LA MUSE

Chapitre 1

Cara

 

Cara n’avait pas fini son rhum-coca lorsque l’hôtesse vint le récupérer.

“Madame, nous sommes sur le point d’atterrir. Vous avez terminé?”

“Bien sûr que non. Vous ne voyez pas qu’il m’en reste?” répondit Cara.

“Mais, madame, nous allons atterrir. Il faut que votre plateau et votre siège soient en position verticale et nous devons récupérer tout ce que nous avons servi. C’est le règlement”, dit l’hôtesse avec un sourire forcé.

Cara, ressentant déjà les effets des deux verres précédents, décida que tout ça n’était pas la faute de cette hôtesse. “Très bien”, concéda-t-elle. Elle avala d’un trait le demi-verre de rhum coca. “Mais si je finis ivre, ça sera de votre faute”, dit-elle à l’hôtesse en lui tendant le gobelet vide.

L’hôtesse fit à Cara un nouveau sourire forcé, prit la tasse et s’en alla. Cara la regarda partir. Elle ne comprenait pas pourquoi la compagnie aérienne servait des boissons si les passagers n’avaient pas le temps de les déguster.

Qu’est-ce qu’ils pensaient exactement? Qu’ils allaient tout renverser au moment de l’atterrissage? Celui qui imaginait ça ne la connaissait manifestement pas. Un verre était quelque chose de sacré pour Cara. Elle préfèrerait perdre une gorgée que son meilleur ami! Et en tant que productrice de bière, elle avait ainsi sauvé la plupart de ses meilleurs amis.

Détournant son attention de l’hôtesse, Cara regarda par la fenêtre. La couleur de l’eau était à couper le souffle. Le bleu était si clair qu’elle avait l’impression de pouvoir apercevoir le fond. C’était incroyable et différent de tout ce qu’elle avait pu voir auparavant.

Cela valait-il la peine de se battre avec son frère pour avoir le droit de faire un voyage d’affaires aux Bahamas? Bien sûr que oui, décida-t-elle. Et d’ailleurs, malgré ce que toute sa famille pensait, son voyage n’était que pour le travail.

Ok, admettons la vérité. Ce n’était pas que pour le travail. Mais ça l’était suffisamment pour justifier le voyage.

Son plan? Elle allait tenter de faire la promotion de la brasserie familiale dans un hôtel nouvellement construit à Nassau. La plaquette commerciale de l’hôtel indiquait qu’il y avait quarante-deux restaurants et bars et que des boissons gratuites étaient offertes aux clients du casino. La bière de sa famille n’était actuellement présente que dans quelques bars locaux. Obtenir un tel contrat permettrait de doubler les revenus de leur brasserie. L’idée dépassait tellement ses rêves les plus fous que sa famille pensait qu’elle ne pouvait être qu’en vacances aux frais de la brasserie.

Était-ce complètement faux? Pas vraiment. Cara savait qu’il y avait peu de chances qu’elle puisse vendre leur bière dans ce complexe hôtelier. Mais ce n’était pas impossible. Pourquoi ne pourrait-elle pas voyager pour le bien de la société? C’était elle qui était en charge des ventes après tout? Donc si un voyage dans un hôtel de luxe aux Bahamas pendant la saison ne faisait pas partie de ses attributions, alors elle ne savait plus vraiment ce qu’était la description de son poste.

Lorsque la piste d’atterrissage apparut, Cara se prépara. Ce n’est que lorsque les roues touchèrent le sol qu’elle réalisa à quel point ses boissons étaient fortes. Ils n’avaient pas lésiné sur le rhum. Elle aimait ça. Cela signifiait qu’elle ressentirait un merveilleux bien-être pour le reste de sa journée.

Se lever de son siège fut autre histoire. Bien que l’avion soit à l’arrêt, pour Cara, il continuait de bouger. L’astuce consistait désormais à réussir à prendre son sac dans le compartiment supérieur malgré son haut degré d’alcoolémie.

Elle n’éprouvait pas de honte pour, ce qu’on pouvait appeler, ses pré-vacances. C’est juste qu’il y avait une fille de dix ans en train de la regarder et de manifestement la juger sévèrement. Et Dieu lui était témoin, elle n’était pas prête à donner à cette petite idiote la satisfaction de la voir trébucher.

En se redressant, elle regarda à nouveau la petite fille qui la toisait. Ses yeux de fouine la fixaient. Cara s’assura que les parents de la gamine ne regardaient pas et lui tira la langue en faisant une grimace. La petite peste regarda en arrière, choquée, puis croisa ses bras avec suffisance. Cara sourit, sachant qu’elle avait gagné. Ce n’était pas la première fois qu’elle battait un enfant de dix ans et elle savait déjà que ce ne serait pas la dernière fois non plus.

Calmée par le fait que la petite sainte nitouche n’était plus concentrée sur elle, Cara se leva et tendit la main vers le compartiment bagages. La cabine donnait vraiment l’impression de tourner. Mais en se stabilisant, elle attrapa son sac, puis avec la grâce de l’hippopotame, le récupéra en le posant dans l’allée derrière elle. Rien dans cet avion n’était fait pour de grandes filles comme elle. Y compris l’allée centrale et son sac à main extra large.

Malgré tous ces obstacles, lorsqu’il fut temps pour elle de bouger, elle se dirigea dans l’allée vers la porte ouverte. Quand elle y arriva, elle rencontra quelque chose d’inattendu : des escaliers. Quelle compagnie aérienne est assez insensée pour vous servir des cocktails remplis de rhum et s’attendait à ce que vous descendiez à pied jusqu’au tarmac? C’était comme si un fou furieux avait imaginé tout ce vol.

Malgré ce défi, Cara s’accrocha à son sac et à la balustrade, puis descendit une marche après l’autre. Regrettait-elle son troisième rhum-coca à ce stade? Un peu, il faut bien l’avouer. Mais elle savait que la gamine prétentieuse de dix ans était quelque part derrière elle. Il était absolument hors de question qu’elle tombe et donne cette satisfaction à la petite inspectrice de la brigade des bonnes manières.

Faisant lentement un pas après l’autre, Cara finit par retrouver la terre ferme. Suivant le flot des passagers, elle pénétra dans un bâtiment jaune vif. Après avoir passé la douane et récupéré ses sacs, elle se dirigea vers le parking devant l’aéroport.

Elle devait admettre que soit les hommes autour d’elle étaient tous très sexy, soit qu’elle était vraiment très ivre. Après un moment, elle décida que, dans le doute, les deux hypothèses étaient crédibles.

“Excusez-moi, comment puis-je trouver un taxi?” demanda-t-elle à jeune homme athlétique à la peau sombre.

“Je vais vous en trouver un, madame”, dit-il avec l’accent chantant des iles.

