien meilleurs cocktails.”

“Eh bien, on ne peut pas le boire lentement. Ça ne ferait que prolonger la douleur.”

“Ok, alors on le boit cul sec.” Drew prit sa chope et encouragea Lisa à faire de même. “On boit à quoi?”

Lisa leva la sienne. “À la Sainte Mère Russie. Attends, est-ce que j’ai dit ça à haute voix? Je voulais dire à l’Amérique. À l’Amérique, bien sûr.”

Drew rigola. “À l’Amérique… bien sûr.”

Ils avalèrent leurs boissons d’un trait jusqu’à la dernière goutte. Lisa expira en essayant de calmer sa gorge brûlante, tandis que Drew se mit à tousser.

“Fameux”, dit Drew avec humour. “On peut avoir l’addition, s’il vous plaît?” Dit-il en direction de la serveuse.

Lisa se pencha pour chercher son sac à main lorsque Drew l’arrêta. “Non, c’est pour moi. Je dois te remercier pour ta super recommandation de boisson”, dit-il à voix haute.

“Oh, bien sûr”, répondit-elle assez fort pour que la barmaid puisse entendre. Alors que la jeune femme fixait la caisse enregistreuse, Lisa se pencha vers Drew. “Je pense qu’elle a toujours l’intention de s’occuper de nous pendant notre sommeil”.

Drew jeta un coup d’œil à la femme. “Je pense que tu as raison. Partons d’ici”, dit-il avant de récupérer de l’argent dans son portefeuille et de le laisser sur le bar.

S’échappant rapidement à l’extérieur, ils se mirent tous deux à rire. Lisa remarqua que Drew l’avait touchée en signe de camaraderie. Elle se se demanda à nouveau ce qui se passait.

“Alors, on va où maintenant?” Demanda Drew avec enthousiasme une fois dehors.

“Je ne sais pas. Tu n’as pas dit que tu connaissais un endroit?”

Drew sortit son téléphone et fit une recherche sur Yelp. “Il y a un autre bar à environ un kilomètre d’ici”.

“Comment ça s’appelle?”

“Le Trou de la Mort”.

“Tu es sérieux?”

Drew sourit. “Je plaisante. Ça s’appelle L’Aisselle.”

“Allez.”

“Non, vraiment. Regarde. Ça s’appelle L’Aisselle.”

Lisa regarda son téléphone. “Alors nous devons absolument y aller.”

“C’est ce que je pensais. Je te retrouve là-bas?” Demanda Drew en se dirigeant déjà vers sa voiture.

“A tout de suite”, dit Lisa en le regardant partir.

Lisa monta dans sa voiture et regarda Drew s’éloigner. Que se passait-il entre eux? Lisa n’avait pas beaucoup d’expérience en matière de carambolage, mais elle eut l’impression que c’était exactement vers quoi elle se précipitait. Elle en fut soudain submergée de panique.

Lisa n’était plus vierge, bien sûr. Plus d’une fois pendant l’université, elle avait eu l’occasion d’avoir de maladroites relations sexuelles. Mais c’était l’université. On y avait le droit de s’enivrer de courage et de prendre de mauvaises décisions. Mais, elle était une adulte maintenant. Elle n’était plus censée faire ce genre de choses.

C’était l’occasion pour elle de mettre fin à tout ça. Drew était parti au bar suivant. Elle pouvait rentrer chez elle en voiture et ne plus jamais le revoir.

Mais pourquoi ferait elle cela? Il y avait là un gars qui était plus sexy que tous ceux qu’elle avait rencontrés. Il travaillait pour Moon X et connaissait Wynn Wyatt. Et ils s’entendaient très bien. Pourquoi aurait-elle choisi de rentrer chez elle?

La seule raison serait qu’elle puisse se cacher dans sa chambre. Se cacher de quoi, finalement? De la vie? De ce sentiment de ne pas être à sa place? Comment pourrait-elle laisser filer la chance de passer du temps avec le type le plus incroyable qu’elle pourrait jamais rencontrer? Et si la nuit débouchait sur du sexe – peut-être était-ce l’alcool qui faisait déjà effet – et bien, cela lui sembla déjà fantastique.

Sentant une confiance inexplicable grandir en elle, Lisa décida qu’il n’y avait aucun moyen qu’elle laisse passer une occasion pareille. En tapant le nom du bar dans Google, les indications apparurent. En y arrivant, elle vit la voiture de Drew déjà garée. Elle sortit de la sienne une fois sur le parking, il quitta son véhicule pour venir à sa rencontre.

“Tu es prête pour L’Aisselle?”, demanda-t-il avec un soupçon de séduction espiègle.

“Tu le sais bien, mec”, répondit-elle en plaisantant.