Soit le fait qu’il appelle un taxi était la chose la plus sexy qu’elle ait jamais entendue, soit elle était très ivre. Après un moment, elle pencha à nouveau pour les deux.

“Merci”, dit Cara en se demandant comment il pouvait être au lit. Incroyable, fut sa conclusion avant qu’elle ne monte dans un minivan et que l’Adonis à la peau sombre ne referme la porte derrière elle. Si c’était le genre d’hommes qu’elle allait rencontrer pendant son séjour sur l’île, elle sentait que cela allait être les meilleures vacances à faire semblant de travailler de toute sa vie.

“Où allez-vous, madame?” Demanda le chauffeur de taxi avec un accent légèrement plus britannique.

“Je vais à l’hôtel Baha Mar Resort. Vous voyez où c’est? J’ai l’adresse, au cas où.”

L’homme au volant sourit. “Je sais où c’est, madame. C’est le plus grand complexe hôtelier de l’île. Ils l’ont rénové ces deux dernières années.”

“Vous y êtes déjà allé?” Demanda Cara sur un ton soudainement plus professionnel.

“Pas depuis la rénovation. Mais le complexe est une grosse affaire sur l’île. Il a été acheté par une importante société internationale basée à Los Angeles. Ils ont dépensé 200 millions de dollars pour les travaux. Vous pouvez imaginer une somme pareille?” Demanda le chauffeur.

Non, Cara ne le pouvait pas. Certes, la brasserie familiale avait permis à sa famille de mener une vie confortable, mais l’idée d’autant d’argent lui était étrangère. Ce serait comme si un cheval apprenait soudainement à parler, ou comme si elle s’éloignait d’un verre de bière plein à ras bord. De telles choses lui paraissaient inconcevables et n’avoir aucun sens.

“Savez-vous quand l’hôtel sera à nouveau ouvert?” Demanda Cara, voulant recueillir autant d’informations que possible.

“Il se dit que c’est en fait déjà ouvert”, lui répondit-il.

“Eh bien, ça, c’est une ouverture en douceur. C’est comme ça que j’ai pu y trouver une chambre. Mais j’ai continué à chercher quand tout serait ouvert et je n’ai pas pu le trouver sur leur site web.”

“J’ai un cousin qui travaille là-bas, il dit que l’ouverture officielle est prévue début Décembre.”

Cara fit ses petits calculs intérieurement. On était en octobre, ce qui signifiait que décembre était… Hum… Un rhum coca de trop pour pouvoir faire le compte. C’était relativement bientôt. C’est tout ce qui comptait. Cela signifiait donc qu’il lui fallait trouver le manager en charge des commandes de nourriture et de boissons, et qu’elle devait le faire rapidement.

Cara se rassit dans son siège en vinyle et reporta son attention sur la fenêtre. Bon sang, cet endroit était vraiment magnifique. Elle n’avait jamais vu autant de fleurs de couleurs différentes pousser à l’état sauvage de toute sa vie. Cet endroit ressemblait vraiment à un paradis tropical. Pas étonnant que les hommes d’ici soient aussi beaux. Comment pouvait-on grandir ici et ne pas l’être?

Au bout de quelques minutes, la vue passa d’un vert luxuriant et d’une multitude de fleurs à une vue imprenable sur la plage. La bouche de Cara s’ouvrit devant cette vue incroyable. Le sable était d’un jaune clair, et les vagues d’un bleu translucide et éclatant. Elle avait vu des photos, mais rien ne pouvait la préparer à voir cela en personne. L’océan bordait bien Boston, mais ce n’est qu’à ce moment qu’elle comprit vraiment ce qu’était une plage.

Après quelques minutes de calme, la bande de plage fut remplacée par des maisons insulaires colorées à deux étages. Certaines étaient bleu clair et jaune pâle. D’autres étaient orange vif et vertes. Elle avait l’impression d’être dans un autre monde. Et les innombrables nuances de peau des gens qui marchaient dans les rues accentuaient encore plus la diversité de l’endroit.

“C’est Cable Beach. On l’appelle aussi la Riviera des Bahamas”, lui dit le chauffeur de taxi.

Cara regarda plus attentivement tandis que les bâtiments autour d’eux changeaient. Il y avait de petits magasins et une épicerie sur la droite. À gauche, des hôtels de plus en plus grands.

Le minivan ne ralentit pas jusqu’à ce qu’ils approchent de ce qui ressemblait à une énorme monstruosité. C’était plus grand que tout ce que Cara avait imaginé. Cela lui rappela le Colisée de Rome, mais avec une seule arche reliant les deux hémisphères.

Pas étonnant qu’il ait fallu 200 millions de dollars pour le rénover. L’ensemble hôtelier faisait pratiquement la taille d’une ville. C’était l’endroit le plus impressionnant que Cara ait jamais vu.

“Je vous dépose devant la réception?” Lui demanda son chauffeur.

“Oui, ce sera parfait”, répondit-elle en espérant que ce soit le cas. Elle était une jeune femme toute en courbes, pour ne pas dire ronde, qui n’avait pas encore digéré ses trois rhum-coca, et elle ne voulait pas avoir à marcher trop longtemps. Cependant, d’après la taille de l’endroit, cela allait être impossible à éviter.

Après avoir déchargé ses sacs à l’entrée, Cara paya son chauffeur en lui donnant un généreux pourboire.

 “Merci, madame. Voici ma carte”, dit-il en la lui donnant. “Si vous avez besoin de vous déplacer, appelez-moi. Je fais aussi des visites guidées de l’île”, dit-il avec un sourire.

Elle regarda la carte et trouva son nom. “Merci, Monty”, dit-elle poliment avant de déposer la carte dans son sac et de le quitter.

Tout un groupe d’employés récupéra immédiatement ses bagages et les déposa sur le chariot d’un bellâtre.

“Oh, merci”, dit-elle, se sentant traitée comme une princesse.

En entrant dans le hall d’entrée avec un groom qui marchait sur ses pas, elle fut complètement désarçonnée. L’espace était tout blanc avec des sols en marbre, des colonnes blanches d’un mètre de large et des murs étincelants de la même couleur. Seuls les cadres autour des portes en verre et des chaises, et les poutres au plafond n’étaient pas blancs mais d’une teinte de bois foncé. Cara eut l’impression d’être au paradis.

“Vous souhaitez vous enregistrer?” Demanda une femme à la peau bronzée derrière le bureau.

“Oui, merci.”

“Votre nom?”

“Cara Reeder.”

La femme tapa sur son ordinateur. “Vous restez bien quatre nuits?”

“Oui”, répondit Cara en regrettant de n’avoir pu convaincre son père de la laisser partir plus longtemps.

“Votre numéro de chambre est le 1609. Voici votre carte d’accès. Je vous souhaite un bon séjour parmi nous”, dit la femme avec un sourire.

“Merci.” Cara réfléchit une seconde. “En fait, j’ai une question.”

“Oui?” Lui demanda la réceptionniste.

“Quel est le nom de votre responsable des commandes de produits de bouche?”

“Notre responsable de la nourriture et des boissons?” Dit la femme en abandonnant sa posture un peu rigide. “Je ne pense pas que quelqu’un m’ait déjà demandé cela avant”, dit-elle avec un sourire.

“Je parie que non”, en convint Cara. “Je suis venue sur l’île dans l’espoir de le rencontrer. C’est l’unique but de mon voyage.”

Cara savait bien que ce n’était pas complètement vrai. Le but de son voyage était de s’envoyer en l’air avec un mec sexy de l’île. Mais dans l’ordre d’importance, la rencontre avec le responsable de la nourriture et des boissons était en première place.

“Vous savez quoi? J’ignore qui c’est”, dit la femme, laissant pointer son accent insulaire. La femme regarda alors le comptoir vers un homme corpulent vêtu d’un costume. “M. Rhamming, auriez-vous une seconde?”

Levant les yeux vers elle, le gros monsieur s’approcha.

“Mlle Reeder cherche notre responsable de la nourriture et des boissons. Elle a un rendez-vous avec lui. Pouvez-vous me dire qui c’est?”

Cara écouta, sachant que la femme ne disait pas tout à fait vrai. Elle n’avait pas rendez-vous avec lui, elle espérait en avoir un. Cependant, elle apprécia de passer d’une démarche commerciale non sollicitée à quelqu’un avec un rendez-vous en bonne et due forme.

“Oui, c’est M. Charles”, dit l’homme enveloppé. “Voulez-vous que je l’appelle pour lui dire que vous êtes là?”

“Non, non. Je vous en prie. Mais si vous pouvez me dire où je peux trouver son bureau, j’apprécierais beaucoup.”

“Aucun problème. Veuillez me suivre”, dit-il en faisant signe à Cara de se diriger vers le comptoir jusqu’à son ordinateur.

Cara n’arrivait pas à croire d’être aussi chanceuse. Honnêtement, elle ne s’attendait pas à aller aussi loin. Le seul plan qu’elle avait était de trouver le bureau du directeur et de demander un rendez-vous à sa secrétaire. Soit elle en obtenait un, soit elle faisait chou blanc. Mais dans les deux cas, elle passerait le reste de son temps sur la plage, ou assise sur une chaise longue au bord de la piscine.

Les doigts du gros homme coururent sur le clavier et s’arrêtèrent au bout de quelques secondes.

“M. Charles se trouve dans le bureau 227 B. Vous devez prendre l’ascenseur jusqu’au deuxième étage, prendre à gauche jusqu’au bout, puis à droite où vous verrez 227. Il y a une réceptionniste juste à l’intérieur qui pourra alors vous diriger vers le 227 B.”

“Vous m’avez été d’une grande aide. Merci beaucoup!” Dit Cara, encore plus reconnaissante qu’elle ne l’aurait été si elle n’avait pas été ivre. “Tout le monde ici est si gentil. C’est incroyable!”

“Merci. Je peux faire quelque chose d’autre pour vous?”

“Non, vous avez été formidable. Oh, attendez, si, il y a quelque chose.” Cara fit une pause. “Comment trouver ma chambre?”

Cara allait lui demander où se trouvait le casino le plus proche avec des boissons gratuites. Mais elle réalisa que ce n’était peut-être pas la meilleure question à poser. Après tout, Cara était une professionnelle.

Suivant les instructions de l’homme, elle traversa le labyrinthe de couloirs jusqu’à l’ascenseur, puis alla vers sa chambre. Non seulement elle était magnifique, mais elle avait vue sur l’océan. C’était tout simplement incroyable. Elle n’aurait jamais pu imaginer que la mer ait autant de nuances de bleu.

Encore mieux, elle pouvait voir la plage de l’hôtel d’où elle se tenait. La seule chose à laquelle elle pouvait faire référence était Disney World, ou plus précisément, un parc à thème aquatique magnifiquement entretenu.

Entre l’hôtel et la plage, les piscines semblaient sans fin. Chacune d’entre elles était entourée de palmiers, et sur la droite se trouvaient des sortes de toboggans aquatiques gigantesques. L’endroit était tout simplement sublime.

Il était encore tôt, Cara se jeta sur le lit et planifia son après-midi. Toujours débordante de confiance alcoolisée, elle décida de se mettre au travail rapidement. Pourquoi ne pas s’y rendre maintenant, se battre pour obtenir un rendez-vous, et lui tenir son petit discours avant la fin de la journée? Cara aimait cette idée. Donc, déballant rapidement ses affaires, elle rassembla ce dont elle avait besoin et redescendit.

En prenant l’ascenseur, elle n’était toujours pas sûre de ce qu’elle allait dire exactement. Oui, elle connaissait les prix et les formules de livraison, mais quel allait être son véritable argumentaire de vente? Elle ne savait pas, mais, débordante de confiance, elle était sûre que quelque chose lui viendrait au moment opportun.

En sortant au deuxième étage, Cara erra jusqu’à ce qu’elle tombe sur le bureau 227. C’est à ce moment qu’elle ressentit l’excitation de la chasse. A part la bière gratuite, il n’y avait pas beaucoup d’avantages à son travail. Cette exaltation en était un.

Sentant son cœur battre la chamade et le sang lui monter aux joues, elle s’approcha de la réceptionniste, juste à l’entrée du bureau.

“Bonjour.” Cara regarda la plaque signalétique sur le bureau de la femme. “Melinda, c’est comme ça que cela se prononce?”

La réceptionniste lui sourit. “C’est assez proche. Que puis-je faire pour vous?”

Cara sentit son corps frissonner d’excitation. “Je me demandais s’il était possible d’avoir une entrevue avec Monsieur Charles.”

Les oreilles de Cara bourdonnaient en attendant sa réponse.

Melinda la regarda fixement pendant un moment. “Vous avez rendez-vous?”

Cara sentit sa poitrine se resserrer. Elle gloussa. “Non. Mais je viens d’arriver de Boston et j’espérais vraiment pouvoir le rencontrer quelques minutes et parler avec lui.”

“De quoi s’agit-il?”

“C’est à propos de bière”, dit Cara avec un sourire diabolique.

Melinda la regarda, un peu surprise. “Vous êtes commerciale?”

“Oui. Je travaille pour une brasserie de Boston et je voulais lui parler de la possibilité de distribuer notre bière.”

“Ok. Pourquoi ne pas attendre ici, je vais voir s’il est disponible.”