Drew lui offrit son bras comme s’ils entraient dans un grand restaurant. Lisa le prit et chercha sa meilleure posture de membre de la famille royale.

L’intérieur du bar répondait à toutes leurs attentes quant à l’apparence d’un endroit appelé L’Aisselle. Si un petit bistrot de quartier avait un cousin moche, cela aurait été celui-ci. L’endroit avait besoin d’alcool, mais surtout comme désinfectant. Lisa décréta que tant qu’ils ne touchaient pas le sol, les murs, le bar ou l’un des clients, tout irait bien.

Ils n’y restèrent que le temps d’un verre rapide également. Après avoir terminé leurs Russes Blancs, ils se retrouvèrent devant leurs voitures.

“On continue?” demanda Drew qui, manifestement passait du bon temps.

“On est parti pour une tournée des bars merdiques. Rien ne peut nous arrêter maintenant”, répondit Lisa qui appréciait elle aussi cette aventure insolite.

“Alors, tu veux laisser ta voiture ici et je conduis? Je te ramènerai.”

Lisa crut comprendre la question qu’il posait, et maintenant qu’elle avait bu deux verres, elle savait ce qu’elle voulait. “Oui, c’est toi qui conduis”, dit-elle en acceptant qu’il prenne le contrôle.

Le dernier bar était un peu différent. C’était un endroit appelé The Manhole. Drew avait un peu hésité vu que c’était un bar gay. Mais, bourrée et excitée par la possibilité de voir deux hommes s’embrasser à quelques mètres d’elle, Lisa voulut vraiment y aller.

“Quand tu fais une tournée des bars les plus merdiques de Los Angeles, comment pourrais-tu refuser un bar avec un nom pareil?”. Argumenta-t-elle de manière assez convaincante.

A l’intérieur, Lisa et Drew convinrent ensemble que niveau bar merdique, The Manhole surpassait toutes leurs attentes. C’était l’endroit le plus glauque qu’aucun d’eux n’aurait pu imaginer. Et ce qui couronna le tout fut le barman qui n’avait qu’un œil.

“Tu danses avec moi?” Demanda Lisa en se sentant étonnamment libérée de toute sa maladresse sociale habituelle.

 “Vraiment? Ici?” Demanda Drew, visiblement mal à l’aise, mais il prit rapidement les choses en main.

Lisa se leva et commença à groover sur la musique des années 70. “Bien sûr. T’entends pas cet air disco de dingue? Tu vas vraiment laisser passer ça?”

Se laissant convaincre, Drew suivit Lisa sur la piste de danse vide. Lisa vit bien que tout le monde dans le bar la dévisageait. Était-ce parce qu’elle dansait mal ? Était-ce parce qu’elle était la toute première femme à entrer dans l’établissement ? Qui le savait et qui s’en souciait ? Elle avait bu trois verres et dansait avec le gars le plus sexy qu’elle ait jamais rencontré. La vie était belle.

En dansant assez près pour que ses seins effleurent son torse viril, Lisa leva les yeux vers son regard gris acier. Il semblait la désirer autant qu’elle le désirait. La seule question était : pourquoi ne l’embrassait-il pas ? Lorsqu’il posa ses mains sur ses hanches galbées et se pencha vers elle, Lisa cessa de se poser la question.

Drew l’embrassa fougueusement, il la voulait et le montrait. Il la serra contre lui, ses mains se posèrent sur ses hanches puis s’attardèrent sur son cul. Il les glissa entre ses cuisses et Lisa en voulut beaucoup plus.

“J’habite près d’ici”, lui chuchota-t-il.

“Oui”, répondit-elle, acceptant d’avance ce qu’il suggérait.

Jetant rapidement le montant de leur addition sur la table, Drew la prit par la main et la fit sortir. En sortant du parking toujours à pied, Lisa réalisa qu’il n’avait vraiment pas exagéré. Son appartement était tout près. Se pressant sur le trottoir, ils prirent la première à gauche un demi-pâté de maisons plus loin, puis franchirent les portes vitrées d’un immeuble de luxe.

En sortant de l’ascenseur au troisième étage, Lisa s’avança et tint Drew par la hanche. Il était presque tout en muscles. Plus que cela, elle pouvait sentir son jean tendu. Non seulement sa bite était déjà dure, mais elle était réellement grosse.

Perdant immédiatement ses dernières inhibitions, Lisa caressa son corps à la recherche de sa queue. Quand elle la trouva, il s’arrêta de marcher. Ne pouvant plus l’ignorer, il se tourna vers elle, attrapa sa nuque et l’embrassa de nouveau, avec encore plus de passion.