Cara savait que c’était le moment critique. Dans quelques instants, elle allait être soit invitée à entrer, soit être chassée. En regardant Melinda quitter son bureau et entrer dans le 227 B, elle put apercevoir M. Charles. C’était un homme à la peau foncée et à l’allure professionnelle, il avait une moustache, une barbichette, et portait des lunettes. En le regardant fixement assis à son bureau, elle sentit que l’avenir de l’entreprise familiale était en jeu. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort à mesure que les secondes s’écoulaient.

Il fallut moins de trente secondes pour que Melinda ne revienne.

“Malheureusement, M. Charles est très occupé. Il demande si vous pouvez laisser la documentation que vous avez afin qu’il puisse y jeter un coup d’œil quand il en aura l’occasion.”

Le cœur de Cara s’effondra en morceaux. Elle avait déjà entendu cela auparavant. Laisser de la doc était toujours ce que le client suggérait lorsqu’il essayait de vous envoyer promener. Mais ça ne pouvait pas se terminer ainsi. Il fallait qu’elle trouve un moyen d’entrer dans ce bureau.

“S’il est occupé maintenant, je peux peut-être prendre rendez-vous avec lui demain. Après tout, je suis venue de Boston uniquement pour le voir.”

“Vous êtes venue juste pour le voir? Mais chère demoiselle, vous auriez dû prendre rendez-vous. M. Charles est très occupé cette semaine avec l’ouverture prochaine de l’hôtel.”

“J’aurais probablement dû prendre rendez-vous, mais vous savez ce que c’est. Les gens sont toujours plus réceptifs lorsque vous vous présentez en personne”, dit Cara en essayant de maintenir le climat de sympathie entre elles.

“Oui, je sais bien”, répondit Melinda. “Mais il est vraiment très occupé cette semaine. Des personnes importantes vont venir de l’extérieur.”

“Je sais, mais n’y a-t-il pas un moyen pour que je puisse me glisser juste pour quelques instants? Je vous promets que je ne lui prendrai pas beaucoup de son temps.”

“J’aimerais beaucoup faire cela pour vous, surtout que vous venez de si loin. Mais le mieux que je puisse faire est de récupérer votre documentation et de m’assurer qu’il la regarde.”

Cara eut le cœur brisé. Bien sûr, la réunion n’était qu’une excuse pour que ses parents paient son voyage aux Bahamas, mais elle ne pouvait échapper à ce sentiment d’échec. Oui, elle allait laisser sa documentation marketing à Melinda, mais elle avait déjà vécu cela de trop nombreuses fois. Laisser sa présentation à la réceptionniste, c’était comme entendre son petit ami lui dire “faisons une pause et voyons ce qui se passe”. Elle savait qu’elle n’aurait aucune nouvelle dans aucune de ces deux situations.

“Merci. J’apprécie vraiment ce que vous faites”, dit Cara, se forçant à sourire.

Elle sortit quelques feuilles de papier glacé sur lesquelles figuraient des images alléchantes de bière, en tendit deux à Melinda et la remercia à nouveau.

Déçue, elle s’éloigna et réfléchit à ce qu’elle allait faire ensuite. Techniquement, elle avait fait ce qu’elle était venue faire. Ses parents et son frère n’attendaient certainement rien de plus d’elle. En fait, Cara était presque sûre qu’ils s’attendaient à ce qu’elle échoue. Il était dommage de leur donner raison une nouvelle fois.

Pas prête à retourner dans sa chambre, Cara remit sa sacoche sur son épaule et décida d’explorer l’hôtel. C’était grandiose. Il y avait beaucoup de marbre blanc et de bois exotique de couleur foncée. Il y avait une impression d’intérieur/extérieur avec des murs ouverts vers la plage, mais la température était considérablement plus fraîche qu’à quelques mètres de là, à l’extérieur.

En serpentant dans les longs couloirs de l’hôtel, la première chose qui attira l’attention de Cara fut le bar. Ce n’est pas qu’elle avait besoin d’un verre, se dit-elle. Non, il s’agissait d’étudier la disposition du bar. Il s’agissait de repérer la concurrence.

“Je vais prendre un double shot de tequila”, dit Cara à l’homme derrière le bar.

Remplissant un petit verre, le barman le glissa devant Cara qui lui donna son numéro de chambre. Cara regarda son verre plein et repensa à ses choix de vie, puis engloutit la tequila. C’était incroyablement doux, ce qui signifiait qu’il y aurait clairement une addition de vingt-cinq dollars sur sa note.

“Je peux aussi avoir une bière? Ce que vous avez à la pression fera l’affaire”, dit-elle, se résignant à ce que ce soit le début de la partie vacances de son séjour mêlant soi-disant vacances et travail.

Pendant l’heure qui suivit, Cara s’assit sur le tabouret du bar en sirotant sa bière. Elle devait admettre que le double shot de tequila était peut-être un peu trop fort. Elle ne savait pas quelle heure il était, mais elle commençait à se sentir comme la version d’elle-même à 2 heures du matin. Elle se dit qu’elle agissait de la même manière que le ferait n’importe quel homme.

Alors que Cara était assise sur son tabouret et regardait les trop nombreux couples passer devant le bar, elle aperçut quelqu’un qu’elle ne s’attendait pas à voir. C’était M. Charles. Elle en était sûre. Et il était en compagnie de l’un des plus beaux hommes qu’elle ait jamais vu.

Qu’est-ce qu’elle était censée faire? N’était-ce pas le destin qui lui offrait une nouvelle chance? Elle pouvait se précipiter vers lui maintenant, lui servir son baratin et obtenir une vraie réponse avant même qu’il n’arrive à sa table. Était-ce une occasion qu’elle pouvait laisser passer? Elle réalisa que non.

Se levant d’un bond, elle se rendit compte à quel point elle était ivre. Ce n’était pas l’idéal. L’idéal aurait été qu’elle fasse une présentation dans son bureau alors qu’elle n’était qu’un peu éméchée. Mais une femme sait toujours ce qu’elle a à faire pour arriver à ses fins.

“M. Charles?” dit Cara en se dirigeant vers lui.

“Oui?” Répondit-il de façon laconique, ce que Cara ne remarqua pas.

“Je suis passée à votre bureau tout à l’heure. Je me demandais si vous pourriez envisager de proposer l’une de nos bières dans votre hôtel. Je travaille pour une brasserie de Boston qui a remporté de nombreux prix, et je pense qu’elle serait un excellent complément à la sélection de l’hôtel. C’est une bière très chic, à l’image de ce complexe.”