Cédant sous sa volonté, Lisa bascula en arrière et heurta le mur du couloir. Drew, tenait sa forte poitrine dans ses mains et la caressait. Lisa, qui gémissait d’un plaisir ardent, attrapa sa ceinture.

Les quelques secondes suivantes ne furent qu’un un éclair de luxure et de désir. En débouclant son pantalon, Lisa tendit la main et sortit sa bite. Elle avait raison. Elle était énorme. Elle en eut le souffle coupé lorsqu’elle réalisa qu’elle couvrait une bonne partie de son avant-bras. Elle en avait besoin à l’intérieur d’elle, et elle en avait besoin maintenant.

Drew, oubliant où il se trouvait, n’avait pas besoin de plus d’encouragement que ça. Passant sous sa robe, il glissa sa main entre ses jambes. Même ses doigts étaient gros. Gonflée et mouillée par son contact, elle décolla ses lèvres des siennes et se retourna pour lui présenter son cul couvert de dentelle.

En serrant sa croupe généreuse, il glissa ses doigts entre la dentelle et sa peau. La sensation fut incroyable. Sentant l’électricité lorsque ses doigts s’approchèrent de son entrejambe, elle bascula sa tête en arrière. Puis, lorsque son autre main la débarrassa de sa culotte, Lisa se prépara à ce qu’il allait lui arriver, offerte et soumise.

Lorsque la bite de Drew pressa contre la chatte de Lisa, ce fut avec autorité. Dur comme du bois, il sentit chaque centimètre que sa queue remplissait peu à peu. Même si elle pensait être prête pour ça, elle ne l’était pas tout à fait. Le choc de son épaisseur la fit se figer. Ce n’est que lorsqu’il arriva au fond d’elle et qu’il inversa son mouvement que le corps de Lisa se détendit, enfin prête à l’accueillir tout entier.

A chaque poussée, Lisa se rapprochait dangereusement de l’orgasme. Elle pouvait sentir l’électricité monter lentement le long de sa cuisse. Ses jambes devenaient faibles. Et avec la base de son membre qui excitait son point G, chaque ruée la faisait crier de plus en plus fort.

Lisa ne se souciait pas de l’endroit où elle se trouvait. Quand l’orgasme la frappa, elle se mit à couiner comme une chanteuse d’opéra. Drew s’agrippait à sa poitrine en la serrant fort. Les poings serrés contre le mur, elle tendit le bras pour toucher son corps. Elle trouva son cul et c’était la dernière chose dont il avait besoin avant de serrer ses fesses et de relâcher une excitation trop longtemps contenue.

Haletant furieusement, Drew s’arrêta de la baiser. Reprenant son souffle, il se pencha sur le dos de Lisa. La façon dont il la touchait lui faisait penser qu’ils pourraient rester dans cette étreinte pour toujours. Mais quand elle entendit le grondement de la porte de l’ascenseur qui s’ouvrait, Drew retira rapidement sa queue encore dure et se précipita vers la porte la plus proche d’eux.

Sentant l’urgence de Drew pénétrer sa brume euphorique, Lisa fit ce qu’elle put pour se ressaisir et le rejoindre près de sa porte. Alors qu’il tâtonnait avec ses clés, elle appuya sa poitrine contre son dos. Encore sous le coup du plaisir orgasmique, elle gloussa à tout ce qui se passait. Et juste au moment où les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et que Lisa pensait qu’ils allaient être pris, les deux basculèrent en avant et la porte de l’appartement se referma derrière eux.

“Est-ce qu’ils nous ont vus?” demanda Lisa, ravie de l’idée.

“Je ne sais pas. Et toi, tu crois?” demanda Drew, tout aussi amusé.

“Ils ont probablement vu mon cul”, admit-elle.

“Alors, ils ont de la chance.”

“Tu veux voir mon cul?” dit-elle en souriant et en relevant sa robe.

“Non. Je ne veux pas que ça. Je veux tout voir de toi”, clarifia-t-il.

Lisa, encore sous l’effet de l’orgasme et ivre de cette soirée, aimait tout ce qui lui arrivait. Sans un mot, elle regarda autour d’elle. C’était un bel endroit, mais cela n’avait guère d’importance. Elle avait juste besoin de savoir avec qui elle y était.

Trouvant le canapé, elle s’installa devant et lui fit signe de s’asseoir. Drew, prenant immédiatement un siège, tendit ses longs bras, s’allongea et écarta les jambes. Se mettant à l’aise, il fixa la belle jeune femme en face de lui. Lisa, qui lui rendait son regard, se débarrassa de ses chaussures et caressa de manière érotique sa poitrine recouverte de tissu.