“Qui, moi? Non! Pourquoi dites-vous cela ? J’étais, cependant, en train de goûter la sélection que vous avez à votre bar, vous savez, pour raisons professionnelles. Mais, en aucun cas, je ne vous aborderais en état d’ébriété”, dit-elle en s’écartant tellement vite qu’elle aurait pu tout aussi esquisser un pas de danse.

“C’est ce que j’ai fait, et j’ai essayé de prendre un rendez-vous. Il semble que vous soyez très occupé et que vous n’ayez pas le temps de me recevoir.”

“C’est exact, Mlle…, je suis désolé, quel est votre nom?”

“Cara. Cara Reeder.”

“Je suis désolé, Mademoiselle Reeder. Je suis effectivement très occupé cette semaine comme vous pouvez le voir,” dit-il en faisant un geste vers l’homme à ses côtés. “Mais si vous laissez votre documentation à ma secrétaire, j’y jetterai un coup d’œil et je vous recontacterai dès que possible.”

“C’est génial, et j’apprécie. C’est juste que j’ai pris l’avion de Boston uniquement pour vous rencontrer, et j’espérais pouvoir avoir ce plaisir avant de partir.”

“Vous avez fait le voyage depuis Boston juste pour me rencontrer?”

Cara perçut un sentiment d’espoir l’envahir.

“Vous auriez vraiment dû prendre rendez-vous”, répondit M. Charles avant de repartir en compagnie de ce bel homme.

“Ouais, c’est ce que votre assistante m’a dit”, marmonna Cara en regardant les deux hommes s’en aller.

Eh bien, c’était officiel. Le “volet” travail de ses vacances pour faire semblant de travailler venait de s’achever. Elle n’allait plus jamais entendre parler de cet homme. Il ne lui restait plus qu’une chose à faire, enfiler un maillot de bain, commander quelques punchs au bord de la piscine et s’envoyer en l’air.

En retournant à sa chambre, elle réalisa à quel point elle était ivre. C’était soit ça, soit l’hôtel était construit en pente. Dans sa chambre, elle se déshabilla et chercha un maillot de bain puis eut une meilleure idée. Pourquoi ne pas enfiler son bikini? Elle avait subi l’humiliation du shopping bikini, ne devrait-elle pas au moins avoir le plaisir de le porter?

Après avoir enfilé le minuscule morceau de tissu, elle prit une serviette, ses lunettes de soleil, ses sandales, et descendit. Elle avait surtout envie d’oublier tout ce qui venait de se passer. Trouver la bonne piscine et l’inconnu idéal, c’était essentiel pour cela.

En sortant, Cara balaya le paysage du regard. Il y avait beaucoup de piscines, qui se ressemblaient toutes, elle se concentra plutôt sur ceux qui se trouvaient autour de chacune d’elles.

Il y avait beaucoup de couples, un nombre désespérant de couples. Mais quand Cara repéra un des bars d’une de ces piscines, elle tomba soudainement très amoureuse! Non seulement il lui était possible d’aller jusqu’à ce bar en nageant, mais il y avait en plus un homme seul appuyé au bord du comptoir qui était le genre de spécimen à lui ouvrir l’appétit en une seconde!

Sans perdre un instant, Cara posa sa serviette sur une chaise longue et entra dans l’eau. La piscine était chaude et accueillante. Elle pensa à ce que cela serait de faire l’amour dedans. Elle se demanda si le bel homme aurait envie de partager ce genre d’expérience avec elle.

“Je peux vous servir quelque chose?” Demanda un jeune barman à Cara.

“Je ne sais pas”, répondit-elle. Regardant le verre du beau gosse, elle lui demanda : “Qu’est-ce que vous buvez ?”

Il se retourna et regarda Cara dont les genoux faiblirent immédiatement. L’homme avait des yeux noisette, une barbe de trois jours et, ce qui ne gâchait rien, un magnifique bronzage. Il avait l’air d’avoir des problèmes, et c’est exactement comme ça que Cara les aimait.

“Je ne sais pas. Une rivière de lave en fusion ou quelque chose comme ça. C’est une bricole inventée par l’hôtel pour écouler leur rhum bon marché”, lui dit-il.

“Ça me semble parfait”, répondit Cara. “Je vais prendre la même chose.”

Le jeune homme s’éclipsa, puis revint rapidement avec la boisson de Cara. Le cocktail était déjà prêt à être servi et à disposition dans une fontaine. Cara lui donna son numéro de chambre et se tourna vers le bel homme.

“Au rhum bon marché”, dit-elle en levant son verre pour trinquer, et l’homme fit de même.

“J’aime les femmes qui n’ont pas peur de trinquer au rhum bon marché”, lui dit-il.

“Comme je dis toujours, comment savoir que vous avez bu si vous n’avez pas la gueule de bois le lendemain”, dit-elle comiquement sérieuse.

“Bon point. Et sans gueule de bois, qu’est-ce qui vous rappelle que vous êtes en vie?” rétorqua le type.

Cara tourna la tête et lui lança un regard surpris. “Oh, vous êtes sombre. J’aime ça”, dit-elle honnêtement.

“Et vous êtes autodestructrice. J’aime ça aussi”, répondit-il d’un air pénétré.

“Attendez, qu’est-ce qui vous fait penser que je suis autodestructrice. Enfin, ce n’est pas comme si je ne l’étais pas. C’est juste, comment le savez-vous?” Demanda-t-elle avec un sourire.

Le type lui lança un regard, puis se tourna pour lui faire face avec un semblant de sérieux. Il la regarda de haut en bas et fit un “Hmmm” studieux. Après encore un moment, il répondit. “Je vais dire que c’est parce que vous êtes, laissez-moi deviner, ici toute seule, que vous buvez depuis le petit déjeuner, et que ça vous amuse que je boive du rhum bon marché.”

“Je suis aussi transparente que ça?”, demanda Cara, amusée.

“A peu près”, dit-il d’un air satisfait de lui-même.

Cara ne savait pas si elle devait se sentir offensée. Elle choisit de ne pas l’être. Pourquoi? Tout simplement parce que cet homme était super sexy.

“Alors, si je suis si transparente, à quoi je pense en ce moment?” Demanda-t-elle en imaginant le bel inconnu totalement nu.

Le gars la regarda et répondit sans hésiter en la tutoyant. “Tu te demandes quelle est la taille de ma bite.”

Le visage de Cara devint cramoisi en entendant ces mots. “Quoi?”

“Oui. C’est ce que tu es en train de penser”, dit le gars avec assurance.

Cara s’arrêta un moment, se demandant comment elle devait répondre. “Et donc? Elle est grosse?”

“Assez pour te faire tomber de ta chaise comme une poupée de chiffon en chaleur”, déclara-t-il sans ambages.

Cara gloussa nerveusement. Son corps se réchauffait et cela n’avait rien à voir avec la température de la piscine. Sentant son sexe palpiter, elle croisa les jambes pour en sentir les battements. Se demandant comment elle pourrait le lui faire prouver, elle se rapprocha de lui en nageant lentement.

“C’est une déclaration pleine d’audace”, lui dit-elle.

“Ne jamais promettre quelque chose qu’on ne pourra pas tenir. C’est ce que mon père m’a toujours dit”, répondit-il en souriant.

Cara flotta jusqu’à une distance qui relevait manifestement de l’atmosphère de séduction. “Si tu veux le prouver, j’ai une chambre juste là-haut”, dit-elle en désignant un balcon au seizième étage.

“J’aimerais beaucoup la voir”, lui dit-il.

“Alors, suis-moi”, dit-elle en sentant son corps s’embraser.

Cara s’éloigna du bar à la nage et resta dans la partie moins profonde de la piscine. Effrayée à l’idée qu’il n’ait pas parlé sérieusement, elle regarda en arrière. Il était juste derrière elle. Elle dut lutter contre l’envie de se retourner et de lui sauter dessus. Au lieu de cela, elle marcha jusqu’aux marches du bassin, récupéra sa serviette, puis guida cet homme inconnu jusqu’à sa chambre sans dire un mot.

Une fois porte refermée, elle se retourna pour le regarder. Dieu qu’il était beau. Son torse lisse était réellement très musclé et son maillot de bain jusqu’aux genoux cachait à peine ce dont il s’était vanté quelques instants plus tôt. D’après ce qu’elle pouvait voir, il n’avait pas exagéré. Sa bite déjà dure était énorme.

En en voyant le contour, Cara eut le souffle coupé. Son léger mouvement fut amplement suffisant pour que ce magnifique garçon fasse un pas en avant et la saisisse par la nuque. Il attira son corps contre le sien et abaissa ses lèvres vers celles de la jeune femme. Il pressa sa bouche contre la sienne, ouvrit les lèvres et trouva sa langue

Se perdant dans cette étreinte, l’homme attrapa son corps et le serra contre lui. Cara sentit sa bite palpitante contre son ventre. Cette sensation lui fit perdre la tête. Quand il dénoua les ficelles de son bikini, elle se sentit incroyablement heureuse d’être enfin dirigée vers son lit.

Ayant pensé à cela depuis qu’il l’avait mentionné, Cara savait ce qu’elle voulait faire en premier. Allongée sur le dos, elle l’attrapa et roula sur lui. Sans cesser de l’embrasser, elle se baissa et dénoua son maillot de bain. Une fois déboutonné, elle glissa ses mains dans son short et serra sa bite.

Avec cette masse épaisse entre ses mains, elle pouvait à peine respirer. Il ne plaisantait pas. Elle était énorme, elle n’avait jamais eu droit à plus gros que ça auparavant. Elle avait une envie folle de la voir. Alors, s’éloignant de ses lèvres, elle embrassa son corps jusqu’à ce que finalement, en passant par sa poitrine et son ventre, elle se retrouve face à face avec cette queue plus qu’appétissante.

Sans hésiter, Cara enserra ses deux mains autour de la virilité de cet homme superbe. Il restait encore assez de longueur pour l’introduire dans sa bouche. Elle tira doucement ses mains d’avant en arrière tandis qu’elle suivait le bord de son gland avec sa langue. C’était un sentiment magique d’avoir cet homme fort et sexy entre ses mains. Elle se sentait, à la fois, en contrôle et soumise à sa puissance masculine.

Retirant la bite de sa bouche, elle plaça son épaisseur contre sa joue et lécha ses couilles. Sa virilité était presque de la longueur de son visage. Il était magnifique. Alors quand il tendit la main et attrapa nuque pour la ramener sur le dos, elle n’eut envie de lui résister.

S’attendant à sentir ensuite la circonférence de son membre l’écarter, elle fut surprise de sentir ses lèvres sur l’intérieur de sa cuisse. Écartant ses jambes, il s’abaissa entre elles. Plus il s’approchait de sa chatte, plus son corps frissonnait. Et quand sa langue tendue effleura son clitoris engorgé, elle se mit à respirer plus fort, avec une extase débridée.

Non seulement cet homme était magnifique à contempler, mais il savait exactement quoi faire avec sa langue. Taquinant sans cesse son clito en l’encerclant sans le toucher, il s’y plongeait de temps en temps pour en effleurer la chair. La sensation était affolante.

Se rapprochant de plus en plus de l’extase, elle glissa encore plus loin lorsqu’il enfonça l’un de ses doigts épais en elle et effleura son point G. Stimulée comme rarement auparavant, Cara entra dans une spirale de plaisir érotique. Alors qu’elle gémissait sous l’effet des spasmes, il se concentra sur son petit bouton avec sa langue habile.

Cara ne put plus rien retenir après ça. Un orgasme soudain la frappa fort et explosa en elle. Plongée dans les affres de la passion, Cara serra les jambes et cria de plaisir. Il n’arrêta pas de remuer sa langue, cependant. Elle dut le supplier d’arrêter. C’était incroyable mais ça devenait trop. Alors, finalement, quand elle ne parvint plus à supporter un moment de plus, elle saisit la nuque de son amant et la serra fermement. Avec ça, il comprit et mit un terme à son geste.

L’esprit de Cara se mit à tourbillonner alors que les vagues de plaisir l’envahissaient. Avec l’alcool, son monde tournait. Elle savait à peine où elle était et n’en avait cure. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’il y avait un homme incroyable perché entre ses jambes et qu’elle voulait autant de lui qu’elle pouvait en attendre.

“Ne crois pas que c’est fini”, lui dit son superbe amant.

Cara essaya de répondre mais aucun ne put sortir de sa bouche. Tout ce qu’elle put faire, c’est attendre que son corps cesse de trembler.

Sachant exactement ce qu’il voulait, il mit Cara à quatre pattes. Son clito encore tremblant, elle sentit sa généreuse virilité pousser contre les lèvres de sa chatte. Elle était trempée.

Au moment où elle commença à se détendre, il la pénétra. Sa bite lui sembla encore plus grosse qu’elle ne le pensait. Cara n’était pas sûre que sa chatte puisse encaisser un membre pareil, mais si c’était le cas, elle était prête à tout pour l’accueillir.

A peine remise des affres de son orgasme, elle se concentra alors sur la présence puissante de l’homme qui la pénétrait. Il était exactement comme il l’avait dit. Elle n’avait jamais eu l’impression d’être si serrée. Quand il acheva sa première poussée pour la pénétrer, son corps commença à se détendre, elle réalisa alors qu’elle avait tout accueilli en elle.