Adorant ce qu’il voyait, Drew tendit la main vers une télécommande. La musique démarra, les hanches de Lisa se balancèrent de façon suggestive. Dessinant les contours de sa poitrine pleine avec le bout de son doigt, elle le regarda pendant qu’elle dézippait son haut. Après l’avoir enlevé, elle fit descendre sa robe le long de ses jambes avant de l’enlever et de la mettre délicatement de côté.

Seulement en soutien-gorge et en culotte, Lisa tourna le dos à Drew en lui offrant un spectacle délicieux. Le corps de Lisa n’était peut-être pas parfait, mais elle savait qu’elle avait un super cul. Elle le cambra d’un côté à l’autre, elle distrayait son amant pendant qu’elle passait la main derrière son dos pour détacher son soutien-gorge. Celui-ci finit également sur le sol, les yeux des deux gens étaient fixés l’un sur l’autre, elle se retourna et le va les bras en l’air.

Alors que Lisa dansait pour lui, Drew ne pouvait pas cacher que le spectacle l’excitait au plus haut point. Sa queue en érection dépassait de son pantalon encore dézippé. C’était la première fois que Lisa la voyait réellement et elle était impressionnée.

Elle continua à danser en faisant des mouvements plus larges et presque orientaux jusqu’à ce que Drew n’en puisse plus. Se levant, il prit les mains de Lisa. Elle grimpa sur le lit une fois arrivée dans la chambre. Elle s’agenouilla face à lui, pointant fièrement son énorme poitrine dans sa direction.

C’était maintenant au tour de Lisa de regarder Drew se déshabiller et, Dieu que son corps était magnifique. Ses abdominaux idéalement dessinés ondulaient, ses cuisses solides, tout son corps affolait Lisa.

Drew vint sur le lit complètement nu et porta immédiatement ses lèvres à son mamelon. En traçant lentement le bord de son aréole, il fit fondre la jeune femme de plaisir.

Il la bascula en arrière et la fit descendre du lit. Lisa était ivre d’alcool et de plaisir, la douceur de sa caresse fut une sensation nouvelle pour elle.

Il embrassa sa poitrine, allant d’un sein à l’autre. Prenant son temps pour bien faire les choses, Drew mordilla doucement le bout de son téton. Ce qu’elle ressentit la rendit folle.

Lisa en voulait toujours plus, Drew laissa ses grandes mains chaudes sur ses seins et embrassa la courbe de son corps. Il continua jusqu’à sa taille puis effleura son clitoris. Il s’y arrêta et pressant fermement sa langue contre son bouton, il fit gémir Lisa.

Prenant cela comme un signal, Drew lâcha ses seins et écarta ses cuisses. C’était nouveau pour Lisa. Elle avait déjà fait l’amour, mais jamais un homme n’avait posé son visage sur cette partie de son corps. Elle ne savait pas à quoi s’attendre. Mais lorsque sa langue exposa son clito à travers sa chair gonflée et qu’il commença à secouer la tête d’un côté à l’autre, elle en perdit presque la raison.

C’était comme si son clito était continuellement frappé par un tir de Taser. Elle voulait tout à la fois, qu’il s’arrête immédiatement et qu’il continue pour toujours.

Son second orgasme de la soirée fut comme une explosion de feux d’artifice entre ses cuisses. Elle voulut crier mais aucun son ne sortit de sa gorge. C’était comme si chaque parcelle de son corps était stimulée. Elle se sentait mieux que tout ce qu’elle avait jamais vécu. Et comme Drew refusait de céder, la sensation devint de plus en plus intense jusqu’à ce que Lisa, incapable de respirer, s’évanouisse lentement.

L’esprit de Lisa bouillonnait toujours lorsqu’elle revint à elle. Les jambes croisées et les mains serrant sa chatte à la recherche de chaleur, elle chercha Drew. Elle le trouva à quatre pattes au-dessus de ses jambes. Elle avait besoin de sentir son contact, elle fut heureuse de le voir se coucher sur elle.

Alors que Drew se déplaçait lentement vers son côté, Lisa s’enfonça encore davantage dans un océan de plaisir. Il enroula ses bras autour d’elle et la serra contre lui, Lisa ne voulait plus qu’il la lâche. La chaleur de son corps, la force de sa prise, elle aurait pu rester allongée contre lui pour toujours. Et c’est en pensant à cela qu’elle finit par s’endormir.

Lisa fit de merveilleux rêves cette nuit-là. Mais ils se transformèrent peu à peu. Ce qui domina rapidement son subconscient, ce fut des images d’autres rencontres sexuelles. Ce n’était pas seulement ses quelques expériences charnelles. Il s’agissait de toutes ses rencontres, de son béguin en deuxième année pour Marcus Washington, le garçon le plus mignon de sa classe, à l’étudiant sur lequel elle s’était jetée à l’université.