Quand il retira lentement sa bite, Cara tressaillit à nouveau. Il était si gros qu’elle n’était pas sûre de pouvoir en supporter davantage. Mais une fois qu’il revint au fond d’elle, en poussant de nouveau, elle put se concentrer davantage sur la sensation de sa bite qui caressait son point G que sur la taille de sa queue. Elle sentit qu’elle perdait la tête.

Elle n’avait jamais ressenti quoi que ce soit de ce genre, probablement parce qu’elle n’avait jamais été avec quelqu’un d’aussi bien monté auparavant. Avec cela vint une douleur du plus profond d’elle-même. Elle avait l’impression que quelque chose grimpait à l’intérieur de ses cuisses. Quoi que ce soit, ça se frayait lentement un chemin à travers elle jusqu’au cœur de son sexe.

Alors que son magnifique amant accélérait en frappant son bassin contre son cul, la sensation de perdre le contrôle d’elle-même revint avec violence. C’était si bon. C’était comme si chaque centimètre de sa chair la picotait. Et quand il se mit à la baiser si fort qu’elle dut s’accrocher pour rester consciente, elle attrapa les draps et plissa les yeux, ne comprenant pas ce qui allait lui arriver.

Cara fut la première à crier, mais elle n’était pas seule. Avec ses doigts s’enfonçant profondément dans sa chair, les gémissements de ce superbe inconnu augmentèrent jusqu’à devenir un mugissement sauvage. Cela magnifia son propre plaisir en elle. Dépassant le point de non-retour, elle s’entendit hurler à pleins poumons avant que son corps entier ne se contracte et ne se libère dans un immense giclement.

Est-ce qu’elle se pissait dessus? Était-ce dû à ce plaisir inconnu qu’il lui avait procuré? Avait-elle perdu le contrôle de sa vessie? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle se soulageait d’une manière incroyable. Elle eut des spasmes comme ceux provoqués par un orgasme, mais elle gicla comme une sorte de douche dorée. Tout ce qu’elle put faire fut de se tortiller comme un poisson accroché à un hameçon, puis de s’effondrer sur le lit, impuissante et incapable de lutter.

Cara avait le sentiment qu’elle devrait être gênée par la façon dont son corps réagissait, mais ce n’était pas le cas. Peut-être étaient-ce les orgasmes multiples, peut-être était-ce dû à l’alcool? Quoi qu’il en soit, tout ce à quoi elle pouvait penser était le poids du corps de cet homme affaissé sur son dos, et combien de temps encore elle serait capable de rester éveillée. La réponse ne fut pas longue à venir.

Lorsque les muscles de Cara se relâchèrent, elle perdit la dernière once de force qu’il lui restait. La journée avait été intense. Après s’être levée à 3 heures du matin pour son départ à 6 heures, elle avait commencé à boire quand la plupart des gens prenaient leur petit-déjeuner.

Après cela, elle avait atterri dans un pays étranger, avait présenté ses produits au directeur d’une station balnéaire de luxe, puis s’était fait plaisir avec l’un des hommes les plus beaux qu’elle ait jamais vus. Est-il nécessaire d’entrer dans les détails de ses orgasmes? Ils venaient purement et simplement d’un autre monde.

Après tout cela, la seule chose que Cara put faire fut de fermer les yeux et de s’endormir. Sombrant peu à peu dans le sommeil, elle pensa à l’homme magnifique sur elle. Elle ne voulait pas que ce moment près de lui prenne fin. L’esprit embrumé par l’alcool et le plaisir, Cara se demanda si les instants passés ensemble pouvaient ne pas connaitre de fin. 

 

 

Chapitre 2

Cara

 

La première chose que Cara remarqua en se réveillant le lendemain, c’est tout ce bruit autour d’elle. La climatisation faisait un bruit effroyable. Ses oreilles bourdonnaient d’une manière véritablement atroce. Il lui était impossible de se défaire de cette horrible sensation pesante, envahissante et assourdissante.

Ces sons lui transperçaient le cerveau, mais le pire était cette lumière qui pénétrait par la porte du balcon. D’accord, le tournoiement de la chambre et sa nausée étaient assez difficiles à supporter, mais cette lumière matinale semblait traverser ses paupières fermées et se frayer un chemin à travers son crâne.

Étendue dans une agonie torturante, Cara comprit immédiatement ce dont elle avait besoin. Elle avait besoin d’un verre. “Soigner le mal par le mal” était toujours le meilleur remède dans cette situation. Il ne lui restait plus qu’à trouver le moyen de faire apparaître une bière bien fraîche à côté d’elle sur la table de nuit.

C’est en essayant de faire exister sa bière qu’elle se souvint de ce qu’elle avait fait juste avant de s’endormir. Elle avait connu l’un des meilleurs rapports sexuels de sa vie.

Si elle se souvenait bien, les gars avec qui elle avait couché était beau comme un dieu. Il était parmi les hommes les plus beaux qu’elle avait jamais vus, et il avait une capacité miraculeuse à faire apparaître des orgasmes venus de nulle part. Si au moins, elle parvenait à se souvenir de son nom.

Se disant que son nom allait lui revenir, elle utilisa toute la force qu’elle avait pour bouger ses jambes et ses bras à sa recherche. Malheureusement, cela n’eut aucun effet sur la rotation de la pièce. De plus, elle ne toucha que les draps en fouillant à travers le lit.

C’était impossible, n’est-ce pas? Elle n’avait pas rêvé cette rencontre sexuelle avec ce type ressemblant à un dieu tout de même?

Elle fit un rapide contrôle de ses parties intimes. Non, elle n’avait définitivement pas inventé ce type. Il n’y avait pas d’erreur sur la sensation d’avoir été labourée par une bite énorme. Ce gars était sans aucun doute bel et bien réel. La seule question subsistant était, où pouvait-il être à présent?

Ayant besoin d’une réponse, Cara se força à ouvrir les yeux. Celui qui avait inventé le soleil était sans aucun doute un fils de pute. Plissant les yeux, et faisant de son mieux pour ne pas vomir, elle regarda douloureusement autour d’elle. Le lit était vide, tout comme le reste de sa chambre.

Bien sûr il était parti, il avait obtenu ce qu’il voulait et avait décampé juste après. C’était assez juste. Ce n’est pas comme si elle n’avait pas fait ce même numéro de la disparition une ou deux fois auparavant. Mais, quand elle l’avait fait, il y avait une différence. Elle, quand elle avait disparu, c’était parce que le gars avec qui elle avait couché était un loser. Là ce beau mec avait laissé tomber une nana super géniale. Pourquoi diable aurait-il fait ça?

Cara décida de mettre cette pensée de côté et de se concentrer sur le fait de ne pas vomir. Ça allait être difficile, mais elle était toujours prête à relever ce genre de défi.

Après ce qui ressembla être une heure de succès, elle décida qu’elle avait vraiment besoin de boire quelque chose. Pas nécessairement de la bière, bien que, c’était matériellement possible Non, elle avait juste besoin d’eau. Alors, se traînant hors du lit, elle promena son corps nu jusqu’à la salle de bain et se remplit un verre dans le lavabo.

Sur sa liste de ceux qui méritaient de mourir, Cara ajouta le génie qui a eu l’idée de mettre des lumières fluorescentes dans les salles de bains des hôtels. Oui, elle savait bien qu’elle ne devait pas se regarder dans le miroir, mais elle le fit tout de même. Elle était dans un sale état. Pas étonnant que le beau gosse soit parti pendant qu’elle dormait. Elle aurait fait de même si elle avait trouvé une chose pareille posée sur le lit à côté d’elle.

Incapable de se supporter un moment de plus, Cara détourna le regard. Elle était en vacances. Il y avait des choses auxquelles elle ne pouvait pas penser et des endroits où son esprit ne devait pas aller.

Après avoir bu autant d’eau qu’elle le pouvait, elle décida qu’elle devait sortir de la chambre pour prendre un petit-déjeuner. Un bon Bloody Mary était exactement ce dont elle avait besoin en ce moment. Mais, bon sang, qui avait inventé le seizième étage. Qui avait besoin d’être aussi loin du petit-déjeuner? Mais à quoi pensaient-ils tous?

Après avoir commencé à se sentir à peu près dans un état normal, Cara trouva son bikini et le remit. Cette fois-ci, elle enfila un paréo et récupéra un chapeau de paille à large bord dans son sac, ainsi que la paire de lunettes de soleil la plus foncée qu’elle avait. Bien habillée, elle se traîna hors de sa chambre à la recherche ‘un endroit servant des Bloody Marys.

N’étant pas d’humeur à découvrir de nouveaux restaurants, elle se mit en route vers le seul endroit dont elle se souvenait. Traverser l’extérieur assommé par le soleil fut un défi qu’elle releva avec peine.

Étonnamment l’endroit était bondé. Quelle heure était-il? Ou, mieux encore, combien de jours s’étaient-ils écoulés?

Une fois de plus, elle se dirigea vers le bar de la piscine, trouva l’énergie d’enlever son sarong, de patauger dans l’eau, puis de nager jusqu’au bar. Elle ne s’attendait pas à faire autant d’exercice pendant ses vacances, mais c’était bien ce qui était en train de se passer.

“Puis-je…” Cara s’arrêta quand il devint évident qu’un désert de sable avait élu domicile sur sa langue. “Un Bloody Mary, s’il vous plaît.”

“Tout de suite”, dit le nouveau barman avant de verser une préparation toute prête dans un verre et de le lui tendre.

Cara prit le verre froid entre ses mains et le toucha contre son front. “Soyez béni”, dit Cara à l’homme qui semblait savoir exactement ce dont elle souffrait. “Vous exaucez mes prières”, dit-elle en soulignant l’évidence de son propos.

Alors qu’elle luttait pour mettre la paille dans sa bouche, elle réalisa à quel point elle avait fait une erreur en nageant jusqu’au bar. Elle pouvait remédier malgré tout à la situation. Et c’est ce qu’elle fit en tenant le verre en l’air tout en ramant vers la partie la moins profonde de la piscine.

Ayant déjà fait plus d’exercice que n’importe qui en vacances, elle jeta son dévolu sur une chaise longue à l’ombre et sortit de la piscine pour s’y rendre. Allongée et couverte de son sarong, elle laissa le temps de la guérison commencer. Goutte après goutte, la concoction pénétra son organisme et tout s’arrangea. Après avoir fini son verre, elle était si détendue qu’elle s’endormit.

Est-ce que cela dura cinq minutes? Une heure? Elle n’en savait rien. Mais quand elle ouvrit les yeux, quelqu’un se tenait à côté d’elle, le regard fixe et Il essayait clairement d’attirer son attention.

Cara plissa les yeux pour le regarder à son tour. Au début, l’homme au-dessus d’elle n’était qu’une tache, mais elle finit par le distinguer. Elle le reconnut mais dut chercher dans sa mémoire pour retrouver de qui il s’agissait.

Malheureusement, ce n’était pas le magnifique homme de la nuit précédente. Cet homme était tout aussi sexy, pourtant. Mais où l’avait-elle vu?

“Mademoiselle Reeder? C’est bien cela?”

Et comment diable connaissait-il son nom? Se demanda-t-elle.

“Oui. On se connait?” Demanda Cara, n’ayant pas l’énergie de tourner autour du pot.

“Nous n’avons pas été présentés. Mon nom est Brik Evander.”

“Ok. Et c’est censé me dire quelque chose?”

“Peut-être”, dit l’homme avec un sourire amusé. “Je suis le propriétaire de cet hôtel.”

Cara plissa de nouveau ses yeux fatigués pour essayer de mieux le voir. C’est alors qu’elle comprit où elle l’avait vu. C’était l’homme qui accompagnait M. Charles, le directeur de la restauration de l’hôtel. En d’autres termes, c’était un larbin de l’hôtel qui se faisait passer pour quelqu’un qu’il n’était pas.

“Ah oui. Ok. Et je suis la Duchesse d’York. Enchantée de vous rencontrer”, dit-elle avant de fermer les yeux et d’essayer de se rendormir.

“Je suppose, d’après votre ton, que vous n’êtes pas vraiment la Duchesse d’York.”

Le ton de l’homme poussa Cara à rouvrir les yeux. Il lui souriait. Cara ne pouvait pas en être sûre, mais elle soupçonnait qu’il se moquait d’elle.

Il poursuivit.

“En fait, je déteste briser votre couverture, mais j’ai rencontré la duchesse d’York. C’est une fille super. Et vous n’êtes pas elle.”

Cara ne savait pas si elle devait être offensée ou non. “Qu’essayez-vous de dire par là?”

L’homme devint un peu plus sérieux en répondant. “J’essaie de dire que vous êtes Cara Reeder, la personne dont on m’a dit qu’elle était venue à l’hôtel pour essayer de distribuer une bière locale de la région Boston. Ai-je raison?” Demanda-t-il avec confiance.

A présent, Cara ne savait plus comment réagir. “Attendez, je suis désolée, qui êtes-vous, déjà?”

“Comme je le disais, mon nom est Brik Evander, et je suis le propriétaire de cet hôtel.”

Cette fois, Cara vit qu’il était sérieux. Se redressant, elle laissa ses paroles pénétrer son cerveau encore embrumé.

“Non, c’est faux”, lui dit-elle après un moment.

“Je ne suis pas Brik Evander?” Demanda-t-il, confus.